法语助手
2017-06-27
Japon, ère Meiji. Le pays du Soleil Levant s'engage dans une phase de modernisation sans précédent Jusque-là repliée sur elle-même, la société nipponne s'ouvre au monde et se transforme en profondeur.
L'arrivée de la culture occidentale donne alors naissance aux premiers journaux satiriques faisant la part belle aux caricatures et dessins humoristiques. C'est dans le sillage de leur succès qu'apparait en 1902 le premier manga à proprement parlé.
Dans les années 1920, le manga s'éloigne de l'univers satirique. De nouvelles revues de divertissement voient le jour, notamment à destination de la jeunesse.
Ces magazines consacrent toute une partie de leur contenu à la bande-dessinée et développent l'une des stratégies commerciales caractéristiques de l'univers des mangas. Après une première parution dans les périodiques, les histoires les plus populaires sont rééditées en version reliée.
Ce premier âge d'or du manga prend fin alors que le militarisme croissant du Japon conduit ce dernier à la guerre de Mandchourie puis à la seconde guerre mondiale. La censure s'abat sur les éditeurs et les publications subissent un violent coup d'arrêt ;
la plupart disparaissent, les autres servent de relais à la propagande gouvernementale. Cette situation va perdurer jusqu'à la défaite japonaise de 1945.
Après la seconde guerre mondiale, le Japon vaincu est un pays sous occupation américaine. Alors que l'économie nipponne se remet progressivement, le marché des mangas renaît de ses cendres.
Les dessinateurs de l'époque sont largement influencés par les comics qui leur viennent de l'autre côté du Pacifique. Une toute nouvelle génération d'artistes voit le jour ; parmi eux celui que l'on nommera bientôt le Dieu du Manga, Tezuka Osamu.
En 1947, ce jeune étudiant en médecine entre dans la légende en publiant un manga révolutionnaire intitulé Shin Takarajima. Largement inspiré par les comics et le cinéma américain, Osamu livre aux Japonais une œuvre qui se caractérise par son dynamisme et son énergie.
La rupture qu'il opère avec le style rigide alors en vogue séduit le public et bouleverse pour toujours le monde des mangakas. Pour le jeune homme, c'est le début d'une carrière très prolifique.
C'est à lui qu'on doit notamment les aventures d'Astro Le Petit Robot ou encore Le Roi Léo. Dans les années 1950 et 60, le marché du manga se développe énormément.
Les magazines spécialisés se multiplient et les tirages ne cessent de croître. Nombre de ces revues deviennent alors des produits d'appel et sont quasiment vendus à prix coûtant :
à l'époque, les éditeurs misent sur les éditions reliées de leurs plus grands succès pour faire leurs marges , une politique qui contribue largement à la popularité toujours croissante de la bande-dessinée au Japon.
C'est à peu près à la même époque que les mangas s'exportent à la télévision. Au début des années 1960, Tezuka Osamu monte son propre studio d'animation et fait le choix de revoir à la baisse les standards de l'industrie.
En optant pour la voie du low cost, il parvient à réduire ses coûts de production et créé les conditions nécessaires à l'adaptation de tous ses plus grands succès. Une stratégie qui va rapidement faire de nombreux adeptes.
Au cours des années 1980, le monde des mangas est à son apogée. La concurrence est rude et les éditeurs se spécialisent pour couvrir toutes les niches possibles et imaginables.
L'industrie connait ses plus grands succès avec des titres comme Dragonball ou encore Ranma ½ qui s'exporteront bientôt dans le monde entier. À cette manne financière déjà colossale vient s'ajouter celle des produits dérivés qui se vendent comme des petits pains.
Mais alors que le Japon s'apprête à entrer dans un nouveau millénaire, la tendance s'inverse et les ventes déclinent brutalement. Durement concurrencée par les loisirs numériques, l'industrie vacille et de nombreux petits éditeurs sont contraints de mettre la clé sous la porte.
Pour contrebalancer la faiblesse de son marché intérieur, le secteur travaille alors à se développer à l'international avec un certain succès. Aujourd'hui, les mangas représentent 36% du total des titres publiés au Japon.
Chaque année, l'industrie de la bande-dessinée nipponne enregistre un chiffre d'affaires de quelques 250 milliards de Yen. Au Pays du Soleil Levant, un homme de moins de 30 ans lit en moyenne 6 mangas par mois, une femme environ 3.
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