法语助手
2019-01-21
Mettez-vous là, M. Seurat. Dessinez ce que vous voulez, mais bougez pas trop brusquement, d'accord ?
Je ne ferai pas de bruit, ne vous inquiétez pas, Mme Fernando.
L'acrobate est-elle déjà passée ?
J'aurais voulu voir son numéro de voltige.
Ernestine ? Non. Elle essaie son costume.
Ah ça, faut pas la manquer, sur son cheval.
Elle virevolte comme une plume.
Dans une capitale en pleine industrialisation, le cirque est l'un des divertissements le plus populaire de l'époque.
Au coin du boulevard de Rochechouart et de la rue des Martyrs, le cirque Fernando attire de nombreux peintres.
Mme Fernando les laisse assister aux répétitions et espère que leurs œuvres lui amèneront du public.
C'est dans ce cirque que Georges Seurat commence sa toile.
Elle restera inachevée, l'artiste étant emporté par une maladie foudroyante.
Seurat représente bien sûr les artistes du cirque, comme l'écuyère, l'acrobate ou le clown.
Il pose aussi un regard amusé sur le public.
Les bourgeois avec leur chapeau,
assis en bas sur des sièges confortables.
Et les ouvriers, reconnaissables à leur casquette,
relégués debout, tout en haut.
Leurs visages paraissent identiques,
affichant le même sourire un peu figé.
Quelle tristesse de voir les toiles d'un artiste qui vient de disparaître.
A peine 31 ans.
Mon Dieu !
Il n'empêche que je ne suis pas sûr d'aimer ce qu'il fait.
On a déjà eu assez de mal à s'habituer aux Impressionnistes.
C'est quoi, tous ces petits points ?
Je ne distingue pas très bien. Quelle drôle d'idée de peindre comme ça.
Regarde le cheval. Il est quand même bien réussi, non ?
Il est à la fois raide et tout en mouvement.
Le Néo-impressionnisme, dont Seurat est le chef de file, propose une nouvelle approche dans la perception des couleurs.
Les peintres opèrent par juxtaposition de petites touches de couleur pure, légèrement espacées,
et non pas en mélangeant des teintes sur la palette ou directement sur la toile.
De cette façon,
un maximum de luminosité est donné à chaque couleur utilisée.
Ce qu'on appelle le mélange optique se fait alors dans l'œil et le cerveau du spectateur.
Seurat s'inspire de travaux de scientifiques de son temps, qui travaillent sur la perception des couleurs.
Il se réfère notamment au chimiste Michel-Eugène Chevreul, pour lequel une couleur n'existe que par rapport à celles qui l'entourent.
Le peintre est aussi attentif au cadre qu'il veut plat, simple, et peint avec la même technique que le reste de la toile.
Selon le principe des couleurs complémentaires, le bleu du cadre tranche sur la tonalité orangée de la toile.
Moi, ce que je préfère, c'est sa composition.
Regarde la manière dont il distribue ses lignes horizontales,
comme celles des gradins, en contraste avec les lignes courbes.
L'entourage blanc de la piste, les bras de l'écuyère. . .
Si tu y réfléchis bien, cela crée des mouvements dans sa toile, de l'énergie.
Degas l'avait quand même surnommé "le notaire", tellement il le trouvait sérieux avec ses théories.
Comment il appelait ces points, déjà ?
Des confettis ?
Mais tu t'égares, mon vieux !
Ce sont des pointillés, puisqu'il s'agit de Pointillisme.
Messieurs, un peu de respect, tout ça est très sérieux.
Seurat lui-même faisait référence au divisionnisme,
ou au chromo-luminarisme.
Mais tout cela est peut-être un peu trop compliqué pour vous.
Camille Pissarro, connu pour être l'un des premiers Impressionnistes, a également été attiré par le divisionnisme.
Toutefois, chez lui, les petites touches divisées, plus légères,
sont moins systématiques dans leur disposition.
Dans le portrait de son épouse,
Paul Signac semble rechercher un effet décoratif, avec toutes les courbe que l'on retrouve sur les manches,
les bords de l'ombrelle ou encore la fleur.
Le jeu des contrastes de couleurs complémentaires y est également très marqué.
Ainsi, le vert et le bleu du corsage tranchent sur l'orange de l'ombrelle et le jaune du fond, sur le violet de la jupe.
Signac endosse le costume de théoricien du mouvement après la disparition subite de Seurat,
qui n'a pas eu le temps de s'exprimer sur son art.
A quoi reconnaît-on une peinture néo-impressionniste ?
Les couleurs pures sont posées en minuscules touches sur l'ensemble da la toile.
Et souvent utilisées en contraste complémentaire.
C'est ainsi que le mélange des couleur se fait dans le cerveau du spectateur et donne plus d'éclats à la painture.
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