法语助手
2024-09-23
Ça arrive à tout le monde d'aller à un endroit
où on ne connaît personne.
Et je sais qu'il y a des personnes qui s'en foutent,
qui y vont sans problème.
Moi, ça me terrorise.
Est-ce que vous aussi, ça vous est déjà arrivé de
vous sentir angoissé à l'idée de rencontrer des nouvelles personnes ou alors
d'aller à une soirée avec plein de monde que vous ne connaissez pas ?
Eh bien, ça peut être de la phobie sociale.
On a demandé à un psychiatre ce que c'était
et surtout comment on pouvait s'en sortir.
La phobie sociale, c'est la peur du jugement de l'autre.
La peur du regard de l'autre
dans n'importe quelle situation de la vie quotidienne.
Une appréhension avant, on a peur de ce qui peut arriver.
On a une gêne pendant la situation, pendant l'échange.
Cette gêne, elle peut être très forte,
ça peut être une angoisse très forte,
ça peut être un embarras,
ça peut être une sensation de honte.
Et puis en plus, après coup, on s'en veut,
on a tendance à ruminer,
à ressasser les choses qui se seraient mal passées.
Donc en fait, c'est quelque chose
qui prend trop de place dans la vie quotidienne.
Avec la tendance à anticiper
tout ce qui pourrait être perçu
dans son propre comportement comme des défauts.
Ça s'appuie toujours sur l'impression
qu'on va donner une mauvaise image de soi.
L'anxiété sociale, ça peut toucher tout le monde.
Même des gens qui sont à l'aise dans certaines situations
peuvent ne pas l'être dans d'autres.
Partout dans le monde, on trouve quand même en moyenne
une prévalence de 5 à 7% de la population générale.
Donc c'est quand même beaucoup,
ça fait plusieurs millions de personnes.
Et ça, ce n'est pas juste la timidité.
La timidité, c'est beaucoup plus,
mais c'est vraiment quelque chose qui correspond à
un diagnostic et donc à quelque chose d'anormal.
On pourrait dire une timidité pathologique.
Les causes peuvent être multiples d'une personne à l'autre,
mais il y a quasiment toujours une mauvaise image de soi,
c'est-à-dire le fait de se faire une idée de faiblesse qu'on pourrait avoir,
de choses qu'on ne veut pas montrer.
Et un décalage avec ce qu'on voudrait montrer.
Donc il y a toujours cette problématique d'une mauvaise image de soi
et d'un jugement négatif des autres, avec toutes les conséquences que
ça pourrait avoir de ne pas être apprécié,
de ne pas être aimé,
de ne pas être considéré comme compétent,
donc de ne pas avoir les aptitudes.
C'est une forme de manque de confiance en soi,
mais avec plus que ça l'impression
qu'on a des vrais défauts.
Il y a sûrement toujours eu de la phobie sociale chez l'être humain.
Dans notre société,
il y a eu au moins plusieurs phénomènes qui se sont rajoutés,
je pense, pour rendre les choses plus difficiles,
notamment pour les jeunes.
C'est d'abord les réseaux sociaux, le numérique.
Montrer son image est devenu quand même une obligation pour tout le monde
et avec une espèce de compétition pour l'image justement et pour la performance,
que ce soit à l'école ou dans le travail plus tard.
Il y a vraiment une pression de plus en plus forte et même une tension,
puisqu'il y a effectivement souvent des moqueries ou parfois du harcèlement,
donc on ressent une tension plus forte
sur l'image qu'on doit donner de soi-même
et sur l'appréhension du jugement de l'autre.
En plus, malheureusement, depuis la pandémie, il y a eu aussi le fait qu'on a dû
prendre ses distances avec les autres à certains moments,
la distanciation sociale, le télétravail,
les cours en distanciel, tout cela.
Et les masques, d'ailleurs, a conduit à se cacher d'une certaine manière
et à se protéger des autres.
Les petits conseils qu'on peut donner,
c'est vraiment d'avoir en tête
une chose essentielle qui est que
les autres ne sont pas des juges qui vont vous scruter pour trouver vos défauts.
Et que même si certains le font,
parce que malheureusement parfois ça peut arriver,
c'est une petite proportion,
et cela, il ne faut pas trop s'en occuper.
Il faut plutôt se concentrer sur les gens
avec qui vous allez parler,
s'intéresser à eux.
Il faut arriver à se détacher de cette pression de
« c'est grave si ça se passe mal »
parce qu'il n'y a rien de grave qui peut arriver.
Et donc le conseil, c'est plutôt de s'intéresser à l'autre
plutôt qu'à soi-même.
Et se dire que c'est aussi très courant,
qu'on n'est pas le seul,
que plein d'autres gens autour de vous sont aussi timides,
voire très anxieux,
pour relativiser l'importance de tout cela.
On peut tout à fait améliorer son anxiété sociale,
voire en guérir complètement,
avec des efforts qui portent sur les différents points qu'on sent les plus difficiles.
Quand on a du mal à parler en public,
il faut juste s'entraîner progressivement,
par petites touches, se lancer des petits défis
avec quelques personnes au départ et plus ensuite.
Il faut s'adresser à plus de personnes dans la vie courante.
Il faut en gros, s'exposer, comme on dit,
s'exposer pour lutter contre, en fait, l'évitement,
l'évitement qui, en fait, aggrave les choses.
Et puis après, si vraiment ça ne suffit pas,
quand on a l'impression qu'on n'avance pas bien comme il faudrait,
ou en tout cas qu'on est mal à l'aise avec cela,
on peut consulter.
Il y a des thérapies qui sont très utiles,
ce qu'on appelle les thérapies comportementales,
qui sont très efficaces, surtout quand on s'y prend tôt.
Quand on est jeune, ça va aller plus vite,
mais on peut s'y prendre aussi à tous les âges.
Donc ça vaut la peine de faire la démarche,
de consulter, d'avoir un diagnostic et de se faire accompagner
si on pense que ça en vaut la peine.
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