法语助手
2024-11-03
Saviez-vous que Victor Hugo pratiquait le spiritisme ?
L'écrivain communiquait avec les fantômes.
Il aurait parlé à Jésus, Shakespeare,
sa fille défunte Léopoldine et même la Dame Blanche.
Cette expérience étrange l'a profondément bouleversé,
jusque dans ses écrits.
Septembre 1853, Victor Hugo est en exil sur l'île de Jersey,
c'est ici, où il s'est réfugié avec sa famille, après le coup d'Etat de Napoléon III.
Hugo reçoit un jour la visite de Delphine de Girardin,
grande autrice, connue du Tout-Paris et adepte du spiritisme.
Elle veut convaincre le petit cercle de l'écrivain
que les vivants peuvent communiquer avec les morts.
À cette époque, les cercles mondains se passionnent pour les expériences paranormales.
Il y a les théories sur le somnambulisme magnétique,
l'ancêtre de l'hypnose, mais aussi une nouvelle mode qui vient des Etats-Unis:
les tables tournantes des sœurs Fox.
Ces sœurs Fox vont, disent-elles,
entendre des coups frappés dans une cave,
et elles vont commencer à communiquer avec ces coups frappés sur les murs en inventant
l'alphabet A = un coup (B = deux coups)...
Donc vous imaginez, c'est quand même très très lent.
Elles vont transformer cela avec l'utilisation de tables tournantes, donc de guéridons,
en fait, elles ne tournent pas, elles bougent, elles sautent et elles frappent des coups.
Walter, êtes-vous là ?
Delphine de Girardin convainc Victor Hugo et son cercle de tenter cette expérience.
Tout ce petit monde est d'abord sceptique.
D'ailleurs, les premières tentatives ne donnent rien.
Mais le soir du 11 septembre, des coups retentissent.
Victor Hugo est complètement bouleversé.
Et pour cause:
cela fait 10 ans que sa fille Léopoldine s'est noyée.
Il y voit un signe.
Tout le monde est saisi
puisque... parce que personne n'aurait pu imaginer de faire une plaisanterie
ou d'imaginer une supercherie faisant arriver l'esprit de Léopoldine,
çà aurait été d'un mauvais goût atroce.
Il faut dire que les fantômes font partie du folklore de cette île de Jersey à l'ambiance étrange.
Souffle du vent, bruit des vagues,
on parle d'esprit rodeur et déjà de la Dame Blanche,
qui donne rendez-vous en plein milieu de la nuit aux habitants.
Si l'enthousiasme gagne le cercle d'Hugo,
Juliette Drouet, sa maîtresse, se montre plus réservée et lui écrit ses mots:
Je sens que ce passe-temps a quelque chose de dangereux
pour la raison, s'il est sérieux, comme je n'en doute pa de ta part,
et d'impie pour peu qu'il s'y mêle la moindres supercherie.
Hugo poursuit les séances.
Il communique avec Dante, Shakespeare, Jésus...
Les cours répondent d'abord à des questions simples,
par oui ou par non,
puis rapidement, ils donnent lieu à des réponses de plus en plus élaborées.
Curieusement, tous ces fantômes s'expriment
dans un français parfait et parfois même en vers.
Les séances durent jusqu'au petit matin.
On a des textes vraiment sidérants.
Ils ont l'idée, par exemple, de faire compléter les œuvres d'André Chénier,
qui est mort guillotiné, et dont on a des œuvres partielles, où il manque des vers,
où il manque des morceaux.
Ils demandent à la table de compléter les poèmes interrompus.
Tyrtée, le grand poète grec dont on n'a presque plus rien,
il lui demande de dicter en vers français ses œuvres disparues.
Et on a un poème de Tyrtée en alexandrins français.
L'expérience dure deux ans,
certains poèmes des "Contemplations" sont directement tirés de cette période,
et "Le livre des tables", compte-rendu de ces séances,
sera publié après la mort de l'auteur.
Les ténèbres sont des apparences, la nuit est une illusion des étoiles,
le gouffre d'Yeu est plein de colombes et non de corbeaux.
L'immensité a des entrailles de mer,
les soleils sont pleins de pitié pour les souffrances
et le ciel a des larmes pleines les étoiles.
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