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Titre: Léon et Albertine

Auteur: Christine Davenier

© 1997 Kaléidoscope

Pour la version française. Tous droits réservés.

© 2010 Future Publishing House

Pour la version en chinois simplifié. Tous droits réservés.

Léon et Albertine

Chaque matin la mangeoire de Léon est bien remplie, il trouve toujours une mare de boue pour gadouiller et il a plein de très bons copains. Bref, Léon mène une vie de cochon très heureuse. Mais depuis qu'il est tombé amoureux, c'est la catastrophe. Une jolie poulette, Albertine, le met dans tous ses états. Comment faire pour qu'elle le remarque ? Pauvre Léon ! Il est désespéré et n'a plus goût à rien. Il décide alors de demander conseil à ses copains…

" La meilleure façon de séduire une poule, proclame le coq, c'est de chanter."

Mais Albertine ronfle si fort qu'elle n'entend pas la sérénade de Léon.

" Danse, danse, danse, répète le lapin gaiement, ça marche toujours."

Mais Albertine continue de picorer sans même relever la tête.

" Comment veux-tu plaire à Albertine avec ton allure de cochon ? demande le dindon. Commence par soigner ta toilette et elle te remarquera."

Mais Albertine est bien trop occupée pour faire attention à Léon.

" Ne sois pas une mauviette, beugle le taureau. Les dames nous aiment lorsque nous sommes forts. Montre-lui un peu de quoi tu es capable !"

Mais Albertine reste indifférente à la force.

" Et si tu l'épatais en faisant un superbe plongeon dans la mare ?"fanfaronne le canard.

Mais Albertine est bien trop pressée pour admirer le nouvel exploit de Léon.

" C'est fichu, se dit Léon au bord des larmes. J'ai vraiment tout essayé, jamais Albertine ne fera attention à moi. Je n'ai plus qu'à m'en aller." " Hé ! Léon ! Où est-ce que tu vas? Viens jouer avec moi!"lui crie son copain Gaston.

" Oh ! et puis après tout !"il se jette dans la flaque et les deux copains font des galipettes, des cabrioles, des pirouettes… ils rient tellement que Léon en oublie sa tristesse.

Leur joie fait plus d'un envieux ; bientôt tous les animaux de la ferme pataugent dans la boue.

Tout à coup, Léon s'arrête. Il n'en croit pas ses yeux. Albertine est là, en face de lui, et le regarde en souriant. " Oh ! Léon ! Qu'est-ce que je m'amuse avec toi ! J'aimerais tellement recommencer !"

Alors Léon respire très fort, ferme les yeux, et là, sans demander conseil à personne, lui chuchote :" Je t'aime, Albertine."