法语助手
2024-07-01
Donc c'est parti, rapport d'analyse.
Bon, il y a des choses à dire.
Salut c'est Nozman, aujourd'hui on va tester la qualité de l'eau de Paris,
plus précisément la qualité de l'eau de la Seine.
C'est un sujet qu'on entend beaucoup en ce moment.
J'ai avec moi une petite mallette qui contient
tous les éléments chimiques nécessaires à l'analyse de l'eau.
Ok bon, comment ça marche ?
Cette mallette permet donc de tester le pH,
les nitrates, les nitrites, afin de voir
où se situe le niveau de propreté de la scène sur ces paramètres.
Donc pour chaque mesure,
je vais venir verser 5 ml de notre prélèvement dans deux échantillons,
et l'autre dans lequel je viendrai mettre le réactif
qui me donnera la mesure, le fameux résultat.
Ok, rapide exemple.
Concernant le pH, pour une eau potable,
il faut qu'il soit situé entre 6,5 et 9.
Et si on regarde ce test que je viens de faire sur mon eau du robinet,
là on voit qu'on est entre 7,5 et 8, donc c'est parfait.
D'ailleurs je note cette valeur juste ici,
on fera la comparaison avec le pH de la Seine ensuite.
Plus tard dans la vidéo,
on va faire un deuxième prélèvement
qu'on va envoyer à un laboratoire,
qui vont analyser pour nous le taux de bactéries fécales.
Voilà, là on aura vraiment les bonnes infos.
Je suis sûr que c'est ça qui vous intéresse en plus.
Moi aussi d'ailleurs.
Un petit pari sur le taux dans les résultats ?
Mettez-moi ça dans les commentaires,
ça va être marrant.
Ça sera en deuxième partie de vidéo.
Pour l'instant, là, on teste le pH, nitrite, nitrate, etc.
On va commencer par la première étape,
c'est-à-dire prendre un échantillon,
et ensuite on fera les analyses au studio.
C'est parti.
Il faut qu'en fait je plonge la main à 30 cm,
c'est à peu près là où on commence à voir tous les éléments.
Ok.
On a vu que le Média Brut avait sorti une vidéo sur le même sujet.
C'est pas exactement la même approche,
mais elle est très intéressante,
donc si vous voulez d'autres informations sur l'eau de la Seine,
n'hésitez pas à aller la voir, on met ça dans la description.
Et voilà !
Faut que je conserve ça rapidement,
j'allais emmener ça dans un frigo ensuite.
C'est bien trouble.
Mais bon, ça a priori c'est normal,
c'est pas spécifiquement grave.
Allez-y !
On retourne au studio et on fait les analyses.
Il existe un paquet de critères différents
pour juger de la qualité de l'eau potable.
L'un des plus importants,
c'est qu'il y ait une bonne concentration en ion hydrogène.
Ça, on appelle ça le potentiel hydrogène.
Un truc que vous connaissez sûrement mieux par ses initiales,
c'est le pH.
et de 7 à 14 pour les solutions basiques.
Une eau en dessous de 6,5 provoque la corrosion des tuyaux
en métaux qui se trouvent sous l'eau,
tandis qu'une eau à plus de 9 réduit l'efficacité du chlore.
Plus concrètement,
avec des valeurs de pH supérieures à 11 ou inférieures à 4,
ça peut provoquer des irritations de la peau, des yeux, etc.
Et si vous décidez de boire une eau avec une unité pH inférieure à 2,4,
vos organes subiront des dommages irréversibles.
A titre d'exemple, le jus de citron a une valeur pH d'environ 2,4.
Pour des prélèvements de qualité,
il faut garder votre eau au frais
et vous pouvez le garder maximum pendant 24 heures.
C'est ce qu'on a fait.
On ne l'a même pas gardé 5 heures,
mais voilà, en tout cas, on l'a gardé au frais.
Découvrons ensemble le pH de la Seine.
Pour l'instant, rien de bien folichon.
On est entre 8 et 8,5. pH de la Seine, 8.
On est un petit peu au-dessus, mais rien d'alarmant.
Du coup, après notre mesure, c'est bon.
A priori, le pH de la Seine, c'est OK.
Est-ce que ça veut dire que je peux la boire ?
Non, non, je déconne.
OK, on va s'attaquer directement à un gros dossier.
Donc la Seine a la réputation d'être bourrée de nitrate.
Selon le Code de la Santé Publique, dans l'eau potable,
la concentration en nitrate ne doit pas dépasser les 50 mg par litre.
On va donc tester ça ensemble.
Mais juste avant, d'abord,
qu'est-ce que c'est les nitrates, en fait ?
Il s'agit d'une substance chimique entrant dans le cycle de l'azote.
Azote qui, je le rappelle, compose 78% de notre atmosphère,
et qui peut donc se transformer en nitrate sous certaines conditions.
A la base, c'est un processus naturel vital pour la végétation.
En effet, pour se développer, les plantes ont besoin d'azote,
qu'elles absorbent majoritairement sous forme de nitrate.
Donc jusque là, tout va bien.
Le problème, c'est que l'agriculture
a parfois tendance à abuser de ce système.
Dans le bassin de la Seine,
où les cultures industrielles et céréalières sont nombreuses,
on utilise pas mal d'engrais de synthèse boostés en azote.
Une manipulation qui, en cas d'utilisation abusive,
a pour conséquence de faire exploser le taux de nitrate dans les sols.
Mais pas seulement.
Lorsque ces sols un peu trop gorgés de nitrate
se font lessiver par les pluies,
avant que la végétation n'ait le temps de les absorber,
eh bien toute cette flotte nitratée ruisselle
dans la nappe phréatique et les cours d'eau comme la Seine.
Et ça c'est pas ouf, mais voyons ça ensemble.
Pour les nitrates au-dessus de 50 mg par litre,
on sera pas bon, donc ça on verra bien.
Fin du résultat pour les nitrates, c'est 20 !
20 Mg par litre, c'est déjà intéressant.
Alors juste par contre, en quoi les nitrates ça peut être dangereux ?
Le truc c'est que les nitrates,
sous l'effet de nos bactéries buccales,
ils ont la fâcheuse tendance à se transformer en nitrite.
Une évolution pas terrible
puisque les nitrites peuvent ensuite se fixer sur nos globules rouges.
Le problème c'est que s'ils sont chargés en nitrites,
les globules rouges ne pourront plus
faire le plein d'oxygène en passant par nos poumons.
En fait ils auront trop de trucs sur eux,
il n'y a plus de place pour autre chose.
En gros ça provoque un tas de problèmes à base de privation d'oxygène,
mais en plus des nitrates qui se transforment plus tard en nitrites,
les cours d'eau contiennent aussi directement des nitrites naturellement.
Alors ils sont présents en faible quantité,
mais leur concentration ne doit malgré tout pas
dépasser les 0,5 mg par litre pour l'eau potable.
Vous savez quoi ?
On va vérifier tout ça.
Nitrite de l'eau en bouteille, 0.
Nitrite de l'eau du robinet, 0,02.
Et pour l'eau de la Seine, on est à 0,05.
Tous les taux qu'on a obtenus pour l'eau du robinet dans cette vidéo
respectent tout ce qui est préconisé et ne posent pas de problème pour la santé.
Parce qu'on pourrait se dire 40 microgrammes par litre,
c'est énorme et tout, mais en fait,
il n'y a pas de problème.
D'autant qu'on ne mesure pas tout,
par exemple les microplastiques.
Et je précise au passage d'ailleurs que l'eau des bouteilles en plastique
peut aussi être contaminée par différentes choses,
c'est déjà arrivé.
Et qu'elles viennent aussi
avec une bonne grosse dose de microplastique, justement.
Bien plus que dans l'eau du robinet, d'ailleurs.
Et que ça, ça représente le déchet plastique
le plus présent dans les eaux en Europe.
C'est vraiment pas bien du tout.
Bref, pour l'eau du robinet,
il n'y a aucun problème avec ces résultats.
Je vais continuer de la boire,
clairement, et en plus, ça coûte méga moins cher.
Maintenant, on va passer à la contamination fécale.
Ce qui empêche, en fait,
de se baigner dans la Seine depuis des années.
C'est ce truc qui risque un petit peu de dégoûter tout le monde.
Le caca.
Et nager dans du caca, bon, ça donne envie à personne.
Si la Seine est bourrée a priori de matière fécale,
c'est parce que les eaux usées de Paris
et de ses alentours s'y déversent parfois.
Alors ça, c'est dû à plusieurs trucs.
Les mauvais raccordements notamment.
En janvier 2022 par exemple, 23 000 habitations
n'étaient toujours pas correctement reliées au réseau public d'évacuation
et déversaient leurs eaux usées directement dans la Seine.
Mais c'est aussi souvent dû aux fortes pluies.
Lorsqu'il pleut trop, les vieux égouts de Paris
ne sont pas dimensionnés pour absorber le trop plein.
Il y a donc des soupapes, appelées déversoires d'orage,
qui vident le surplus dans le fleuve, sans filtre.
Et ça y va, comme ça, un max de merde.
Le truc, c'est qu'évidemment,
nos déjections sont bourrées de germes pathogènes.
C'est dégueulasse.
Comme les salmonelles, les campylobactères, ou encore certains écolis.
Un bon cocktail qui peut provoquer entre autres des gastros,
des fièvres typhoïdes et paratyphoïdes,
ou encore des diarrhées hémorragiques.
Yes.
Alors pour contrer ce problème justement,
des travaux ont été entrepris depuis plusieurs années.
On modernise les usines de traitement,
on traque les mauvais branchements,
ou on construit des bassins
pour donner plus de capacité de stockage au réseau.
C'est le cas notamment avec l'inauguration
très récente du bassin d'Austerlitz,
un genre de cuve gigantesque de 50 000 m3 en plein Paris,
et qui permettra justement de
stocker le trop plein d'eau lors de fortes précipitations.
Breaking news toute fraîche sortie aujourd'hui,
donc ce jeudi 20 juin, un article a été publié sur le HuffPost
disant que le bassin d'Austerlitz a fonctionné
pour la toute première fois ces derniers jours.
Voilà, je pense que c'était important de le préciser
parce que c'est tout frais et ça vient de sortir.
Alors maintenant qu'on sait tout ça, on va mesurer le caca.
Donc c'est parti.
On va faire donc le deuxième prélèvement
et directement l'envoyer au laboratoire
qui va se charger de faire l'analyse pour nous.
Et dans 48 heures, on aura nos résultats.
J'ai vraiment hâte de voir ça.
Alors, avant que vous ne découvriez les résultats,
il faut 2-3 petits points de compréhension,
c'est important, histoire qu'on comprenne tout.
Déjà, je tiens à remercier, d'une, le laboratoire
qui a fait les analyses, le labo Eurofins, merci.
Ensuite, comprendre une analyse de l'eau,
c'est pas extra compliqué,
mais pour être sûr et certain de notre interprétation,
j'ai contacté plusieurs associations
qui travaillent dans la qualité de l'eau,
afin qu'ils nous confirment ce que veulent dire nos résultats.
Donc merci à l'asso La Belle Plage,
qui nous a beaucoup aidés,
premièrement, ici je vous mets les seuils de qualité
pour les eaux douces, donc la Seine en fait partie.
On voit donc qu'au-delà de 1800 UFC pour 100 ml,
on est sur un taux mauvais.
À partir de 1800 et au-dessus donc.
Et on serait sur une bonne qualité
si on était en dessous de 100 UFC pour 100 ml.
Ça, c'est les seuils de l'ARS,
donc l'Agence Régionale de la Santé.
Et ça, c'est les seuils de la Fédération Internationale de Natation et de Triathlon.
Et c'est un poil plus strict,
avec notamment un taux mauvais
à partir de 1000 UFC pour 100 ml.
Donc ça, c'est des taux à
ne pas dépasser pour des épreuves de natation,
genre dans la Seine par exemple.
La valeur UFC, premièrement,
le labo nous a expliqué,
je cite selon leur mail,
c'est l'unité formant colonies pour 100 millilitres.
Donc c'est le nombre de colonies et colis
qu'ils vont compter dans 100 millilitres d'eau.
Mais il existe aussi une deuxième valeur, la valeur NPP,
qui est le nombre le plus probable pour 100 millilitres,
unité utilisée pour les eaux de surface,
par exemple la Seine.
Nos résultats à nous, d'ailleurs, sont exprimés donc en NPP.
Maintenant qu'on a ça en tête,
on va pouvoir les comparer avec nos résultats.
Et sans surprise, on est au-dessus de toutes les normes,
avec 2000 NPP pour 100 ml.
Donc on est au-dessus du seuil mauvais selon l'ARS,
et deux fois supérieur au seuil mauvais
selon la Fédération Internationale de Natation et de Triathlon.
En gros, sur un graphe...
Ça donne ça.
ARS, de 0 à 100, on est bon.
De 100 à 1800, on est moyen.
Et au-dessus de 1800, on est mauvais.
Nous, on se trouve là.
Donc pas terrible selon l'ARS.
Et selon la Fédération, de 0 à 500, on est bon.
De 500 à 1000, on est moyen.
Et à partir de 1000, on est mauvais.
Et nous, on est deux fois plus.
Voilà.
Maintenant quand j'ai vu ça, bon, d'une part j'étais pas tellement choqué,
parce que premièrement l'association Surfrider
fait également des prélèvements tous les 15 jours environ,
et ils trouvent parfois des taux de écolie bien supérieurs aux nôtres,
vraiment des trucs super élevés.
Alors ça craint, mais ce qui me fait le plus flipper à titre perso,
c'est qu'en fait un prélèvement
pourrait avoir des résultats ultra différents en fonction de la météo le jour J,
mais aussi en fonction de la météo les jours qui précèdent le prélèvement.
En gros plus il fait mauvais les jours d'avant,
plus le taux va être merdique.
C'est pour ça que l'association Surfrider,
encore une fois, trouve parfois des taux qui explosent tous les records.
Autre donnée intéressante,
la mairie a publié un bulletin sur la qualité de l'eau de la Seine
avec des résultats de leurs prélèvements qui datent du 1er au 9 juin dernier.
Et puis, pas de surprise, eux aussi trouvent des taux qui ne sont pas terribles.
Ça peut aller de 2000 à 6000.
Tout ça, c'est en fonction de la météo.
En tout cas, je vous mets ça dans la description.
C'est intéressant comme complément.
Alors, qu'est-ce qui se passe si on nage là-dedans ?
A priori, ce qu'on risque de choper,
c'est une bonne gastro, déjà, des maux de tête,
et potentiellement des infections, enfin bref,
ce genre de trucs pas terribles, quoi.
Et j'imagine qu'une épidémie de gastro dans le village olympique,
bon, c'est pas le truc qui est vraiment envisagé, tu vois.
Ça peut être un peu la merde.
Sans jeu de mots, d'ailleurs.
Du coup, qu'est-ce que ça veut dire pour les JO ?
Alors, personnellement, j'en sais rien.
Nous, on s'est juste contentés de faire nos prélèvements
pour avoir des données scientifiques,
et donc voilà, vous avez aujourd'hui les résultats.
C'est pas du tout une vidéo anti-JO ou je sais pas quoi,
c'est juste un sujet intéressant et important à traiter.
Je remercie grandement les deux assos
qui m'ont grandement aidé pour la compréhension de ces résultats.
L'association Labelle Plages s'occupe
entre autres de faire de la science participative.
En gros, vous pouvez faire des prélèvements
pour les aider à tester la qualité de l'eau de certaines plages.
Ils ont même une carte
qui répertorie un max de plages avec leurs qualités, des classements, etc.
Ils essayent de comprendre d'où viennent les sources de pollution.
Bref, ils font du bon taf, merci à eux.
Merci à toutes les personnes sur Instagram
qui m'ont répondu et qui m'ont aidé par rapport aux résultats.
J'ai pu avoir tout ce contact grâce à vous, donc merci beaucoup.
Je tiens à remercier Sophie Bénaud,
ingénieure chimiste à l'INRAE spécialisée en traitement de l'eau.
En tout cas, je vous remercie d'avoir suivi
et regardé cette vidéo, j'espère qu'elle vous aura plu.
Moi je vous dis comme d'habitude,
à très bientôt, à la prochaine, car la science n'attend pas.
Salut !
Ça va ?
Y'a un autre bateau mouche,
c'est impossible de tourner ici en fait.
Est-ce qu'ils vont me faire coucou ceux-là ?
Et moi si je lance un coucou, tout seul ?
Ah ouais ils me font coucou, super !
Ah y'en a un qui m'a reconnu.
Ok.
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