法语助手
2025-01-06
À votre avis, rien qu'en regardant son visage,
comment s'appelle cette personne,
qui a d'ailleurs monté la vidéo que vous êtes en train de regarder ?
Les personnes qui ont voté sur notre compte Instagram
avaient 25 % de chances de tomber,
par hasard, sur la bonne réponse.
40 % ont choisi Mathilde et...
Et je m'appelle Mathilde !
Comment expliquer ce résultat ?
Est-ce qu'on peut vraiment deviner
le prénom de quelqu'un rien qu'en le regardant ?
Et si c'est le cas, est-ce que ça veut dire que
notre prénom a une influence sur notre apparence ?
Avant de répondre à ces questions,
il faut qu'on s'intéresse à l'influence qu'ont les prénoms sur notre vie.
Moi, je m'appelle Eva et ma vie est beaucoup plus simple
que si je m'étais appelée Nutella.
Oui, des parents ont vraiment essayé d'appeler leur fille comme ça.
Au-delà de ce cas très particulier,
notre prénom peut avoir des impacts surprenants sur notre vie.
En 2004, une étude américaine a montré que
notre prénom pouvait jouer sur le choix de l'être aimé.
Les scientifiques ont découvert que les Charlotte avaient tendance
à un peu plus se marier avec des Charles,
les Roberta avec des Robert,
les Erica avec des Eric et les Patricia avec des Patrick.
D'ailleurs, moi, je connais deux couples qui s'appellent Marc et Martine.
Ces coïncidences n'en sont pas.
C'est dû à l'égotisme implicite.
Sans nous en rendre compte, nous sommes attirés par ceux qui nous ressemblent.
C'est vrai pour le physique, mais aussi pour le prénom.
Eva toi aussi ?
Au bar, quand on rencontre quelqu'un avec le même prénom que nous,
on a tout de suite un a priori positif sur cette personne
et on est plus ouvert à la discussion.
Et notre prénom nous influence même
sur des choix qui peuvent paraître totalement anodins.
Prenons Sandra et Larry.
Des scientifiques leur ont demandé
de choisir une boîte de thé à offrir en cadeau à leurs amis.
L'un des thé est baptisé Sanya, l'autre Larin.
Sans vraiment réfléchir, Sandra a choisi le thé, Sanya et Larry le thé Larin.
C'est une autre manifestation de l'égotisme implicite, baptisée l'effet nom-lettre.
Ah ouais c'est marrant !
Nous avons tendance à préférer les mots
où l'on retrouve les principales lettres de notre nom ou de notre prénom.
Et cette influence irait encore plus loin.
Selon une étude américaine controversée parue en 2002,
on trouverait, en proportion, plus de Jack à Jacksonville,
de Philippe à Philadelphia ou de Virginia dans l'État de Virginie.
Les chercheurs affirment même que
si vous vous appelez Denis, vous aurez plus de chances de finir dentiste.
Et oui, Priston, ça sent mauvais pour toi.
Et d'autres chercheurs sont allés encore plus loin.
Ils se sont demandés :
Enfin, c'est pas vraiment eux qui se sont posés la question.
Une petite fille qui nous a demandé :
Est-ce qu'on a la tête de son prénom ?
On a trouvé la question rigolote et on s'est dit,
c'est un peu saugrenu comme idée,
c'est improbable mais en même temps,
en discutant autour d'un bon verre de vin,
on s'est dit, tiens,
c'est rigolo parce que c'est pas totalement hors de question.
Donc pourquoi est ce qu'on n'irait pas le tester ?
Et le test ressemblait à ça.
Une succession de photos d'hommes et de femmes
et à chaque fois, cinq propositions de prénoms.
Les participants ont 20 % de chances
de tomber par hasard sur le bon prénom.
Mais les résultats sont surprenants.
Les 121 participants ont réussi à
trouver le bon prénom dans plus de 28 % des cas.
Lors d'un autre test, en France cette fois,
on propose à 116 cobayes de deviner le prénom de 10 personnes,
avec à chaque fois 4 propositions.
Les chances de tomber par hasard sur la bonne réponse sont de 25 %.
Mais surprise, les participants ont plus de 40 % de bonnes réponses.
Pour l'un des visages où le bon prénom était Véronique.
Le taux de bonnes réponses est même monté à 79 % !
Véronique nous a fait très peur !
Et on a une explication assez simple dans le cas de Véronique
qui est quand même une distribution en pic.
C'est-à-dire que des Véronique,
ça a été autour d'une année 1963.
Il y a eu des Véronique avant,
après mais si vous voulez,
c'était vraiment très marqué dans le temps.
Et donc la Véronique qu'on avait comme cible,
tout dans son visage donnait ces années-là.
Effectivement, l'âge donne beaucoup d'indices sur le prénom d'une personne.
Oh putain...
Si je vous montre cette photo, vous penserez instinctivement
qu'elle a plus de chance de s'appeler Huguette que Léa.
Après, c'est une méthode de déduction à double tranchant.
Sur l'onglet Communauté de notre page YouTube,
on a demandé aux gens de deviner le prénom de notre community manageuse.
73 000 personnes ont voté !
En tête, Camille.
Bien dernière, Marie.
Et pourtant...
Bha non, je m'appelle Marie.
Visiblement, de nombreuses personnes ont pensé
que Marie c'était un prénom de vieux.
Alors que c'était le 4ème prénom le plus donné quand je suis née.
Les autres critères évidents pour deviner un prénom après l'âge,
c'est le sexe assigné au visage et, dans une moindre mesure,
l'ethnicité supposée de la personne.
Mais d'autres mécanismes, souvent inconscients,
orientent notre intuition lorsqu'on doit deviner un prénom.
L'un d'entre eux, c'est l'effet Bouba-Kiki.
Il est observé pour la première fois en 1929
par le psychologue germano américain Wolfgang Köhler.
Si je vous montre ces deux formes et
que je vous demande de choisir à laquelle correspondrait le mot Bouba
et à laquelle correspondrait le mot Kiki,
une écrasante majorité d'entre vous va choisir instinctivement Kiki
pour la forme avec des pics et Bouba pour celle qui est plus ronde.
Pourquoi ?
Regardez ma bouche quand je prononce le mot bouba et le mot Kiki.
Ici, ma bouche est plus ronde que là.
Le spectre sonore est également plus doux.
Et inconsciemment, notre cerveau va associer le son à une forme.
Cet effet est tellement présent en nous qu'il se manifeste
même chez des enfants dès 2 ans et demi,
alors qu'ils ne savent pas encore lire.
Eh bien, cet effect Bouba-Kiki
ça marche aussi pour certains prénoms.
Regardez ces deux visages.
On a posé cette question à nos abonnés sur Instagram :
L'un des deux hommes s'appelle Tim et l'autre Bob.
Selon vous, lequel des deux s'appelle Bob ?
Sur près de 13 000 votants, 8 200 ont placé Bob à gauche
parce qu'il a un visage plus rond qui colle bien à la sonorité de Bob.
Et l'effet Bouba-Kiki s'est vérifié lors d'une autre expérience.
En 2007, des chercheurs américains ont demandé
à des centaines de participants
d'établir le portrait robot d'hommes en fonction de leur prénom.
Sans surprise,
Bob et Bill sont ceux qui ont le visage le plus rond,
alors que Andy et Tim, eux, sont très longilignes.
Mais attention, l'effet Bouba-Kiki ne marche pas à chaque fois.
Il faut que le prénom soit très marqué phonétiquement
et aussi qu'on soit habitué à l'entendre.
L'effet Bouba-Kiki ne fonctionne pas
lorsque les prénoms sont trop éloignés de notre culture.
Si je vous demande de choisir qui est Rajiv et qui est Vijay,
il y a de fortes chances que votre cerveau,
même inconsciemment, ne sache pas du tout qui choisir.
Et pour deviner le prénom de quelqu'un,
un autre mécanisme peut entrer en jeu : notre mémoire visuelle.
Dans la même étude de 2007,
les chercheurs ont demandé d'imaginer à quoi pourrait ressembler Tom.
Et voilà le résultat.
Et je ne sais pas vous, mais moi,
avec ses sourcils, il me fait un peu penser à Tom Cruise.
Et ce n'est pas surprenant.
Quand on entend un prénom,
ça nous rappelle les autres personnes qui ont ce prénom.
Et c'est encore plus le cas
quand une célébrité s'appelle comme ça.
D'ailleurs, anecdote amusante :
dans certaines études, le prénom Brad a été retiré
car les participants faisaient trop l'association avec Brad Pitt.
Et cette association prénom-visage
marche aussi dans l'autre sens.
Quand on rencontre quelqu'un qui ressemble à une personne qu'on connaît,
notre cerveau a tendance à plaquer ce prénom sur l'inconnu.
D'ailleurs, c'est ce qui était arrivé à Bigflo dans une vidéo de McFly et Carlito.
Moi, je le sens, Valentin.
Quoi ?
Quoi ?
Tu te souviens de ton pote d'enfance Valentin ?
Je trouvais qu'il lui ressemblait un peu.
Et j'ai dit Valentin !
Regardez il est en catatonie !
Bon maintenant, revenons à notre question principale :
La réponse est non, mais...
Non, parce que notre prénom est choisi avant même notre naissance,
avant que nos parents sachent à quoi on ressemble.
Le prénom c'est une étiquette mise par nos parents.
Le choix du prénom est influencé par notre milieu social.
Au début des années 90, un couple issu d'un milieu populaire
avait plus de chances d'appeler son enfant Johnny que Jean-Eude.
En grandissant dans cet environnement,
on s'étonnera moins de voir Johnny porter un mulet à 12 ans,
tandis que Jean-Eude aura une raie sur le côté.
Et c'est là qu'on commence à toucher du doigt l'influence
que peut avoir notre prénom sur notre physique.
Nous avons tous intégré des stéréotypes sur les prénoms.
On imagine une Pamela plutôt sexy,
un Patrick bon vivant et une Constance plutôt bonne élève.
Et quand c'est notre prénom,
on peut avoir tendance à reproduire ces stéréotypes.
Allez les gars !
On se ressert un petit verre !
Parce qu'en les reproduisant,
on correspond à l'image que les autres se font de nous
et donc on a plus de chances de s'intégrer au groupe.
Allez j'ai ouvert la petite sœur !
C'est ce qu'on appelle une prophétie auto-réalisatrice.
Et avec le temps, il se peut que ces stéréotypes influencent notre physique.
Et je ne parle pas que de la cirrhose.
Tavernier !
On a soif !
Les matins je me prépare pour me faire ma tête d'Anne-Laure,
ma tête de plein de choses d'ailleurs :
ma tête de chercheuse,
ma tête d'universitaire avec les petites lunettes comme il faut,
mes cheveux tirés, etc.
Tout ça n'est pas fait au hasard.
On aime bien se dire qu'on se fait joli et qu'on ne sait pas comment,
mais on se fait un style, mais dans le style, il y a aussi le prénom.
Rien que votre coupe de cheveux pourrait influencer les autres sur votre prénom.
Dans l'étude sur laquelle a travaillé Anne-Laure Sellier,
les chercheurs ont demandé à près de 200 personnes
d'associer une série de coupes de cheveux à un prénom
parmi quatre proposés.
Les participants ont trouvé le bon prénom dans presque 33 % des cas.
Bon, au final, oui, notre prénom peut avoir une influence sur notre physique.
Est-ce que ça veut dire qu'on a forcément la tête de notre prénom ?
Non, rien n'est jamais écrit.
C'est une succession de choix, conscient ou non,
qui fait qu'on va coller aux stéréotypes de notre prénom.
Et n'imaginez pas que vous pourrez connaître
le prénom de quelqu'un en le croisant dans la rue.
Dans la plupart des études qu'on a évoqué,
les participants avaient le choix entre quatre ou cinq prénoms.
Vous, vous devrez faire votre choix
parmi beaucoup plus de possibilités.
Rien qu'en 2019,
les bébés français ont reçu 13 140 prénoms différents,
contre 1 708 pour les bébés nés en 1900.
Et on est plus ouvert à la discussion.
C'est ma phobie les pigeons !
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