法语助手
2024-09-08
Comment différencier un avion Boeing
d'un Airbus ?
Si je me pose cette question, c'est parce qu'en 2024,
on entend beaucoup parler de Boeing.
Et pas en bien.
Un trou béant en plein milieu de la carlingue.
Cette série noire qui continue pour le constructeur Boeing.
Alors, que se passe-t-il ?
D'où vient cette série noire et faut-il vraiment s'inquiéter ?
Il y a en fait 2 réponses à cette question.
La première, c'est ce que disent les chiffres.
Commençons par une petite recherche.
Je tombe rapidement sur ce graphique.
Ces 10 dernières années, Boeing semble effectivement
avoir plus d'incidents que son principal concurrent.
La source est crédible.
C'est l'administration américaine en charge de la sécurité du transport.
Mais en allant plus loin, je tombe sur cet article
qui dénonce une représentation trompeuse.
Il est écrit par un analyste du secteur aérien.
Bon, pour y voir plus clair, plongeons-nous dans les données
à l'origine de ce graphique.
Voici tous les événements concernés par une enquête
de cette administration américaine.
Si on filtre par marque d'avion, on obtient effectivement
les mêmes résultats que le graphique.
Alors, où est le problème ?
Pourriez-vous nous expliquer comment lire ces données?
Alors il faut d'abord que je me souvienne comment faire.
Là, vous voyez vaiment les coulisses.
Donc, ici, nous avons un avion Boeing.
Nous avons ici la cause probable de l'accident.
L'échec du pilote à maintenir la direction de l'avion
pendant un atterrissage sur une bande de gazon mouillé.
Pourquoi est-ce qu'un Boeing atterrirait sur und bande de gazon mouillé?
Parce-que cet avion est un Stearman.
C'est un biplan.
C'est un biplan d'entrainement des années 1930.
C'est avions ne devraient pas être pris en compte.
Si c'était le cas, ild donneraient une impression de danger en embarquant dans un Boeing
parce que quelqu'un volait en biplan à un meeting aérien et a eu un accident.
Ce n'est pas la même chose.
Donc nous devons les exclure.
Des problèmes comme ça, il y en a plein.
Déjà, cette liste américaine reprend surtout les événements
liés aux États-Unis.
Par leur itinéraire, par leur compagnie
ou parce que ce sont des avions américains, comme par exemple, Boeing.
Pour assurer une représentation plus équitable entre les 2 constructeurs,
il faut concentrer nos recherches sur les États-Unis.
Le problème, c'est que Boeing y vole beaucoup plus qu'Airbus.
Jusqu'à 2 fois plus en fonction des années.
Il faut donc rapporter les incidents au nombre
de vols effectués.
Une fois tout ça pris en compte, le tableau n'est plus du tout le même.
Et sur les 10 dernières années, on n'observe pas de réelles différences
entre les 2 constructeurs.
Ok, mais ça, c'était avant.
De nombreux incidents ont touché des Boeing.
En 2024, cette tendance est-elle en train
de changer ?
Toujours selon la même liste, entre janvier et juin 2024,
Boeing était impliqué dans 14 enquêtes.
Comparé à la même période ces 10 dernières années,
c'est 2 fois plus que la moyenne.
Dit comme ça, ça semble important.
Mais les chiffres varient beaucoup et on a déjà connu des années similaires.
Et puis, ce n'est pas toujours la faute de Boeing.
En 2018, par exemple, une blessure grave
est signalée sur un de leurs vols.
Mais quand on lit le rapport, on découvre qu'un passager
a bousculé une hôtesse en sortant des toilettes.
Elle transportait de l'eau chaude et a été gravement brûlée, mais ça n'a pas
grand-chose à voir avec l'avion.
Alors, pour éviter ces billets, Courtney Miller
a classé les incidents par causes.
Ces 10 dernières années, ça donne ceci.
Les incidents sont surtout liés à des facteurs environnementaux
ou à des erreurs humaines.
Et même quand ils sont liés à l'appareil, cela peut aussi être dû
à une mauvaise maintenance par les compagnies aériennes.
La répartition est similaire chez Airbus, mais à nouveau, c'est
pour les 10 dernières années.
Au moment d'enregistrer cette vidéo, les rapports d'enquête
pour les 6 premiers mois de 2024 ne sont pas complets.
Mais sur les 14 événements, 7 seraient liés à des turbulences,
3 à des erreurs humaines et 4 à un problème de l'appareil.
C'est similaire aux observations des 10 dernières années et Boeing
ne serait donc a priori pas responsable de la majorité d'entre eux.
Bon, voilà pour les chiffres.
Début 2024, Boeing n'a a priori pas plus
de problèmes que d'habitude.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là.
Car au-delà des chiffres, certains cas inquiétants
montrent que Boeing a bien un problème de sécurité.
Pour comprendre ce paradoxe, il faut s'intéresser
à un événement de cette liste.
Le vol du 5 janvier 2024 opéré par Alaska Airlines.
Ce jour-là, une porte s'arrache en plein vol.
Selon le rapport préliminaire, l'avion aurait été livré sans les boulons
prévus pour la maintenir en place.
Ce dysfonctionnement attire l'attention de la FAA,
le régulateur de l'aviation aux États-Unis.
Une enquête est ouverte et de multiples manquements
aux normes de qualité sont constatés dans les usines Boeing.
En parallèle, le Congrès mène l'enquête.
Et le 17 avril 2024, des lanceurs d'alerte sont auditionnés.
Ce témoin n'en est pas à sa première audition.
Quelques années plus tôt, il dénonçait déjà
de sérieux dysfonctionnements.
À l'époque, le Congrès enquête sur 2 crashs
de la gamme 737 Max.
Et dans leur rapport, les députés soulignent que depuis sa fusion
avec l'avionneur McDonnell Douglas, Boeing a tendance
à délaisser les questions d'ingénierie, et donc de sécurité,
pour privilégier les profits financiers.
En 2018 et 2019, des défauts de conception sur le 737 Max,
validés par Boeing pour réduire ses coûts,
mènent au crash de 2 avions et à la mort de 346 personnes.
Dans le rapport, la FAA est également pointée du doigt
et accusée d'avoir failli à sa mission de supervision.
Bon,
alors, faut-il éviter de monter dans un Boeing ?
La réponse est un peu paradoxale, car d'un côté,
l'entreprise connaît de réels dysfonctionnements.
En février 2024, un nouveau rapport
de la FAA évoque toujours une méconnaissance des normes de sécurité
à plusieurs niveaux de l'entreprise.
Quelques mois plus tard, son PDG est auditionné par le Congrès
et rien n'indique qu'il ait tiré les leçons du passé.
Cette série de révélations et le parallèle avec les 2 crashs de 737 Max
inquiètent le public et la moindre défaillance est scrutée.
Pourtant, pour l'instant, ces dysfonctionnements ne se traduisent pas
en statistiques alarmantes.
Aux États-Unis, les chiffres de Boeing sont comparables
à ceux de son principal concurrent.
Et de manière générale, l'avion reste bien plus sûr que la voiture.
Malgré les dysfonctionnements, la sécurité des avions Boeing ne semble
donc pas aller plus mal que d'habitude.
Mais avec une autre culture et un meilleur contrôle,
elle pourrait probablement être encore meilleure.
Ah
oui, et si vous vous demandez toujours comment les différencier,
le 737 se distingue de l'A320 par la forme de ses fenêtres.
Et la gamme Max se distingue des autres 737 par ses moteurs ciselés à l'arrière.
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