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Paris 2024: les frères Lebrun racontent leur petite finale olympique

C'était très dur de terminer le match.

J'ai super bien démarré, j'étais bien dans mon match,
mais quand on sent que la médaille se rapproche,
c'est vrai que j'ai été très nerveux.

J'ai fait quelques fautes un peu bêtes, comme on les appelle.

Par contre, à la fin, tellement heureux
de pouvoir gagner ce point,
de pouvoir partager ça avec eux.

Je les regarde direct, on se saute de joie, donc c'était incroyable.

Alexis, est-ce que vous avez douté dans cette finale ?

Ouais, énormément.

Je pense qu'on a fait un super départ
avec un grand double qu'on a fait avec Simon,
et Félix qui enchaînent avec un retournement de situation déjà exceptionnel.

Donc déjà pendant ce match, j'ai énormément douté.

Et puis à partir de là, j'ai fait que douter.

Donc ouais c'était très long parce que c'est vrai qu'on est parti,
c'est ce qu'on se disait, on se disait si on part devant on est bien quoi,
on va le faire et puis finalement on part devant
et on voit que on le fait pas quoi.

Donc ça a commencé à être dur
et ça a commencé à être très long
et ouais on a beaucoup douté
et quand Félix nous apporte le dernier point
c'était la délivrance et c'était juste génial.

Justement, on va revenir sur cette journée de compétition sous haute tension.

Le Club France vibrait jusque dans la salle média,
on sentait la tension qui était au maximum.

Premier match rêvé en double, Alexis et Simon,
puis ce match au foot, Félix contre Harimoto,
le meilleur japonais, trois balles de match écartées.

Racontez-nous.

C'était dingue ce match aussi.

Déjà, il me lance super bien.

A partir de jouer 1-0, c'est forcément mieux que...

Ça met dans de bonnes conditions.

Forcément, ça met dans de bonnes conditions.

Je pense que malheureusement,
j'ai perdu le premier set.

Mais si j'étais parti devant,
ça aurait été dur pour Harimoto parce que déjà,
tu as la pression de l'équipe.

Si le deuxième point est important,
à la fin, il domine le dernier set.

Mais d'être allé le chercher,
donner le deuxième point à l'équipe, mener 2-0, on savait que...

C'est pas n'importe quel adversaire.

Ah oui, c'est un adversaire qui est dans le top 10 mondial depuis un moment,
qui a déjà battu les meilleurs joueurs chinois dans des grandes compétitions.

Donc non, c'était une grosse victoire pour moi
et très content de leur apporter le point.

Mais qu'est-ce qui s'est passé ?

Il a trois balles de match et là vous gagnez cinq points de suite.

Comment ça se passe ?

Pourquoi on peut retourner les situations comme ça ?

Parce qu'on est meilleur ?

Je ne sais pas pourquoi, honnêtement.

Est-ce que vous réfléchissez,
vous pensez où c'est instinctif,
les points tombent et ça roule et ça marche ?

C'est juste de gagner le point d'après.

Ce que je disais, je pense que j'avais 5 ou 10% de chance de gagner,
mais je n'avais pas le droit de ne pas essayer de les prendre.

Un par deux, je savais que ce n'était pas du tout terminé.

Même, on était encore, je pense,
un petit peu favoris, mais à 2-0, on était très, très bien.

Donc, j'avais interdiction de lâcher un seul point.

Il y a eu beaucoup de médailles d'argent,
de bronze pendant ces Jeux avec des athlètes
qu'on risque de ne jamais oublier.

Vous, vous êtes les stars de ces Jeux
avec Léon Marchand, Teddy Riner.

Comment est-ce que vous expliquez cette popularité incroyable ?

C'est vrai que c'est difficile à expliquer
parce que quand on nous compare à Léon Marchand, Teddy Riner,
c'est des gars qui gagnent et qui gagnent plusieurs fois.

Et c'est vrai que nous avec entre guillemets
seulement deux médailles de bronze pour Félix
et seulement une médaille de bronze
même si j'aime pas dire ça
c'est vrai que ce qui se passe autour de nous et du ping
c'est juste incroyable et je pense que c'est parce qu'en fait
le ping ça plaît à beaucoup de monde
qu'il y a plein de monde qui se reconnaît.

C'est ça, on peut s'identifier à vous,
vous êtes des types normaux,
des athlètes mais des types normaux ?

Ouais bah en tout cas je pense que
c'est ce qu'on est dans la vie
et c'est ce qu'on dégage à la table
et je pense que ça se voit qu'on a pris énormément de plaisir à jouer tous ensemble
et je pense que c'est aussi ça qui a plu
et qui a permis de créer un peu tout cet engouement là.

Félix, c'est après la demi-finale contre la muraille de Chine,
comment on peut les battre ?

Vous y croyez à terme ?

Vous les observez ?

Ouais, on y croit, parce que
je pense que si on n'y croit pas, on n'a aucune chance.

Après, y croire et y arriver, c'est différent.

Après, ils sont plus forts que nous pour l'instant.

Dans les matchs qu'ils ont faits,
dans les Jeux Olympiques,
ils ont gagné tous les tableaux.

Donc forcément, c'est difficile.

Ils ont une densité incroyable,
ils s'entraînent toujours sur des joueurs de haut niveau,
une data, tout ce qui peut penser au haut niveau,
tout est tourné pour eux.

Mais je pense qu'avec ce qu'on a et ce qu'on est aussi,
on peut essayer de rivaliser dans le futur,
en tout cas c'est notre objectif,
même si on sait que ça sera dur.

Et est-ce que eux vous observent ?

Est-ce que vous les inquiétez ?

"Les inquiétez" je sais pas si c'est le bon mot parce que
je pense qu'ils sont observateurs de tous les meilleurs joueurs mondiaux,
ils veulent pas pas être dépassés
et je pense que bien sûr qu'ils nous observent un petit peu
mais autant que les autres je pense, je sais pas.