法语助手
2025-06-26
Salut les Epicurieuses et les Epicurieux !
Ça y est, ma valise est prête !
Je pars en vacances.
Mais avant de partir, j'ai décidé de vous parler DES vacances.
Qui a inventé les vacances ?
Quelles sont les destinations préférées des Français ?
Et pourquoi est-il indispensable de partir en vacances pour rester en bonne santé ?
Bon, ça fait pas mal de choses à vous raconter, ça ne va pas être de tout repos !
J'ai envie de commencer cette vidéo par une petite question :
savez-vous quelle est la destination préférée des Français pour les vacances ?
L'Espagne ?
L'Italie ?
La Grèce ?
Eh bien, pas du tout.
Le pays que nos compatriotes plébiscitent le plus pour changer d'air, c'est la France.
Nous sommes les champions d'Europe du tourisme local.
42 % des Français qui partent en vacances choisissent l'Hexagone comme principale destination.
Il faut dire que le pays possède de très bons atouts...
A commencer par sa géographie, unique en Europe.
La France métropolitaine est bordée par 3 mers et 1 océan.
Résultat : l'Hexagone possède une façade littorale qui avoisine Et le plus remarquable dans tout ça,
ce sont les kilomètres de plages : Des plages de galets,
de sable, il y en a pour tous les goûts.
Certaines ont des dimensions qui font tourner la tête.
La plage de la Côte d'Argent, par exemple,
qui se trouve en Nouvelle-Aquitaine,
s'étend sur 106 kilomètres.
C'est la plus grande plage naturelle d'Europe.
Une plage de sable fin.
Outre ses bords de mer, notre pays possède aussi des forêts magnifiques comme la forêt de Tronçais,
dans l'Allier, et des chaînes de montagnes qui offrent la possibilité de pratiquer de nombreuses activités,
en été comme en hiver.
Enfin, nous avons la chance de compter des sites uniques au monde,
comme le Mont Saint-Michel, qui attire de plus en plus de touristes.
Bref, en France, il y en a pour tous les styles de vacances.
Toutefois, pour leurs congés d'été, les Français choisissent majoritairement le Sud,
et plus particulièrement, la région Provence Alpes Côte d'Azur (PACA).
On estime qu'un Français sur cinq s'y rend entre juillet et août.
C'est l'assurance de trouver du beau temps et de la chaleur.
Trois villes de la Côte d'Azur font partie du top 5 des communes les plus ensoleillées de France :
Marseille, Toulon et Nice.
En 2024, par exemple, Nice a bénéficié de 40 jours d'ensoleillement durant l'été et seulement sept jours de pluie.
En Bretagne, le ciel est un peu plus couvert.
Toutefois, nos compatriotes ne boudent pas cette belle région bordée par l'océan Atlantique.
pour profiter de ses paysages et de son air marin, le plus iodé de France.
Maintenant, je vais peut être vous étonner.
La France est aussi la première destination touristique des étrangers,
devant l'Espagne et les Etats-Unis.
En 2023, 98 millions de touristes venus du monde entier ont passé des vacances dans l'Hexagone.
En 2024, ce chiffre a dépassé les 100 millions grâce aux Jeux olympiques de Paris.
Si la France connaît un tel succès, ce n'est peut être pas par hasard.
Le pays possède un atout maître dans son jeu : Paris, c'est la Ville-Lumière.
Son architecture, ses ponts, ses petits quartiers typiques font de la capitale un lieu à part.
La simple vue d'une terrasse de café fait, paraît-il, rêver bien des voyageurs.
Imaginez qu'à elle seule, Paris attire plus de 23 millions de visiteurs par an.
Et à votre avis, quel est le lieu qui attire le plus de monde à Paris ?
La tour Eiffel, Notre-Dame, Versailles, le Louvre ?
Eh bien pas du tout !
C'est Disneyland.
Bon, je vous rassure, on ne vient pas passer des vacances en France que pour voir Mickey.
Les Allemands apprécient particulièrement nos belles plages.
Quant aux Britanniques, ils ont plutôt tendance à rechercher la campagne et les petits villages typiques :
ceux du Périgord, de Provence, d'Auvergne.
Malheureusement, chaque médaille a son revers.
Au fil des années, certains sites sont devenus de plus en plus fréquentés par les vacanciers venus du monde entier.
On dit qu'ils souffrent du surtourisme.
A tel point que dans certains lieux,
des jauges sont instaurées pour limiter le nombre de visiteurs durant les périodes de vacances.
C'est le cas par exemple sur l'Île-de-Bréhat, dans les Côtes-d'Armor, en Bretagne.
Pour limiter la dégradation de son environnement et de son patrimoine,
la commune a limité le nombre de visiteurs pendant l'été à 4 700 personnes par jour.
Autre lieu d'exception, victime du tourisme :
le Parc national des Calanques, situé entre Marseille et La Ciotat.
On y trouve des plages de galets, de sable fin mais aussi de petites criques et par endroits,
une eau turquoise.
Problème : les calanques sont prises d'assaut chaque été par des vacanciers trop nombreux et pas toujours respectueux de l'environnement.
Pour y remédier, les visiteurs doivent désormais réserver leurs places pour se rendre dans certaines calanques comme celles de Sugiton ou des Pierres Tombées.
C'est le prix à payer pour préserver ce beau patrimoine.
Maintenant, je vous propose de voyager dans le temps, de revenir en 1936.
Cet été-là, de nombreux Français savourent le bonheur Jusque-là,
seule une catégorie de travailleurs avait droit au repos rémunéré :
les fonctionnaires.
Napoléon III leur avait accordé deux semaines de vacances par an, en 1853.
Vous l'avez compris, au XIXᵉ siècle, on était encore loin des vacances pour tous.
Pour y parvenir, il faut attendre le printemps 1936, et l'avènement du Front populaire.
Cette coalition de plusieurs partis de gauche,
qui se veut proche des travailleurs,
suscite un immense espoir.
Mais à peine le Front populaire est-il arrivé aux affaires,
qu'un gigantesque mouvement de grève éclate.
Elles sont provoquées par les nombreuses années de frustrations sociales et les espoirs soulevés par l'arrivée de la gauche au pouvoir.
Les usines sont occupées, et la France, paralysée.
Mais contre toute attente, l'humeur est à la fête,
et ces grèves sont qualifiées de "grèves joyeuses".
On danse, on pique-nique, on chante et on revendique de meilleurs salaires,
une limitation de la durée, du temps de travail,
et bien sûr, des congés payés.
Or, ce dernier point n'est pas du tout prévu par le Front populaire.
Les grèves joyeuses vont en faire une revendication de premier plan et le message passe.
Le nouveau président du Conseil, Léon Blum,
dépose un projet de loi qui est voté à la quasi-unanimité par les députés et les sénateurs.
Et le 20 juin 1936, la France officialise ce que l'on considérait comme une utopie :
le droit à deux semaines de congés par an.
Certains travailleurs en profitent donc pour se précipiter,
dès les semaines suivantes, dans les stations balnéaires autrefois réservées aux plus aisés,
comme Deauville, en Normandie.
Mais l'âge d'or des vacances pour tous est encore long.
Il faut attendre les années 1950 pour voir les premières grandes vagues de touristes débarquer sur les plages françaises.
Leur nombre ne cessera d'augmenter avec l'instauration d'une troisième et d'une quatrième semaine de congés payés,
en 1956 et 1969, puis d'une cinquième en 1982,
durant le premier mandat de François Mitterrand.
Aujourd'hui, partir en vacances est un rituel partagé par près de 35 millions de personnes chaque année.
Et vous allez voir que c'est aussi l'occasion de recharger les batteries.
De nombreuses études scientifiques le confirment :
en prenant des vacances, loin du fameux métro-boulot-dodo,
on améliore notre santé physique et mentale.
Mais que se passe-t-il exactement dans notre corps pendant les vacances ?
L'effet le plus immédiat, c'est la réduction de stress.
Une étude menée en 2019 par la Société américaine de psychologie révèle que les individus qui prennent des vacances de manière régulière éprouvent des niveaux de stress nettement inférieurs à ceux qui n'en prennent pas.
Le simple fait de s'éloigner de sa routine aide à faire chuter le taux de cortisol de notre organisme.
Le cortisol, c'est une hormone sécrétée par les glandes surrénales.
Elles participent, entre autres, à la réponse de l'organisme aux situations de tension,
d'où son surnom : "l'hormone du stress".
Un taux élevé de cortisol peut entraîner l'apparition de maladies cardiovasculaires comme l'hypertension artérielle,
mais aussi, le diabète ou l'ostéoporose.
Selon une étude menée par l'université de Californie,
trois semaines de déconnexion suffisent à faire baisser de manière drastique la production de cortisol,
et donc, à limiter les risques de développer les maladies dont je viens de parler.
Les vacances réduiraient également les risques de dépression.
Une autre étude, menée celle-ci en Suède,
montre qu'en juillet et en août, période où un grand nombre de salariés part en congé,
les ventes d'antidépresseurs sont en chute libre.
Cet effet bénéfique s'explique en partie par l'exposition à la lumière.
La luminosité agit sur le cerveau en augmentant la production de sérotonine,
un neurotransmetteur qui agit, entre autres,
dans la régulation de l'humeur, de l'appétit et de la perception de la douleur.
Ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle "l'hormone du bonheur".
A propos de vacances, il y a une petite vingtaine d'années,
en 2006, un film a fait un carton :
Camping.
Les Français sont des adeptes du camping.
Plus de 6 millions d'entre eux choisissent chaque année ce type d'hébergement.
Etymologiquement, ce mot est un mélange du français "camper",
et de sa variante anglaise "to camp",
qui signifie "établir un feu de camp".
Car pendant longtemps, camper est avant tout une pratique utilitaire.
Elle est réservée aux militaires, aux chasseurs et aux alpinistes.
Ça inspire des aventuriers, en mal de grands espaces.
C'est le cas de l'écrivain écossais Robert Louis Stevenson, l'auteur de "L'Île au trésor".
Il entreprend en 1878 un voyage, à pied, dans les Cévennes, avec son âne.
Il part avec un équipement révolutionnaire pour l'époque : un sac de couchage en laine, cousu main.
Grâce à ce voyage, Stevenson fait partie des pionniers du camping récréatif.
Deux jeunes Anglais ne tardent pas à lui emboîter le pas.
Il s'agit de sportifs qui profitent de leur temps libre pour s'adonner au "camping out",
comme on dit alors.
Randonner et dormir en plein air.
En 1898, ce goût du retour à la nature gagne un Français, Louis Baudry de Saunier.
Ce journaliste, amateur de sport, peste contre l'industrialisation des grandes villes,
où les cheminées des usines crachent des nuages de fumée.
Il suggère donc à la population des villes d'aller passer le week-end au grand air,
en faisant du camping, pour respirer le bon air de la campagne.
Le tout premier digne de ce nom se trouve près de La Baule, en Loire-Atlantique.
C'est le camping de Bel Air Pornichet.
Finalement, le succès du camping s'étend à toute la France,
au point qu'après la guerre, on parle des Trente Glorieuses...
du camping.
Et l'amour des Français pour cet hébergement ne s'est jamais démenti.
Selon la Fédération nationale de l'hôtellerie de plein air,
en 2024, les campings français ont totalisé plus de 141 millions de nuitées.
Bon, les campings ont un peu changé.
Ils ont monté en gamme.
Plus la peine de remorquer sa caravane ou de planter sa tente :
beaucoup proposent des hébergements en bungalow.
Tiens, avez-vous déjà entendu parler du "glamping" ?
Derrière ce mot, qui associe "camping" et "glamour",
il y a une idée toute simple : attirer les clients qui détestent dormir sous la tente,
ou partager la douche avec des inconnus.
Finis les bungalows, on vous propose des yourtes,
des grands tipis, ou bien - accrochez-vous - des cabanes dans les arbres.
A l'intérieur, on trouve de grands lits confortables et même parfois, du mobilier design.
Alors bien sûr, pour être tranquille, il faut sortir le porte-monnaie.
Le prix moyen d'une nuitée de camping classique est de 23 € ;
en "glamping", c'est jusqu'à dix fois plus cher.
Alors, pour finir, je tenais à vous dire que j'ai adoré cette vidéo !
Parce qu'elle a le parfum des vacances,
bien sûr, mais aussi, parce que - et vous ne vous en êtes peut-être pas aperçu - tout en parlant de vacances,
nous avons beaucoup parlé de géographie et un peu de science.
Et la science et la géographie, j'adore ça !
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