法语助手
2018-12-05
C'est la guillotine pour monsieur Macron, la guillotine.
Pour le peuple, putain, pour la France.
Deux heures déjà qu'ils sont noyés par les canons à eau et les gaz lacrymogènes.
Asphyxiés, sonnés, avant même qu'ils aient pu tenter quelque chose.
Le ministre de l'Intérieur leur a fait la guerre sans sommation. Alors les gilets jaunes contre attaquent
Etrange stratégie du maintien de l'ordre.
Les champs Elysées hermétiquement bouclés.
Et des CRS en nombre insuffisant pour protéger le tombeau du soldat inconnu.
Comme si l'on souhaitait une profanation.
Entre les deux, le ballet des lanceurs d'eau et des tirs continus de grenades lacrymogènes.
Et des incursions désordonnées de CRS au milieu de la foule.
Comme si l'on souhaitait que le plus paisible des manifestant bascule dans la colère.
Comme si l'on souhaitait transformer les gilets jaunes en enragés.
C'est une honte pour la France, c'est une honte pour les droits de l'homme, c'est une honte pour la République ce qui se passe aujourd'hui.
Regardez, on est pacifiques, on est tranquilles. On était en train de fumer une cigarette et on se fait gazer.
On essaye de parler avec les CRS, ils nous ont dégagé parce qu'ils ont peur de nous.
Mais vous croyez vraiment que c'est la solution en fait ?
Ca fait 3 semaines que les gens sont dans la rue, qu'ils crèvent de faim les gens, ils le disent, ils en peuvent plus.
Et personne en parle. Monsieur Macron il dit qu'on est des extrémistes, on est des extrémistes ? Est-ce que j'ai l'air d'être une tête d'extrémistes quand même ?
Je suis juste là qu'à la fin du mois, et encore, la fin du mois je suis gentille, à partir du 15 du mois la moitié de la population est à découvert.
On vit à découvert. Monsieur Macron la seule chose qu'il a à nous dire, c'est :
"Vous arrivez pas à manger ? On va vous changer vos fenêtres."
C'est tout ce qu'il essaye de nous dire.
Je suis pas contre l'écologie, je trie mes poubelles, je recycle mes déchets, j'ai un jardin.
Mais maintenant, on est dans la rue parce que les gens ne nous écoutent pas.
On nous dit qu'on pollue, parce qu'on est obligé de prendre notre voiture. Mais nous, on habite pas à Paris nous, nous on est dans des petits villages, où on est obligé d'aller bosser, et pour bosser, faut prendre notre voiture.
Moi j'habite à Sarrabère en Bugey à côté d'Ambérieux, il faut 5 heures de route et ça fait 2 samedis qu'on vient là.
Et s'il faut, on reviendra la semaine prochaine. Macron là, il doit démissionner parce que c'est une honte ce qu'il fait.
Déjà, il doit parler au peuple, et il le sait pas. Aujourd'hui il devrait être en France, aujourd'hui, il devrait pas être en Argentine.
Pour échapper aux gaz et aux charges, il ne reste plus que les avenues qui partent de la place de l'Etoile.
Ce sera d'abord l'avenue Marceau.
Une première barricade est enflammée.
Des policiers en civils font leur apparition.
Sont-ils là simplement pour procéder à des interpellations, ou pour rajouter à la confusion ?
Le tractopelle de la police entre en action pour déblayer les barricades.
En face, les Gilets jaunes reculent à peine. .
Plus loin, une femme craque devant les CRS.
On est pas armés. On est pas armés putain.
Pourquoi vous nous faites ça ?
On vous demande d'être avec nous, pour le peuple putain.
Pour la France.
Pour la France. Notre patrie, notre nation.
Le peuple français.
Sur la place de l'Etoile, les accrochages continuent.
C'est honteux, honteux, crapuleux !
Et notre président, lui, s'en va en Argentine.
Alors pendant que Monsieur se fait construire des piscines, retire l'ISF, et retire 5 euros aux plus bas des APL, retire des contrats aidés.
C'est de la fumisterie.
C'est la guillotine pour monsieur Macron, la guillotine, c'est fini Macron, le peuple est dans la rue et on ira jusqu'au bout.
Il faudrait peut être que monsieur Macron se reveille, et lâche un peu du lest.
Là, à l'heure actuelle, on ne peut pas revenir à la discussion.
- Qu'est ce que vous avez pensé de son discours mardi?
C'est une fumisterie, il est foutu de notre gueule.
Il nous fait de la pédagogie et il nous endort.
Dites les choses clairement : supprimez le CICE qui nourrit ces gros lobbys.
Revenez à l'ISF ! C'est ça, il s'en fou de notre gueule il attend qu'on crève.
Nouvelle tentative pour desserer l'étau policier.
Cette fois c'est l'avenue Foch.
Voitures en flammes pour ralentir l'avancée des forces de l'ordre.
Et c'est un nouveau retour à l'Etoile.
Cap sur l'avenue Kleber.
Le flot des manifestants s'engouffre dans l'artère.
Ben moi je demande un renversement de gouvernement et puis ben Macron est bon à foutre à la poubelle, parce que ses lois à la con et la preuve, il est parti dans un autre pays en se foutant de notre gueule.
Il pense même pas à ce qu'il se passe dans son propre pays, donc faut déjà commencer par quitter l'Union Européenne, et avec ça, on aura gain de cause, et on défendra nous-même nos pouvoirs.
La France aux Français.
Les pompiers interviennent. Blasés.
Les barricades se multiplient.
Les baraques de chantiers fournissent des armes par destination.
On s'attaque au mobilier urbain à la disqueuse.
Et on fait d'autres rencontres. Surprenantes.
Comme ce vétéran des chasseurs alpins en uniforme de cérémonie.
Mes parents ils galèrent, mes frères ils galèrent, mes soeurs elles galèrent, il y en a marre quoi.
On est allé voler plein de choses en Afrique, on a de la tune. Et je me suis battu pour beaucoup de choses, et je suis vraiment déçu de mon engagement, et à quoi ça a servi.
J'ai fait l'Afghanistan et là Côte d'Ivoire, tous nos anciens ils se sont battus pour avoir des libertés, et quand il y a quelqu'un qui dit
"Ouais ben je suis là, ben venez me chercher".
Et qui nous manque de respect comme ça, alors qu'il est chez nous avec nos thunes, bien au chaud, ben y'en a marre quoi.
On sait pas l'exprimer autrement qu'avec de la colère au bout d'un moment.
Il est un peu plus de 17h. . Les voitures brûlent.
Des commerces sont dévastés.
Le cortège s'effiloche. La violence a changé de nature.
L'autodéfense collective contre les CRS et et les gendarmes a fait place à une soif de destruction des riches et de leur quartier.
Ce sont maintenant des militants d'ultra-gauche qui sont à la manœuvre.
Autour d'eux, spectateurs, de nombreux gilets jaunes hésitent sur la conduite à tenir.
Certains approuvent sans participer.
D'autres, consternés, quittent les lieux.
Une poignée de pillards, indifférents au mouvement des gilets jaunes, profite de l'aubaine.
Encore quelques pavés. Encore quelques grenades.
C'est la place du Trocadéro. Et l'émeute prend fin.
Pour ce soir.
沙发还没有被抢走,赶紧过来坐会吧