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Dans la cour de l'hôtel de Matignon, deux générations d'hommes politiques,
Gabriel Attal, 35 ans, le plus jeune des chefs de gouvernement français,
passe le relais à son successeur Michel Barnier,
73 ans, désormais le plus âgé des premiers ministres.

J'aborde cette période, cette nouvelle page qui s'ouvre,
cette nouvelle page avec beaucoup d'humilité.

Michel Barnier, le choix de l'expérience, du consensus aussi.

Il incarne la droite libérale, ferme sur le régalien,
qui ces dernières années a toujours défendu un contrôle strict de l'immigration,
la retraite à 65 ans ou encore la réduction des impôts.

Alors à Matignon, il compte bien imprimer sa marque.

J'ai compris qu'il y avait des tas de projets de loi en suspens,
qui n'avaient pas pu être menés à bien.

Vous me permettrez peut-être d'ajouter ma propre valeur ajoutée.

Car Michel Barnier est un vétéran de la politique.

Engagé dès son plus jeune âge, il n'a qu'une vingtaine d'années lorsqu'il est élu conseiller général de Savoie.

J'ai toujours vécu à Albertville, qui est une cité qui se trouve au confluent de plusieurs vallées.

La Tarentaise, la Comte de Savoie, le Val d'Arly, au-dessous du Beaufortin.

Et vous êtes très attaché à la Savoie.

C'est une région très attachante.

Un baptême du feu qui le propulse rapidement sur la scène nationale.

A 27 ans, le voilà député de la Savoie.

Il devient le plus jeune élu sur les bancs de l'hémicycle.

Nous souhaitons, monsieur le Premier ministre,
de toutes nos forces, de toutes nos forces,
le succès de la France.

Nous ne souhaitons donc pas votre échec, parce que cet échec serait celui de la France.

Gaulliste convaincu, Michel Barnier est un ambitieux.

Pas à pas, il se ferait un chemin dans le sérail politique.

S'enchaînent alors pendant plus de 15 ans les postes ministériels.

Mais son plus gros défi, il le relèvera en 2016 avec la négociation du Brexit.

Jamais dans l'histoire de l'Union européenne,
nous n'avons négocié avec un pays tiers un accord aussi important.

En 2021, il retourne dans l'arène politique.

Tant de sa chance à la primaire des Républicains pour la présidentielle.

Mais c'est un échec.

Il arrive troisième.

J'ai été très très fier de mener cette campagne d'une manière respectueuse et digne
et avec une équipe qui m'entoure ici et qui a été formidable.

Je voudrais d'ailleurs aussi féliciter Eric Ciotti et Valérie Pécresse.

En bon perdant, Michel Barnier joue alors la carte de l'unité.

Et tacle au passage ses adversaires politiques, les macronistes en première ligne.

Depuis 5 ans, on en a beaucoup de preuves.

La France, le gouvernement, son président, ses ministres ont été souvent arrogants.

Pour autant, Emmanuel Macron ne semble pas lui en tenir rigueur.

Puisqu'aujourd'hui, c'est à lui qu'il vient de confier les rênes de Matignon.

Et la lourde tâche de réconcilier une classe politique et un pays plus divisé que jamais.