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COMMENT UN AVION PEUT-IL SE RETOURNER ? Analyse du crash de Toronto

Bonjour et bienvenue dans cette vidéo d'analyse de ce crash absolument spectaculaire d'un CRJ-900
qui devait faire le trajet entre Minneapolis et Toronto
et comme vous le voyez il s'est retrouvé la tête en bas après un atterrissage raté.

Heureusement il n'y a aucun mort parmi les 80 personnes qui se trouvaient à bord de l'appareil
et on va essayer de comprendre comment en ce cas un avion peut se retrouver la tête en bas
en particulier avec l'analyse d'un précédent qui avait eu lieu en Somalie en 2022.

Alors, d'abord, il faut comprendre ce que c'est que cet appareil.

On est sur un CRJ-900 qui est exploité par Endeavour Airlines au profit de Delta Airlines.

Il devait faire un trajet entre Minneapolis et Toronto,
donc un vol qui était relativement court et parfaitement connu.

Et là, on va uniquement exploiter les données qui sont connues ce matin,
le 18 février, pour essayer de comprendre ce qui a pu se passer.

D'abord, on a un taux de descente qui,
d'après les éléments qui sont renvoyés par l'avion à différents pings
et qui sont captés par des sites comme Fightradar24,
on a un taux de descente qui est de 1000 pieds par minute au lieu de 400 pieds par minute au même moment de l'approche
quand on le compare avec les avions précédents.

Donc c'est-à-dire que certainement que le taux de descente était au-dessus de
ce qui est classique pour ce type d'atterrissage.

Le deuxième élément, outre ce taux de descente élevé,
c'est ce qu'on appelle l'arrondi.

C'est-à-dire que quand un avion va arriver sur une piste,
il ne va pas continuer avec le même angle de descente.

Normalement, il va casser son angle pour être un peu plus horizontal,
pour réduire sa vitesse verticale, pour réduire l'impact avec le sol.

Or là, on a une caméra de vidéosurveillance qui nous montre cette image
dans laquelle on a l'impression que l'avion va continuer avec son angle initial,
c'est-à-dire qu'il ne va pas faire son arrondi.

Et donc, en toute logique, si on a déjà une vitesse de descente
qui est plus élevée que la moyenne et qu'on n'a pas d'arrondi,
vous avez un choc avec le sol qui est très intense,
ce qui va conduire à la destruction des trains d'atterrissage.

Et la question qui nous vient maintenant à l'esprit
c'est comment ça se fait que l'avion va se retrouver de travers pour finalement perdre ses ailes et sa dérive
et se stabiliser la tête en bas.

Alors d'abord il faut regarder les conditions de la piste

On est sur une piste qui est avec de la neige qui est gelée
ça on le voit à partir des images qui sont après l'évacuation.

Et on a du vent qui est annoncé par la tour de contrôle qui vient du 270 pour 33 nœuds or l'atterrissage s'est fait sur la piste 23.

C'est à dire 230 degrés d'orientation magnétique,
c'est-à-dire qu'on a potentiellement 40 degrés d'écart entre le vent et notre avion au moment de l'atterrissage,
donc vous divisez grosso modo par deux la force du vent.

Quand on a 33 nœuds, c'est-à-dire 60 km heure,
et bien le vent, la composante travers du vent qui est subie par l'appareil est autour de 30 km heure ou alors plutôt 16-17 nœuds.

Le problème c'est que sur ce type d'avion il y a des limitations
et que les limitations pour une piste mouillée,
elle est de 22 nœuds d'entravers ce qui ici a priori est respecté
mais par contre quand il y a des conditions de freinage qui sont réduites c'est plutôt de 15 nœuds.

Alors dans l'absolu on n'est pas sur des proportions qui sont suffisantes pour renverser l'appareil,
mais il faut comprendre aussi comment les avions vont atterrir quand ils auront du vent de travers.

Soit ils atterrissent avec un ongle qui est orienté du côté d'où vient le vent
et à ce moment là c'est une fois que l'avion touche le sol ils vont se remettre dans l'axe,
ou alors ils vont atterrir en crabe et ils vont décraber juste avant l'impact pour se remettre de face pour bien atterrir dans l'axe de la piste.

Et là dans l'image dont on dispose encore une fois qui est peut-être pas suffisamment précise,
on n'a pas vraiment l'impression que l'avion ait son nez qui soit orienté du côté d'où vient le vent,
ni qu'il essaye de se remettre dans l'axe une fois qu'il va toucher la piste.

Mais en tout cas l'élément le plus probable,
c'est que l'un des deux trains d'atterrissage va subir un impact qui va être plus intense
et donc il va céder sous ce choc
parce qu'encore une fois on arrive avec une vitesse élevée
et sans avoir d'arrondi qui est peut-être pas à cause du pilote parce que c'est ce qu'on appelle les windshears,
c'est à dire ces vents qui vont nous rabattre vers le sol au moment d'arriver sur l'atterrissage un des deux trains d'arrêt d'atterrissage va céder
et on a l'avion qui va partir de côté et là les ailes vont s'arracher,
la dérive va s'arracher et c'est fait pour ça.

C'est-à-dire que les avions après des décennies et des décennies d'avoir des accidents,
il y a des exigences qui ont été mises en place
et une des exigences justement c'est que les ailes cèdent pour éviter d'avoir un sur-accident.

Et les ailes contiennent une partie du carburant
donc en plus une partie du carburant qui ne va pas alimenter un éventuel incendie.

Donc vous avez quand même un incendie et on le voit de l'extérieur
parce que les passagers des autres avions qui sont autour vont filmer la scène et on voit cette grosse quantité de feu.

Mais une fois que l'avion est stabilisé,
vous avez les pompiers qui vont arriver très très rapidement
et on voit qu'ils sont en train d'arroser le fuselage de l'avion ou de ce qui reste du fuselage,
la tête en bas, avec cette mousse.

Cette mousse qui empêche la reprise d'un incendie ou alors qu'il va se déclencher.

Et l'évacuation se passe d'une manière qui est calme et admirable.

C'est-à-dire qu'on a des vidéos qui sont filmées par les passagers eux-mêmes pendant leurs évacuations
et dans lesquelles on voit que les membres d'équipage font exactement ce pourquoi ils sont là.

Ils assurent l'évacuation dans des conditions qui sont optimales.

Donc encore une fois, les membres d'équipage,
les hôtesses et les stewards, ils ne sont pas là pour servir le café,
ils sont là avant tout pour assurer la sécurité.

Alors maintenant, est-ce qu'il y a des précédents ?

Alors il y en a un en tout cas qui a eu lieu à l'été 2022 en Somalie avec un Fokker 50
dans lequel il y a eu un vent de travers très important qui fait que l'une des deux ailes a touché le sol,
l'avion s'est retrouvé encore une fois sur le côté et vous avez exactement le même phénomène,
c'est-à-dire que vous le voyez ici,
vous avez la désintégration de l'avion mais uniquement ses ailes et sa queue.

C'est-à-dire que le fuselage lui, il est protégé,
les gens vont faire passer au dos comme on peut l'imaginer dans une voiture.

L'avion va se stabiliser sur le dos les équipages à l'époque vont intervenir relativement rapidement
mais vous voyez bien de quelle manière les ailes se cassent pour protéger le fuselage
parce que à l'intérieur de l'avion les sièges par exemple sont faits pour résister à 15G.

Donc à partir du moment où la ceinture est bien accrochée les gens vont rester sur leur siège,
ils vont pas se cogner dans tous les sens il va pas y avoir de suraccident et à partir du moment où le fuselage lui-même,
il est inifugé c'est à dire qu'il est fait pour résister à la combustion des carburants pendant plus de 90 secondes.

Il n'y a pas d'explosion
parce qu'il y a des additifs dans les carburants pour ne plus avoir les explosions comme on avait dans les films catastrophe dans les années 50.

Donc l'avion n'explose pas.

L'avion protège les personnels à l'intérieur pour ne pas avoir d'incendie.

La ceinture et les sièges font que les gens sont bien calés
et c'est pour ça qu'il n'y a qu'une poignée de blessés légers.

Il y a un blessé qui est relativement grave a priori.

Et il y a 8 blessés légers
et la totalité des autres personnes vont pouvoir sortir de l'avion dans des conditions tout à fait normales en marchant.

Donc là on peut objectivement encore une fois parler de miracle,
mais c'est un miracle qui est provoqué par des années d'expérience et de retour sur la sécurité aérienne pour toujours l'améliorer.

Les questions qui vont se poser maintenant
c'est est-ce que la piste en tout cas est-ce que cet avion aurait dû ne pas être autorisé d'atterrir,
étant donné la piste qui était contaminée,
étant donné les graffales de vent de travers.

Est-ce que l'équipage descendait effectivement trop vite ?

Est-ce que les informations qu'on a sur le 1000 pieds minute, est-ce que c'est correct ?

Est-ce que la radio sonde de l'avion,
est-ce qu'on peut imaginer que le système qui permet d'avoir de radariser le sol pour connaître son altitude,
est-ce qu'éventuellement il ne fonctionnait pas et donc ils n'avaient pas une information qui était correcte sur leur altitude ?

Est-ce qu'ils ont raté leur arrondi ou est-ce qu'ils ont subi un windshear qui les a rabattus vers le sol ?

Donc là, il y a beaucoup d'éléments sur lesquels on n'a évidemment pas de réponse aujourd'hui.

Mais par contre, soyez convaincus que c'est un événement qui est particulièrement rare,
qui n'a pas fait de mort, encore une fois,
je le souligne que vous ne rencontrerez pas sur d'autres aéroports,
parce que là on est dans des conditions très particulières de pistes givrées,
de poids de l'avion, de type d'appareil,
de vent de travers et vous ne pouvez pas reproduire ces conditions sur un autre aéroport

Et donc surtout, surtout, soyez convaincus que quel que soit l'appareil sur lequel vous volerez,
si vous devez prendre l'avion demain, vous serez en sécurité,
n'annulez jamais un vol pour prendre le même trajet en voiture ou même en train,
le risque est supérieur statistiquement.

Mais surtout ne croyez pas que ce soit un événement qui va se reproduire ou qu'on va voir régulièrement.

Il y a eu un cas en Somalie avec vraiment des conditions météo qui étaient particulièrement dégradées.

On a ce cas qui n'a fait aucun mort et heureusement.

Donc vous pouvez voyager tranquille et heureux.

Vous n'avez pas de risque que votre avion n'ait le moindre problème demain.

Très prochainement, on fait une vidéo safety promotion center d'Airbus le montage est en cours,
donc vous allez voir aussi comment est-ce qu'on arrive après des années et des années d'expérience à ces accidents
qui même quand ils surviennent arrivent à ne faire aucune victime

J'espère que ça vous a plu et je vous dis à très bientôt