法语助手
2024-10-07
Vous connaissez cette envie d'être déjà ce soir dans le bus qui nous conduit à la maison parce qu'on sait qu'on y retrouvera le passionnant roman qu'on est en train de dévorer ?
Hé bien le dernier livre qui m'a procuré cette sensation, c'est L'Amie prodigieuse d'Elena Ferrante.
Qu'est-ce que j'aime, ce plaisir si cool d'être seul à seul,
avec une histoire et de se laisser emporter la tête, la première dans ses remous !
Surtout quand on en sort deux ou trois semaines plus tard, avec le sourire satisfait et total des fins réussies.
Oui, comme ce livre a fait un sacré carton depuis sa sortie en 2014, et qu'il a eu encore trois tomes après lui.
Vous avez peut-être vécu la même chose.
Et pourtant, moi, j'ai résisté.
Je croyais que ça me plairait pas.
Il faut bien admettre qu'en France, on a tendance à se méfier des livres qui ont du succès.
Dans une culture qui valorise l'effort et le mérite, il y a toujours quelque chose de suspect dans un livre qui se dévore.
On n'a pas autant de scrupules, à l'égard des prix Goncourt ou Renaudot, qui sont sélectionnés par un jury de vieux que vous ne connaissez pas et qui votent pour les livres de leurs potes.
L'Amie prodigieuse, cela faisait bien longtemps que je le voyais en librairie,
à trôner sur les têtes de gondole, me faire de l'œil depuis les étalages.
J'en ai parlé à mon libraire et lui non plus n'y croyait pas - ça lui paraissait louche, cet engouement.
Et puis enfin, sur le conseil de ma mère,
j'ai fini par craquer - et dieu du ciel, il vaudrait mieux que ce soit elle qui vous parle !
Ce livre m'a emmené de surprise en surprise, j'ai abandonné mes préjugés sur la côte napolitaine et j'ai suivi le chemin de ces deux jeunes filles qui tentent de rester amies dans une société italienne en plein bouleversement.
Comme pour chacun des livres de ce Arte Book Club, Pierrot et moi, on vous propose de vous accompagner dans votre lecture avec une vidéo qui présente des clefs pour mieux en profiter.
L'Amie prodigieuse a beau être facile à aborder, il recèle des questions qui méritent d'être un peu éclairées.
L'Amie prodigieuse, paru en 2014 chez Gallimard et le quatrième roman de la romancière italienne : Elena Ferrante.
En tout cas, c'est le quatrième roman qu'elle publie sous ce pseudonyme.
Car en réalité, on ne sait pas qui est Elena Ferrante.
Ce qu'on sait, c'est que L'Amie prodigieuse est une histoire d'amitié.
La première partie d'une saga en quatre tomes.
Un récit d'inspiration autobiographique dont la narratrice s'appelle Elena.
Elena, 66 ans, décide de se pencher sur ses souvenirs d'enfance,
de retracer l'histoire qui la lie, elle, Elena Greco, dite Lennucia, dite Lenu à Raffaella Cerullo dite Lina,
mais qu'elle appelle Lila.
De l'histoire de poupée qui marque le début de leur amitié jusqu'au mariage de Lila,
en passant par des affaires de dettes, de latin, de réputation et de chaussures.
Le roman nous immerge dans un quartier pauvre du Naples des années 50.
Ce quartier, c'est l'horizon des deux jeunes filles.
Il abrite leurs familles ainsi que les Carraci, les Peluso, les Capuccio, les Sarratore, les Scanno, les Solara etc...
Ils constituent leur monde tout entier, un cadre protecteur, mais aussi une barrière que certains voudraient infranchissable.
La première chose qui m'a frappé quand j'ai ouvert ce livre,
ce qu'il m'a beaucoup fait penser à Cent ans de solitude,
le livre de l'auteur colombien Gabriel García Márquez dont on a parlé dans un épisode précédent :c'est que les deux livres ont le désir de peindre un monde très singulier,
qui, par conséquent, est chargé d'une foison de personnages, et donc, ils ont gentiment placé un arbre généalogique au début du livre pour qu'on puisse mieux s'y retrouver.
Il y a aussi, à mon avis,
un sens du rythme qui n'est pas très éloigné, avec plusieurs histoires qui se chevauchent au sein du même chapitre, une profusion d'événements qui se bousculent.
Mais surtout - et ça, ça me plaît toujours -,
un travail sur le lien entre le microcosme et le macrocosme, c'est-à-dire entre la petite histoire et la grande : comment l'existence d'un personnage peut nous en dire beaucoup sur le monde dans lequel il ou elle grandit.
Autrement dit, de même que García Márquez voulait écrire le livre sur la Colombie, même le livre colombien par excellence, eh bien Ferrante veut elle aussi écrire le livre napolitain par excellence.
Vous allez voir, l'intrigue se déroule à un moment très étrange pour l'Italie, qui correspond grosso modo aux années 50 - et pour le décrire, il n'y a pas tellement un événement précis, mais plutôt un je-ne-sais-quoi dans l'air.
En 1950, quand Elena et Lila ont six ans,
l'Italie est un pays vaincu par la guerre, épuisé par le fascisme, la violence civile et la pauvreté, l'Eglise pèse encore de tout son poids sur une population qui est majoritairement rurale.
Dix ans plus tard, en 1960, à la fin du premier tome,
quand Elena et Lila ont seize ans, le pays a vécu ce que les historiens capitalistes appellent un "miracle économique",
l'industrie a tout transformé, les gens sont partis pour la ville, ils vont à l'école, ils conduisent des voitures,
leur mœurs s'américanisent, il y a l'apparition du concept d'adolescence, et des bandes de jeunes en t-shirt rayé manifestent contre le gouvernement démocrate-chrétien, qui réprime en faisant dix morts.
À Naples, ville historiquement pauvre, associée au stéréotype de la débrouillardise, ce bouleversement est encore plus intense.
Pour toutes ces raisons, j'ai eu le sentiment de lire un livre qui ne se souciait pas uniquement du sort de tel ou tel personnage, mais qui veut raconter une époque - et je trouve que ça donne une dimension beaucoup plus ambitieuse à ce qui pourrait passer pour une simple histoire d'amitié.
Au-delà de l'amitié entre Elena et Lila, L'Amie prodigieuse propose une fresque sociale bourrée de détails.
Le cordonnier qui voit que son métier va être remplacé par l'industrie,
l'épicier qui vit sur ses magouilles passées, ou la jeune lycéenne qui se demande si elle arrivera à s'extirper de son milieu social par les études.
Et en même temps, c'est un tableau qu'on regarde toujours à hauteur d'enfant puis d'adolescent et qui montre comment la pauvreté humilie, blesse et tue tous ceux qui y sont soumis.
Ça, c'est quelque chose qui m'a vraiment frappé et qui m'a plu dans ce bouquin : le regard que les gamins posent sur le monde.
un regard très loin d'être naïf, mais au contraire très clinique et souvent extrêmement cruel.
Les premières pages du livre décrivent ainsi, dans un ton bizarrement assez joyeux,
les mille et une façons de passer l'arme à gauche quand on est un enfant des quartiers pauvres de Naples dans les années 50 :par exemple, à la page 33, voici ce qui est écrit : Bref,
dans L'Amie prodigieuse, j'ai trouvé que l'autrice croquait avec un vrai génie les mille tragédies de cette petite société enfermée dans sa misère.
Mais ce qui est le plus fort, c'est que ce grand livre évite complètement l'écueil du roman à thèse.
La preuve en est que Pierrot et moi, nous avons eu deux lectures très différentes de ce texte.
Toxique, c'est le premier mot qui m'est venu pour qualifier cette relation d'amitié.
Lila, dès sa toute petite enfance,
a visiblement un ascendant sur Elena et elle en profite dès qu'elle le peut avec une certaine cruauté, à tel point que certains passages deviennent difficiles à lire.
Pendant toute la première partie du livre, j'ai eu envie de crier à cette pauvre Elena d'arrêter de fréquenter cette fille.
D'un côté, Lila semble aspirer toute l'énergie de la narratrice, elle concentre toute son attention,
même quand elle est absente et d'un autre côté, elle ne lui donne en retour que des marques d'attention rares, extrêmement arbitraires et démesurées.
Elle est comme un Dieu cruel qui accepte de sauver un de ses adorateurs,
de temps à autre, comme par exemple lorsqu'elle apprend le latin à Elena, constituant ainsi une dette immense dont l'autre ne pourra jamais s'acquitter.
Et c'est ce qui fait pour moi que le roman est passionnant : on suit comment la narratrice se dépêtre dans cette relation sans voir que le problème est gros comme une maison.
Je me souviens de ce passage assez frappant des vacances : l'héroïne part sur la petite île d'Ischia et elle envoie une lettre par jour à son amie, mais Lila ne lui répond pas une seule fois.
Et Elena se trouve quand même le moyen de culpabiliser en se disant que c'est parce qu'elle a mal fait les choses, qu'elle a, par exemple, oublié de fêter l'anniversaire de son amie.
Bref, je pense que toutes celles et ceux qui ont déjà vécu ce genre de situation d'emprise se retrouveront dans ce livre.
Et je suis frappé de voir que ce n'est pas du tout la lecture que tu en as fait, toi, Pierrot.
Non, c'est vrai, mais après, c'est un bon exemple de la mesure dans laquelle la personnalité de chaque lecteurs et lectrices vient remplir ce livre.
Parce que quoi, toi et moi, ça fait quoi ?
10 ans qu'on se connaît ?
Même un peu plus.
Voilà, on a fait des études similaires, on lit des choses qui ne sont pas éloignées, on parle souvent de bouquins ensemble.
Et pourtant, comme ça arrive régulièrement, mais je n'ai pas du tout reçu la même chose que toi dans cette lecture.
Vas-y, développe !
Pour toi, c'est une relation saine ?
Pour reprendre ton exemple des vacances, je pense qu'on peut très bien arguer que Lila n'a pas menti en disant qu'elle manquait effectivement de temps pour répondre.
Parce que Lila, effectivement, elle n'avait pas de temps pour répondre.
Parce que dans sa famille de cordonniers, eh bien, c'est elle qui a la charge des tâches ménagères.
Et donc, si Elena, elle, elle peut lui écrire une lettre par jour, c'est aussi parce qu'elle se la coule douce sur une île paradisiaque, dans une maison qui est possédée par une amie de sa famille.
Bref, je veux dire que malgré la cruauté apparente que Lila a pour Elena, cette amitié m'a pas paru toxique du tout.
Simplement, elle est compliquée, comme toutes les amitiés qui s'étalent sur des années,
qui plus est, pendant l'adolescence.
Et dans la tête d'une personne de 14 ans, tu le sais aussi bien que moi, il y a un certain nombre de nœuds.
Et justement, je suis impressionné par la capacité de l'autrice à nous faire sentir le poids de ces nœuds-là : c'est que chacune se meurt de jalousie pour l'autre.
Et comment pourrait-il en être autrement ?
Lila, elle est présentée comme excessivement douée.
Et pourtant, elle est progressivement réassignée à son rôle de jeune fille en retard sur son époque,
qui n'étudie pas, qu'on asservit chez elle, qu'on marie à 16 ans.
Comment ne serait-elle pas terriblement jalouse d'Elena ?
Mais Elena, de son côté, l'éternelle deuxième du podium,
qui se croit indigne d'aller au lycée, qui se trouve nulle par rapport à son amie,
qui rêverait plutôt d'intéresser les garçons, qui est si envieuse de la témérité de Lila... À ce titre,
il y a quelque chose qui m'a vraiment cueilli, c'est que la seule fois où l'expression "amie prodigieuse" du titre, est employée, c'est dans la bouche de Lila.
On est vers la fin du livre, les circonstances éloignent inexorablement les deux amies, et Lila fait promettre à Elena que, quoi qu'il arrive, elle continuera ses études.
Je vous lis, c'est Elena qui parle.
C'est étonnant parce que, depuis le début du livre, c'est plutôt visiblement Lila qui est l'amie prodigieuse.
D'ailleurs, je me souviens pas de ce passage.
Oui, c'est parce que j'ai retraduit par rapport à l'Italien original qui dit bien lui : conformément au titre, qui est L'amica geniale ; Sauf qu'en français, dans la traduction officielle,
ils ont pas traduit par rapport au titre L'Amie prodigieuse, ils ont traduit "Toi, t'es ma copine et t'es un génie." - ce qui fout quand même un peu en l'air l'effet recherché, si vous voulez mon avis.
Bref, de comprendre que en dépit de la jalousie, que chacune est l'amie prodigieuse de l'autre, ça m'a bien touché.
Je trouve que dans cette relation compliquée,
il y a beaucoup de finesse psychologique et c'est à mon avis pour une grande raison : C'est que Lila est avant tout regardée par Elena et que les deux sont regardées par une femme : l'autrice.
En même temps, au fur et à mesure que tu présentes ta lecture de ce texte, j'ai l'impression que le roman arrive à tenir en lui le paradoxe de nos deux lectures opposées.
Les deux jeunes filles ont beau être dans une relation vraiment houleuse et douloureuse,
on continue à lire ce livre parce qu'elles mènent un combat commun, celui que mène leur monde contre leur sexe.
Par delà leurs différends et le rapport de force qui s'établit entre elles,
il y a une sorte de sororité exceptionnelle qui se déploie contre la force invisible qui les opprime.
Je disais tout à l'heure que L'Amie prodigieuse était un livre à hauteur d'enfants et d'adolescents, mais c'est surtout un livre à hauteur de jeune-fille.
Je sais pas si vous connaissez le test de Bechdel,
il consiste en trois questions très simples qu'on peut poser à un récit : est-ce qu'il y a au moins deux femmes ?
Est-ce qu'il leur arrive de parler ensemble et est-ce qu'il leur arrive de parler d'autre chose que d'un homme ?
Ce test est loin d'être parfait,
mais il y a quand même moins de fiction qu'on imagine qui le réussissent.
Ça souligne à quel point notre imaginaire est le plus souvent focalisé sur les sensations, les inquiétudes et les valeurs des personnages masculins.
Mais ici justement, à hauteur de jeunes filles ou de jeunes femmes,
on se soucie de ce qui blesse les relations entre Lila et Elena, mais aussi de ce qui les unit par-dessus tout.
C'est là que je voudrais évoquer la principale chose qui m'a plu dans ce livre, c'est l'impression d'assister à une leçon de female gaze.
Je ne sais pas si vous connaissez ce concept-là,
il s'inspire des travaux de la critique de cinéma britannique Laura Mulvey dans son article intitulé Visual pleasure and narrative cinema,
qui a été publié en 1975 et qui constate que dans la majorité des récits, le point de vue du narrateur n'est pas neutre,
l'œil de la caméra n'est pas indifférencié : c'est le regard d'un homme hétérosexuel sur le monde : c'est le male gaze, gaze veut dire regard est toujours à deux doigts d'être un peu voyeuriste.
Par exemple, quand Scarlett Johansson apparaît dans les films Marvel et qu'elle est filmée lentement,
de bas en haut, c'est parce que la caméra représente le regard d'un homme qui la jauge de bas en haut.
Eh bien l'inverse de ça, c'est le female gaze.
Alors, c'est vrai que Elena Ferrante c'est un pseudonyme, qu'on ne connaît pas la véritable identité de l'autrice, et que, peut-être même, ça pourrait être un homme.
Mais en réalité, ces questions ne sont pas importantes.
D'abord, parce que Elena, c'est autant le nom de l'autrice que celui de la narratrice et que donc,
le meilleur postulat, c'est de se dire qu'on a entre les mains le livre qu'elle se met effectivement à écrire dans le prologue.
Mais surtout, c'est que le regard sur les deux jeunes femmes m'a paru profondément vrai.
Dans ce monde où il y a toujours un homme pour décider à leur place,
Lila et Elena commencent par se sentir en compétition, comme bien des femmes qui luttent entre elles pour obtenir les faveurs de l'homme le plus puissant.
Mais petit à petit, dans le récit, à mesure que la solitude de chacune s'accroît, elles prennent conscience qu'elles ne peuvent compter que sur l'autre.
Elles se croyaient rivales et elles se révèlent sœurs.
Quand Elena patauge en latin et qu'elle voit s'amenuiser ses chances de sortir du quartier, c'est Lila qui vient l'aider.
Quand Lila panique à l'idée de se marier et qu'elle s'enferme chez elle,
c'est Elena qui lui promet d'être là.
Ce female gaze est un regard plein d'amour qui aime ces deux adolescentes comme elles sont, (c'est-à-dire loin d'être exemplaires), qui les aime sans vouloir les dévorer.
Et par conséquent, c'est un regard qui peut être érotique, parce que il ne cherche pas à posséder.
Il traite l'autre comme un sujet entier et à ce titre, on voudrait vous proposer d'écouter une scène qui est, à notre avis, rarissime dans la littérature.
On est vers la fin du livre.
C'est la veille du mariage de Lila, une atmosphère de calme avant la tempête.
Elles sont plus que jamais seules au monde, jouets d'un système qui les dépasse, et chacune trouve en l'autre la seule présence amicale - je pourrais même dire amoureuse.
Le 12 mars arriva, c'était une journée douce, presque printanière.
Lina m'avait demandé de venir de bonne heure pour l'aider à se laver, à se coiffer, à s'habiller.
Elle avait renvoyé sa mère et nous sommes restées seules.
Près d'elle, il y avait sa robe de mariée - on aurait dit le corps d'une morte ;
devant elle, sur le carrelage en hexagone, il y avait une bassine en cuivre pleine d'une eau fumante.
Je ne l'avais jamais vue nue.
Et j'en ai ressentie de la honte.
Aujourd'hui, je suis en mesure de dire que c'était la honte de contempler son corps avec plaisir,
d'être le témoin coupable de la beauté de ses seize ans, quelques heures avant que Stefano ne la touche, ne la pénètre, ne l'alourdisse d'un enfant.
Cependant, ce jour là, ce n'était que la sensation tumultueuse de faire quelque chose d'inconvenant mais de nécessaire,
l'impression d'être dans une situation où il est impossible de détourner le regard ou d'éloigner la main sans manifester son trouble, sans l'avouer justement par cette retraite, et par conséquent,
sans entrer en conflit avec l'innocence tranquille de celle qui vous cause ce trouble,
Sans pouvoir exprimer - précisément par un refus - la violente émotion qui vous bouleverse, et vous vous obligez à rester,
et vous laissez votre regard se poser sur ces épaules de garçon, sur les seins et les mamelons glacés, sur les hanches étroites et fesses tendues,
sur le sexe très noir, sur les longues jambes, sur les genoux tendres, sur les chevilles agiles,
sur les pieds élégants ; et vous faites comme si ce n'est rien alors que c'est tout,
tout se joue là, dans cette pauvre chambre un peu sombre, au milieu des vieux meubles, sur le carrelage inégal tâché par l'eau.
et votre cœur tressaille, et vos veines sont en feu.
C'est toujours une chose compliquée d'entendre parler de l'expérience d'une amitié,
que ce soit dans le monde réel ou dans la fiction : on tend une oreille polie, comme si on nous montrait des photos de vacances, ça a l'air joli en effet.
Il y a quelque chose qu'aucun enthousiasme en papier glacé ne peut retranscrire, c'est la profondeur du temps vécu, passé côte-à-côte, page à page.
Ce temps long, c'est le plaisir des séries télé et la volupté des saga littéraires.
L'Amie prodigieuse est de ces livres qui vous emporte en d'autres lieux, d'autres époques,
d'autres langages, il est de ces livres qui vous font partager des vies, des goûts particuliers et des lumières d'été, des harassements et des espoirs inespérés.
L'Amie prodigieuse vous emportera, là-bas.
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