法语助手
2024-07-07
Dans le sud de la Chine, au creux des collines du Hunan,
se niche le village de Pouwei, de sons habitants.
C'est ici que serait apparu le nüshu, une écriture unique au monde.
Pendant des siècles, c'était un secret connu exclusivement des femmes.
Il a failli disparaître.
Aujourd'hui, Hu Xin consacre sa vie à l'étude de ses caractères.
À la différence du mandarin, le nüshu s'écrit dans un losange,
donc le tracé est allongé, c'est gracieux comme une femme.
Il n'y a que quatre éléments de base:
le point, les traits verticaux, inclinés et arqués.
Le nüshu se prononce dans le dialecte local,
mais seuls les gardiennes maîtrisent l'écriture et la lecture des textes.
Hu Xin est la plus jeune d'entre elles.
C'est un héritage très précieux
qui nous vient des anciennes générations de gardiennes du nüshu.
J'espère pouvoir le transmettre aux générations futures.
Le nüshu, c'est aussi toute une culture.
Des chansons traditionnelles, des broderies.
Dans ce musée, les autorités locales mettent en avant l'artisanat nüshu.
100 000 visiteurs par an viennent s'y initier.
À cette époque, les femmes étaient opprimées.
Leur seul moyen d'échanger, c'était ce langage.
C'est très émouvant.
Dans cette région rurale, les femmes n'apprenaient ni à lire, ni à écrire le mandarin.
Alors, grâce au nüshu, elles pouvaient discrètement se faire passer des messages.
Elles écrivaient souvent sur les petits objets faciles à transporter,
pour pouvoir les mettre dans leurs manches,
comme sur ces éventails.
Parce que ces textes étaient considérés comme trop intimes,
ils devaient être brûlés ou enterrés avec leurs autrices.
Les originaux, comme ce carnet, sont rarissimes.
Là, ça veut dire, ma sœur est mariée, elle ne vit plus avec nous.
Ce sera très difficile de la revoir.
Selon la tradition, les femmes mariées n'avaient pas le droit de sortir librement.
Elles ne pouvaient se retrouver que pendant les occasions spéciales.
Ces textes racontent la souffrance des femmes.
Ce soutien entre elles, c'est l'essence même du nüshu.
Hu Xin et He Yanxin n'ont aucun lien de parenté,
50 ans d'écart, mais elles sont comme des sœurs,
liées par un serment d'amitié.
L'aînée a appris le nüshu il y a 80 ans par sa grand-mère.
Une fois qu'elle me l'a enseigné, j'ai pu à mon tour l'apprendre à mes amis.
On faisait très attention de ne pas parler de nos textes en public.
Les garçons ne savaient pas.
Elles ont rendez-vous une fois par semaine pour bavarder,
pour lire, et ce jour-là, improviser quelques lignes.
Nous profitons ensemble du moment presént.
C'est ma vie, je la vis comme je veux. C'est ça?
-Alors? Qu'est ce que tu en penses?
C'est très bien écrit!
Pour Hu Xin, l'apprentissage du nüshu a été libérateur.
Il lui a donné le courage de quitter son mari dans un environnement rural où le divorce est encore mal vu.
En étudiant le nüshu, j'ai réalisé que les femmes devaient être indépendantes et avoir le droit de faire leurs propres choix.
Avec mon ex-mari, on s'entendait mal, donc j'ai décidé de mettre fin à mon mariage.
L'enseignement nüshu est désormais encadré par les autorités locales.
Au musée, Hu Meiyue donne des cours à des élèves de la région.
Là, le trait vers la gauche, là, vers la droite.
À 60 ans, elle espère trouver une héritière dans la prochaine génération.
Il faut travailler très dur pour avoir l'honneur d'être une gardienne du nüshu.
Elle doit maîtriser l'écriture, le chant et la lecture.
Mais pour ces jeunes filles, apprendre le nüshu, c'est compliqué.
Ce n'est pas aussi facile à retenir que les caractères mandarins.
Et même si je vis ici, je ne connais pas très bien le dialecte local.
Donc les chants sont difficiles à prononcer.
Aujourd'hui, cette écriture n'est plus un secret, mais elle reste menacée de disparition.
Seules six femmes chinoises sont encore considérées comme les gardiennes du nüshu.
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