法语助手
2024-05-26
Mais pourquoi est-ce qu'on utilise l'italique pour mettre en valeur du texte ?
On la côtoie dans des mails, des articles de presse ou des livres.
Ce qu'on sait moins, c'est qu'à la Renaissance,
elle a surtout permis de faire des économies et de gagner de la place sur des pages.
C'est en 1501 qu'apparaît cette nouvelle typographie,
imaginée par un grand imprimeur humaniste installé à Venise,
Alde Manuce.
Avant ça, Manuce s'était rendu célèbre pour ses caractères romains,
tranchant avec l'écriture gothique,
qui était la norme jusqu'ici, par un style plus moderne.
En fait, la calligraphie romaine,
c'est une écriture assez formelle, droite,
qui est lente à tracer pour un scribe.
Avec l'italique, il introduit une autre écriture,
moins solennelle, plus ronde et plus fine,
qui permet de faire des économies de production et de place sur les pages d'un livre.
Son idée, c'est de trancher avec la production humaniste que Alde publie par ailleurs,
de livres de grand format, très savants,
avec des annotations abondantes.
Ce qui est parfait pour Alde Manuce.
En bon diffuseur de la culture humaniste,
il produit avec l'italique des livres de petit format,
sans annotations critiques, afin de faire circuler plus facilement la culture de la Renaissance.
L'italique, - qui tire son nom du pays dans lequel elle a vu le jour -,
naît donc de la volonté de procurer aux lecteurs les moyens de feuilleter des livres
en toutes circonstances.
C'est un grand crédo humaniste,
c'est de se passer des intermédiaires qui peuvent rendre le texte obscur,
de se dispenser des annotations souvent savantes et éclairantes,
mais qui peuvent aussi polluer un peu la lecture,
et de permettre aux lecteurs de nouer un lien immédiat entre le texte et lui.
À la fin des années 1530,
la toute jeune typographie endosse sa fonction contemporaine.
Elle devient l'écriture qui sert à mettre en valeur,
d'abord des titres dans une dimension esthétique.
Le côté graphique surprenant, irrégulier,
décoratif de l'italique va servir à mettre en évidence
des titres de chapitres par exemple.
Puis ensuite, des morceaux de texte, dans un souci, pense-t-on, économique.
À ce moment, les textes juridiques sont imprimés en deux couleurs,
rouge et noir.
Un procédé d'impression très coûteux,
qui suppose deux passages sous la presse
et qui a été optimisé par l'éditrice Charlotte Guillard.
Et Charlotte Guillard décide, à la fin des années 1530,
de remplacer les rubriques rouges par du texte en italique.
Et donc de composer sur la même ligne,
des mots en italique et un texte principal en romain.
La combinaison romain-italique dans un même paragraphe a du succès.
Si bien qu'à la fin du XVIe siècle,
les graveurs et les fondeurs de caractères
vont systématiquement associer un corps de romain avec un corps d'italique
et vont vendre les deux ensemble.
Et c'est depuis cette période
que l'italique prend la fonction de mise en lumière
que vous connaissez aujourd'hui.
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