法语助手
2024-11-15
Depuis quelques années fleurissent en France, début novembre,
des fleurs bleues
sur la poitrine des Français,
au revers d'un veste ou sur une robe.
Cette fleur revêt une forme symbolique.
Parfois, on peut lire « le Bleuet de France »,
il s'agit donc d'un bleuet, et c'est encore plus explicite ici,
avec ce joli bleuet de campagne. Charmant ! Enfin, peut-être pas si charmant ça.
Car, pour être plus précis,
c'est le 11 novembre que l'on assiste à cette éclosion.
Il faut ici rappeler à nos amis allemands que le 11/11,
ce n'est pas l'ouverture de la saison du carnaval
que les Français fêtent avec cette fleur.
Le 11 novembre, c'est la commémoration de l'Armistice
qui a mis fin à la boucherie de la Première Guerre mondiale :
18 600 000 morts et d'infinies cohortes de blessés,
d'invalides et de gueules cassées.
En français, on dit de quelqu'un qu'il est un « bleu »
quand il est encore non-initié, un débutant, un nouvel élève.
Cette expression a une origine militaire :
les jeunes soldats qui n'avaient aucune expérience
portaient un uniforme en drap bleu. Les vétérans, dans les tranchées,
voyant arriver ces jeunes recrues,
cette chair à canon dans leurs beaux uniformes tout neufs,
qui venaient les rejoindre dans la boue, la pluie et la saleté,
moquaient un peu la naïveté de ces jeunes « bleus ».
Des bleus, il n'y a qu'un pas aux bleuets, petites fleurs des champs
qu'on voyait même pousser dans la boue.
Le terme est sorti des tranchées
et toute la France a appelé les jeunes soldats « les Bleuets ».
L'imagerie de la guerre s'est approprié le Bleuet de France :
voyez ces cartes postales, ces affiches, ces chansons...
En 1916, deux femmes, une infirmière, Suzanne Lenhardt,
et une femme et fille de général, Charlotte Malleterre, bouleversées
par la souffrance physique et psychique des soldats blessés,
organisent des ateliers dans lesquels
les soldats confectionnent des bleuets en tissu et en papier.
Ce travail redonne une occupation et un petit revenu aux soldats.
Les insignes se vendent lors des manifestations et commémorations.
Dans les années 1920, le Bleuet de France devient un insigne officiel.
Après la Seconde Guerre mondiale,
l'Œuvre du Bleuet de France ajoute une collecte le 8 mai,
date de la capitulation de l'Allemagne nazie.
La collecte rapporte alors des sommes importantes
qui sont versées au profit des anciens combattants, mutilés,
veuves de guerre et pupilles de la Nation.
Cette tradition tombe peu à peu dans l'oubli
jusqu'à ce qu'en 2012, le président Hollande l'arbore à nouveau
lors des commémorations du 11 novembre.
Et du coup, on voit à nouveau les bleuets épinglés sur les vêtements
autour du 8 mai et du 11 novembre.
Ici, le président Emmanuel Macron arbore le bleuet à sa boutonnière.
Au Royaume-Uni, une tradition analogue existe, mais outre-Manche,
c'est un coquelicot qui remplit cette fonction.
Un coquelicot rouge comme le sang des blessés et des morts,
rouge comme les coquelicots
qui succédaient aux bleuets sur les champs de bataille.
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