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Milliardaire à 33 ans, Taylor Swift est la
première chanteuse au monde
à atteindre cette fortune uniquement par la musique
et la scène.

Avec déjà plus d'un milliard de revenus en 2023,
sa tournée est la plus rentable de tous les temps.

Ce succès phénoménal n'est donc pas dû au hasard.

Au contraire, il est savamment construit.

Alors, quels sont les secrets de ce business ?

Comment Taylor Swift est devenu
un empire ?

Nashville, Tennessee, capitale de la musique country,
genre musical de prédilection de la jeune Taylor.

C'est ici qu'elle rêve de devenir une star.

À 10 ans, en visite avec ses parents, elle sonne à la porte
de tous les grands labels de la ville.

Avec ses enregistrements en main, dans l'espoir de signer un contrat.

Sans succès.

Mais elle s'accroche.

Et ses parents aussi.

Taylor Swift vient d'une famille privilégiée.

Pour l'aider à percer, père et mère mettent les moyens.

Sa famille quitte même son exploitation de sapins en Pennsylvanie
pour venir s'installer dans la banlieue de Nashville.

Taylor a 13 ans.

En 2005, la persévérance finit par payer.

Un tout jeune label veut signer avec elle : Big Machine Records.

Son PDG, Scott Borchetta,
est prêt à miser gros sur la jeune Taylor.

Et ça paye.

En 2006, avec Our Song, elle devient la plus jeune
chanteuse américaine à se hisser au sommet
des hits country du moment.

En fait, ce qui marche avec ce premier album, c'est ce qu'elle raconte.

Chanteuse à texte
sur ses histoires de lycéenne, Taylor Swift, à l'époque,
c'est un peu une fille comme les autres, à laquelle les ados s'identifient.

Présentée à ses débuts comme première véritable star country
de la génération MySpace, Taylor Swift amorce assez vite un virage pop.

Elle s'entoure de producteurs stars.

Derrière les hits de Britney Spears, Lorde ou Adele.

En 2014, le tube Shake It Off la rend célèbre
aux 4 coins de la planète.

Les récompenses pleuvent.

Si sa carrière fonctionne aussi bien, c'est aussi grâce aux liens
qu'elle tisse avec ses fans.

En particulier sur internet.

- Elle rebloguait des choses de fans. - Je la suivais sur MySpace.

- J'étais plus sur Twitter et Facebook. - TikTok, un peu.

Sur Tumblr aussi.

Elle écrivait vraiment des choses sur Tumblr, ses pensées et tout.

Sur les réseaux sociaux.

Mais dans la vraie vie aussi.

Puis, en 2014, elle va plus loin.

Elle inaugure ce qu'elle appelle les Secret sessions :
des sessions d'écoute privée avec ses fans les plus dévoués.

Ce qui tient particulièrement ses fans en haleine,
ce sont les easter eggs.

Des indices qu'elle dissimule un peu partout.

Dans un clip. Un discours.

Une pochette d'album.

Dans Fearless, si on regarde le petit leaflet de paroles,
il y a des petits messages codés.

Il y avait des mots, des lettres en fait, en gras, entourés.

Elle change une photo de profil, tous les fans sont
en mode : OK, elle va faire ci.

Elle va faire ça.

Il y a des théories partout.

Cet engouement constitue un puissant levier marketing.

Les fans sont incités à consommer du Taylor Swift.

Très fortement incités.

Une fanbase prête à dépenser beaucoup pour elle.

Mais aussi à la soutenir dans tout ce qu'elle entreprend.

Notamment quand elle décide de bousculer l'industrie musicale.

En 2014, alors qu'elle vient de sortir
son nouvel album 1989 et que son single Chake It Off est n° 1
sur la plateforme de streaming, Taylor Swift disparait de Spotify.

Pour quelle raison ?

Eh bien, elle l'explique dans la presse.

Selon elle, Spotify ne rétribue pas correctement les auteurs,
producteurs, artistes et créateurs.

Elle ne veut pas encourager la perception que la musique n'a aucune valeur
et doit être gratuite.

Pour des motifs similaires, la chanteuse disparaît aussi d'Apple Music.

Et... ça marche.

Pour Spotify, ça prend plus de temps.

Quand elle revient au bout de presque 3 ans, son équipe le présente
comme un cadeau de remerciement à ses fans.

Dans les faits, ce retour intervient dans un timing bien précis.

Spotify vient d'accepter de rendre accessible uniquement aux abonnés payants
l'écoute des nouveaux albums, les 2 premières semaines après leur sortie.

Une première bataille gagnée.

Mais une autre encore plus grande reste à venir.

2018.

Entre Taylor Swift et son label, Big Machine,
rien ne va plus.

L'artiste veut racheter ses droits master et le label résiste.

Une petite parenthèse pour comprendre.

Quand un label signe un artiste, il dépense de l'argent
pour enregistrer ses chansons en studio, les distribuer
et les faire connaître.

Ces enregistrements, c'est ce qu'on appelle des master.

C'est ce qui passe à la radio, dans un film, une pub.

Dans la plupart des cas, un jeune artiste émergeant cède ses droits
master à son label.

À chaque fois qu'un master est utilisé quelque part,
l'argent revient au label.

C'est comme un retour sur investissement.

Taylor Swift ne fait pas exception.

Quand elle a signé son premier contrat, elle a cédé ses droits master à Big Machine.

En 2018, ce contrat se termine.

Taylor Swift change de label.

C'est alors que Big Machine décide de revendre les droits
de ses premiers albums à un producteur musical,
Scooter Braun.

Lui-même les revend à un fonds d'investissement
pour 280 millions d'€.

Taylor Swift n'est pas contente.

Elle se sent dépossédée de sa musique.

En plus de ça, elle déteste Scooter Braun.

Elle l'accuse d'un harcèlement manipulateur et incessant
depuis des années.

Pour reprendre la main sur sa musique, Taylor Swift va faire quelque chose
de très audacieux.

Réenregistrer ses 6 premiers albums pour récupérer ses droits.

Légalement, elle peut.

Là encore, elle peut compter sur ses fans.

Depuis 2018, son nouveau label, Universal,
lui a cédé ses droits master.

Elle possède désormais les droits sur tous ses nouveaux albums
et tous ceux qu'elle a réenregistrés.

Financièrement réacquérir
ses droits, ça change la donne.

Selon Bloomberg, les droits sur son catalogue
constituent le pôle le plus important de sa fortune :
374 millions d'€. Juste devant les concerts, 346 millions.

Viennent ensuite le streaming : 112 millions.

Ses biens immobiliers : 103 millions.

La vente des CD, vinyles, etc. :
75 millions.

Voilà donc comment Taylor Swift s'est constitué un empire colossal.

Celui-ci pèse, en 2024, 1 milliard et 10 millions de d'€.