法语助手

D'ici 2100, ces capitales
pourraient tout simplement être vides.

Car d'ici là, l'humanité aura peut être disparue.

Partout dans le monde,
les naissances sont en chute libre.

Et d'ici 2100 :
la population mondiale,
finalement, pourrait diminuer de moitié.

97 % des pays n'auront pas assez d'enfants
pour renouveler leur population.

Mais pourquoi plus personne ne fait de bébés ?

L'Humanité va t-elle disparaître ?

Et au final, est ce que c'est si grave ?

Vous n'êtes pas enceinte.

15 novembre 2022,
dans la capitale des Philippines.

Une petite fille vient de naître.

Elle s'appelle Vinice et selon l'ONU,
elle est le 8 000 000 000ᵉ humain de la planète.

Un chiffre jamais atteint en 300 000 ans
d'existence de notre espèce.

En seulement onze ans,
nous avons gagné plus d'un milliard d'habitants.

Là encore, un record.

Il faut rappeler qu'on était qu'un milliard
il y a deux siècles.

Donc la population a été multipliée
par huit au cours des deux derniers siècles.

Il y a 2000 ans, nous étions près de
250 millions sur Terre.

Imaginez-vous,
c'est comme si le monde entier était habité
par la population indonésienne.

Mais à cette date,
la population mondiale a explosé.

Qu'est ce qui s'est passé ?

À la fin du XVIIIᵉ siècle,
nous sommes à l'aube
de plusieurs révolutions majeures.

En 1796, ce médecin met au point le tout premier
vaccin contre la variole,
qui était responsable de 10 % de la mortalité mondiale
jusqu'au XVIIIᵉ siècle.

Quelques années plus tard,
la plupart des grandes villes se mettent à creuser
des égouts et ce monsieur invente la chasse d'eau.

Bref, le monde découvre l'hygiène
et la mortalité s'effondre.

Au XVIIIᵉ siècle, un couple avait en moyenne
six enfants, mais seulement deux réussissaient
à atteindre l'âge adulte.

Un siècle plus tard, les couples avaient toujours
autant d'enfants.

Sauf que sur les six, cinq réussissaient
à atteindre les 30 ans.

L'espérance de vie moyenne à l'époque.

Un véritable gouffre financier
pour les familles qui vont petit à petit
faire moins d'enfants.

Et on en arrive à aujourd'hui
où un couple a en moyenne deux enfants
qui atteindront tous les deux les 75 ans.

Bref, en 200 ans, la population mondiale
a fait ça.

Et cette hausse, elle va continuer jusqu'à 2050
où nous serons près de 10 milliards sur Terre.

Il y a trop de monde sur cette Terre.

Il faut une nouvelle épidémie de peste.

Mais ce sera notre maximum.

À partir de 2050 et jusqu'en 2080,
ce chiffre va stagner pour finalement baisser.

C'est ce que tous les démographes
prédisent depuis 60 ans.

Le taux d'accroissement de la population
n'a cessé de diminuer.

Il est estimé à 0,9 % par an en 2024
et il devrait continuer de diminuer
jusqu'à la croissance zéro
annoncée dans la décennie 2080.

On est en voie de connaître la fin de la croissance
démographique rapide de l'humanité.

Pour éviter que la population ne s'effondre,
il y a un chiffre magique 2,1 enfants par femme.

C'est ce qu'on appelle le seuil de renouvellement
des générations.

Aujourd'hui, la moyenne mondiale
est de 2,25 enfants par femme.

Sauf que...

La plupart des continents ont une fécondité
inférieure à 2,1 enfants.

Et globalement, les deux tiers de l'humanité
vivent dans un pays où les femmes
ont moins de 2,1 enfants.

Même en Afrique, le taux de fertilité
est en chute libre
depuis une quarantaine d'années.

Pour autant, il reste hyper élevé comparé
au reste du monde.

Ce qui fait qu'en 2101 humain sur trois
vivra en Afrique.

Un monde avec moins d'humains,
ça paraît être plutôt une bonne nouvelle.

Sauf que ça veut dire un vieillissement
de la population.

Moins de main d'oeuvre et un ralentissement
économique inévitable.

Et c'est tout simplement une bombe à retardement.

Mais comment on en est arrivé là ?

Et pourquoi on ne fait plus de bébés ?

Pour faire des bébés,
il n'y a pas 1000 solutions.

Et dans certains pays,
on ne b*ise tout simplement pas assez.

Au Japon, qui est l'un des pays
qui fait le moins d'enfants au monde,
un couple a en moyenne 45 rapports sexuels par an.

C'est bien loin derrière la France et ses 79 rapports.

Et encore plus loin de la moyenne mondiale
de 103 coïts annuels.

L'une des raisons ?

les Japonais travaillent trop.

35 % des Japonais et 17 % des Japonaises
sont trop fatigués en rentrant du travail
pour faire la chose.

Et pour cause,
au Japon, il n'est pas rare que les employés
travaillent 50 à 60 heures par semaine.

Alors, le gouvernement nippon a lancé en 2017
le Premium Friday.

Le dernier vendredi de chaque mois,
les employés peuvent s'éclipser du bureau
à 15 h pour aller...

Bref, vous avez compris.

Très bien tout le monde,
c'est le "Premium Friday" !

On range ses affaires
et on rentre à la maison !

Et c'est loin d'être la première initiative du genre.

Déjà en 2008, le plus grand syndicat patronal du pays
implorait les entreprises à laisser rentrer
leurs employés plus tôt pour procréer.

Bref, la sexualité des Japonais
est devenue la priorité des autorités.

Notre société est sur le point de ne plus fonctionner.

Nous devons mettre en place une économie
qui privilégie les enfants et inverser le taux de natalité.

Mais ces messages ne prennent pas.

Car force est de constater
que la population nippone continue de s'effondrer.

Des politiques natalistes,
il faut qu'elles soient incitatives
sur la conciliation entre l'activité professionnelle
et la vie familiale.

Aujourd'hui, partout sur la planète,
les parents misent sur la qualité.

Ils souhaitent pour leurs enfants le meilleur :
de bonnes études, un bon travail.

Ils savent bien que, en en ayant beaucoup,
ça ne sera pas possible de leur assurer
cette vie meilleure que la leur.

Élever un enfant, ça coûte cher, très cher.

Voici Thierry et Nathalie.

Ils ont des jumeaux et ils dépenseront
environ 360 000 € pour les élever
jusqu'à leurs 20 ans en France.

Rien que pour les habiller,
ils vont devoir dépenser près de 2 400 € par an
et pour les nourrir plus de 400 € par mois.

Une fois que les enfants iront à l'école,
le couple dépensera tous les ans entre 160 et 700 €
par enfant en fonction de leur niveau de scolarité.

Alors pour inciter des couples
à avoir plus d'enfants,
de nombreux gouvernements
ont mis en place des aides financières.

C'est le cas de la France.

Même si notre taux de fertilité est en baisse
depuis quelques années,
nos politiques natalistes
sont parmi les plus généreuses au monde.

On met trop de pognon.

Déjà, quand vous avez un enfant,
vous avez directement le droit
à une réduction d'impôts.

Ensuite, pour les familles de deux enfants,
la CAF vous versera entre 40 et 150 € par mois
en fonction de vos revenus.

Et si vous avez quatre enfants ou plus,
ce montant peut aller jusqu'à 530 € par mois.

En plus des aides financières,
les mères françaises ont un congé maternité
de seize semaines
et ce n'est pas le plus long d'Europe,
loin de là.

C'est l'Estonie et ses 85 semaines de congés
qui est en tête du classement.

Dans les années 2000,
une Estonienne avait 1,4 enfant en moyenne
et en 2021, c'est 1,6.

Une légère augmentation,
mais c'est toujours mieux que dans d'autres pays où,
malgré tous les efforts du gouvernement,
plus personne ne fait d'enfants.

En Corée du Sud, la population
est en train de s'effondrer.

Dans le pays, on compte seulement
0,7 enfant par femme.

C'est le taux de natalité le plus bas au monde.

Si rien ne change, le pays pourrait perdre la moitié
de sa population d'ici 2100.

Certains experts parlent même
d'extinction nationale.

En cause, des coûts de l'éducation
et de l'immobilier exorbitants.

Une culture d'entreprise ultra compétitive,
mais aussi une société encore très patriarcale.

La société, l'entourage, fait qu'elles sont poussées
à laisser leur travail pour s'occuper de l'enfant
à la maison et pas l'homme.

Dans les jeunes générations,
de moins en moins acceptent l'idée
d'avoir une vie comme celle de leurs mères
ou de leurs grands-mères
à rester à la maison pour s'occuper des enfants.

Est-ce que vous avez l'intention
d'avoir des enfants dans le futur ?

Oui.

Pas vraiment, non.

Le fossé idéologique entre les femmes
et les hommes ne cesse de se creuser.

Alors que les jeunes femmes sont de plus en plus
libérales, les jeunes hommes, eux,
sont de plus en plus conservateurs.

Bref, ils ne se comprennent plus.

Merci.

Pourquoi les gens choisiraient
une vie qui les désavantage ?

Mais alors, est ce qu'on est en train de disparaître ?

C'est en tout cas ce que pensent certains
milliardaires de la tech
qui se sont donné une mission :
Se reproduire le plus possible
pour sauver l'humanité.

Ce mouvement a un nom : le pronatalisme
et il a d'ailleurs un adepte bien connu,
Elon Musk, qui vient d'accueillir
son 12ᵉ enfant.

Mais voici le couple star du mouvement
et il l'assume,
les gens doivent faire le plus d'enfants possible,
mais à une condition :
qu'ils soient sélectionnés génétiquement.

Pas question d'enfanter un futur diabétique,
cancéreux ou cardiaque.

Ma femme et moi savons que nous avons une maladie mortelle
et je veux m'assurer que mon enfant ne soit pas atteint...

Ou je veux que mon enfant ait le QI le plus élevé possible
et de bons résultats aux examens d'entrée à l'Université.

Oui !

Je ne pense pas que ce soit des choix
réellement discutables d'un point de vue moral.

Être obsédé par la natalité
et ne pas être hyper éthique,
c'est pas nouveau.

Voici Ceaușescu,
le dictateur qui a régné d'une main de fer
sur la Roumanie pendant l'époque soviétique.

Juste après la seconde guerre mondiale,
pour augmenter coûte que coûte la population;
il a tout simplement interdit la contraception
et l'avortement.

Et pour s'assurer que les femmes ne se faisaient pas
avorter en secret,
elles devaient toutes passer des examens
gynécologiques obligatoires
contrôlés par le gouvernement.

Le dictateur a même instauré
des danses du bébé,
des fêtes où les femmes enceintes
étaient encouragées à danser devant le public
pour montrer leur contribution à la nation.

Glauque.

Force est de constater que cette politique
ultra nataliste a marché.

Mais les conséquences ont été terribles
pour les femmes et pour les centaines de milliers
d'enfants roumains abandonnés dans d'immenses
orphelinats de la dictature.

Pour compenser les pertes humaines
de la Seconde Guerre mondiale,
l'URSS est allée loin.

Elle a mis en place une taxe spéciale
pour les célibataires.

Tous les célibataires soviétiques sans enfant
entre 20 et 50 ans devaient verser 6 % de leurs revenus
dans les caisses de l'État.

Bon, que ce soit par manque d'argent, de temps
ou de libido, le constat est sans appel
on ne fait plus assez de bébés
et c'est irréversible.

l'Humanité est en train de devenir
une immense maison de retraite.

En 2050, 16 % de la population
aura plus de 65 ans,
soit environ 1,5 Md de personnes.

Actuellement, plus de 20 % des Français
ont plus de 65 ans.

Au Japon, c'est pire, ils sont 29 %.

Ce qui en fait le pays le plus vieux au monde.

D'ailleurs, il y a tellement de personnes
âgées au Japon qu'en 2024,
un fabricant japonais de couches pour bébés
a annoncé arrêter sa production
pour se concentrer
sur des couches pour adultes.

Pour s'adapter à sa population vieillissante,
le pays a même réduit
la vitesse de ses escalators de 15 %.

Bref, nous sommes en train de vivre
un véritable renversement des populations.

C'est une situation qui est délicate.

On l'a vu notamment en France avec le débat sur
les retraites, l'élévation de l'âge de la retraite.

C'est une solution parmi d'autres,
mais je pense qu'il faut un jour
prendre des décisions
qui sont peut être impopulaires.

Comment les futures personnes âgées,
qui sont les actifs d'aujourd'hui,
vont ils finir leur vie ?

Et donc, c'est un grand défi du vieillissement
démographique mondiale.

Bon, au final, est ce que l'humanité
va vraiment s'autodétruire ?

Il n'est pas exclu qu'une météorite géante survienne.

Mais quelle est la probabilité
d'un tel évènement ?

Très faible.

Donc le plus probable, c'est qu'on ne va pas être
tellement plus que 10 milliards d'humains
et tellement moins.

Donc il faut faire avec.

La seule chose qu'on peut contrôler tout de suite,
c'est comment on vit à plus de 8 182 000 000 d'humains
sur notre planète et sans la détruire.

Vaste question.