法语助手
2024-04-11
Ici, c'est l'eau qui sort de vos habitations, de vos toilettes.
Et cette eau, on va la rendre potable.
Salut, c'est Lucas.
Je ne le savais pas du tout, mais réutiliser l'eau des toilettes pour en faire de l'eau potable,
en fait, ça existe déjà dans plusieurs pays.
Comme la Namibie, les Etats-Unis ou encore Singapour.
En France, on en est très loin, on réutilise à peine 1% des eaux usées et c'est surtout pour l'agriculture ou d'autres usages.
Mais boire l'eau des toilettes en France,
ça devra arriver beaucoup plus vite que je l'aurais imaginé et ça,
c'est mon collègue Florian qui me l'a fait découvrir.
Aujourd'hui, je me trouve en Vendée, dans une usine de traitement de l'eau assez particulière.
Ce que vous voyez juste là, c'est un procédé unique en Europe qui permet de rendre l'eau des toilettes potable à nouveau.
Cette usine, elle vient d'être construite et pour ce nouvel épisode de La Grande Explication,
mon collègue Florian va nous la faire visiter.
Vous allez voir.
Sur place, il s'est demandé comment on peut concrètement rendre potable l'eau des toilettes.
Est-ce que c'est vraiment une solution miracle ?
On vous explique.
En France, on va avoir une problématique,
et on a une problématique d'eau aujourd'hui,
à cause des sécheresses notamment, et en Vendée plus particulièrement,
parce qu'on est sur 94% d'eau de surface.
On n'a pas de grands fleuves, on n'a pas de nappes phréatiques ou très peu.
On est sur une eau qui est vraiment soumise à l'évaporation, au changement climatique.
À l'horizon 2030, il va nous manquer 8 millions de mètres cubes.
C'est l'équivalent de la consommation annuelle
Aujourd'hui la question de l'eau est une question cruciale.
Au 8 septembre 2023, 189 communes étaient privées d'eau en France selon le ministère de la transition écologique.
Alors les collectivités essayent de trouver des solutions comme des usines de dessalement ou des usines pour réutiliser les eaux usées comme ici.
Alors là, on est à la station d'épuration des Sables d'Olonne.
Là, tu vois, c'est toutes les eaux qui viennent des habitations,
donc des douches, des toilettes, des lavabos.
Dans le schéma classique, l'eau, elle arrive ici,
elle subit un traitement et puis après,
elle est rejetée soit en mer, soit dans des cours d'eau.
L'eau des stations d'épuration qui est rejetée à la mer,
ce n'est pas une eau qu'on pourra reboire.
Le problème des stations d'épuration qui rejettent dans les cours d'eau,
c'est que l'eau est rejetée vraiment en amont et elle met plusieurs mois à arriver au barrage.
En période de sécheresse, ce n'est pas une eau dont on peut bénéficier tout de suite.
Le programme Jourdain, c'est aujourd'hui pionnier en Europe,
mais ça existe ailleurs, comme en Namibie,
où on va faire de la réutilisation directe,
ou en Australie, ou encore aux Etats-Unis.
En fait, c'est des pays qui sont en stress hydrique depuis très longtemps.
Le but, c'est de se raccorder une station d'épuration,
celle des Sables d'Olonne, en l'occurrence,
pour le programme Jourdain.
Ensuite, l'eau, elle va subir un traitement dans l'unité d'affinage.
Donc l'eau elle arrive par ici et ensuite elle va arriver ici, ça c'est donc l'ultrafiltration.
L'objectif c'est de faire un premier nettoyage et d'enlever les matières en suspension comme les matières organiques,
les virus, les bactéries.
Après l'eau elle va passer dans le barrel, c'est de l'osmosinverse.
Ce qui va permettre d'éliminer les éléments dissous dans l'eau,
comme les résidus médicamenteux, le sel et même les minéraux.
Après, l'eau va passer dans de l'UV à l'intérieur de faisceau, ce qui va finir de la nettoyer.
À la sortie de la station, l'eau est tellement propre, elle n'a même plus de minéraux.
Et donc elle n'est pas potable et c'est aussi pour ça qu'on va la renvoyer dans la zone de transition.
L'eau va faire 27 km dans une canalisation avant d'être rejetée dans une zone de transition végétalisée pour se renaturer et puis ensuite elle repartira dans le chemin classique du barrage,
de l'usine d'eau potable, du château d'eau et du robinet.
Ici, on est dans le laboratoire de l'usine d'eau potable du Jaunay.
C'est vraiment la dernière étape.
L'eau, en France, c'est l'aliment le plus contrôlé.
Donc, il y a des tests faits en sortie d'usine, mais aussi sur le réseau et puis sur le robinet.
Aujourd'hui en France, il n'y a pas encore de cadre juridique pour repotabiliser les eaux usées.
L'usine de Jourdain va donc être en phase de test pendant un an avant que cette eau arrive au robinet des Vendéens.
Cette usine, pendant un an, elle va fonctionner tout en rejetant en mer pour continuer à valider les process.
Et combien ça coûte aujourd'hui ce procédé ?
Est-ce que ça coûte plus cher que l'eau classique au robinet ?
C'est un procédé qui est vraiment très très poussé.
Et qui est donc plus cher qu'un procédé classique.
C'est un budget de 24,5 millions d'euros mais qui est amorti dans l'investissement de Vendéo.
Ça ne coûtera pas plus cher demain aux personnes qui boiront l'eau jour-d'un que ce que ça coûte aujourd'hui.
Est-ce que ce programme, c'est la solution miracle ?
Le programme Jourdain est une des solutions inventées.
On parle de 8 millions de MQ de déficit à horizon 2030. Jourdain va en apporter 2 millions à partir de 2027. Donc c'est un quart de la solution.
Il faut jouer sur les solutions conventionnelles,
comme les économies d'eau, les tracts de fuite,
mais aussi sur des solutions non conventionnelles,
comme par exemple la réutilisation des eaux usées traitées.
Aujourd'hui, on réutilise 1% des eaux usées traitées en France,
ce qui est très peu parce que des pays réutilisent à peu près 90% de leurs eaux.
C'est aujourd'hui un des axes où on peut vraiment faire de gros efforts pour avoir une ressource supplémentaire.
Salut Florian.
Salut Lucas.
Merci pour le reportage.
Pourquoi réutiliser comme ça les eaux usées, on ne le faisait pas plus avant en France ?
Déjà en France, il faut savoir qu'on s'est souvent senti épargné par rapport à la question de l'eau.
On pensait que c'était quelque chose qui était réservé à l'Espagne,、
à la Grèce ou aux pays du Sud en tout cas.
Et on pensait qu'on était tranquille,
qu'on avait des nappes souterraines,
etc. de manière suffisante.
Et en plus de ça, il y a un deuxième frein, c'est les complications administratives.
C'était très compliqué pendant longtemps de faire des systèmes de réutilisation des eaux,
que ce soit pour alimenter même des champs ou encore plus du coup pour l'usage direct.
C'est-à-dire alimenter des douches, alimenter des toilettes ou justement rendre encore potables à nouveau les eaux usées.
Et là, ça a changé récemment.
Il y a eu un plan qui a été voté.
Il y a plus de 1000 projets de réutilisation des eaux usées qui devraient être montés dans les années à venir.
Il y a vraiment des risques en France de manquer d'eau ?
Il y a des risques.
Il y a eu plus de 1000 communes en France qui ont mis des plans d'eau en action parce que leurs ressources en eau étaient vraiment en compromise.
Il faut savoir qu'avec le réchauffement climatique,
on sait que les sécheresses vont être de plus en plus fréquentes.
Des sécheresses graves comme on a eu en 2003 ou en 2022, ça devrait arriver tous les 2 à 3 ans,
ce qui est énorme.
Et du coup, ça va poser des problèmes pour la consommation vraiment domestique,
donc l'eau qu'on boit, l'eau des douches, etc.
Mais ça va aussi poser des problèmes pour l'agriculture.
Ça dépend des régions et le projet qu'on a vu justement, c'est un projet qui est adapté à la Vendée.
Ça ne sera peut-être pas forcément partout.
Dans les régions où il y a beaucoup de neuf phréatiques,
ce n'est pas quelque chose qui sera nécessaire.
Les régions du sud, notamment le Gard,
c'est des régions où la question de l'eau va être vraiment particulièrement importante,
il va falloir être vigilant.
En Vendée, il y a très peu de neuf phréatiques, c'est également le cas.
Quand on regarde leur reportage, on a un peu l'impression que ça peut être une sorte de solution miracle,
mais on se demande après, il y a peut-être quand même des défauts,
des choses qu'on n'a pas vues.
Par exemple, en termes d'énergie, moi, je me demandais, est-ce que ça consomme beaucoup ?
Alors, ça consomme plus qu'une usine de traitement des eaux classique qui va puiser de l'eau dans les nappes phréatiques ou dans les rivières.
Par exemple, c'est à peu près deux fois plus d'énergie pour cette usine de Jourdain.
Par contre, c'est trois fois moins d'énergie qu'une usine de dessalement de l'eau de mer,
par exemple.
Et c'est un format qui est adapté à la Vendée.
Mais dans des endroits où il y a des nappes phréatiques,
où il y a une possibilité de puiser à peu près toute l'année dans les rivières,
il faut garder des modèles classiques en rejetant l'eau bien en amont des fleuves et en la récupérant dans les rivières.
C'est vraiment adapté à certains territoires.
Et c'est ce qu'il faut faire en fait dans la gestion des eaux aujourd'hui en France,
c'est mettre en place des systèmes adaptés à chaque territoire.
Merci Paul.
Avec plaisir.
Ce type de reportages, qui sont faits par des collègues de Brut sur le terrain,
on va les retrouver de temps en temps dans la Grande Explication.
Et vous ?
Est-ce que vous serez prêt à boire cette eau-là ou est-ce que ça vous gênerait quand même un peu ?
N'hésitez pas à nous le dire dans les commentaires.
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Nous on se retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle vidéo sur l'environnement ou les animaux,
et je vous dis à bientôt.
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