法语助手
2023-04-02
La question de la mort,
c'est une question qui est fondamentale et que tous les êtres humains
commencent à se poser à partir de quatre ans.
Mais comment parler de la mort aux enfants?
Pourquoi l'oiseau ne bouge plus?
Il est où papi?
C'est quoi la mort?
Si vous avez un enfant dans votre entourage,
vous serez probablement confronté un jour à ce genre de question.
Les enfants se posent des questions à partir du moment ils sont
dans l'étonnement devant le monde.
L'étonnement devant le monde, c'est une expérience dont parle déjà Aristote.
Il disait que c'est une expérience qui distingue les hommes des autres animaux.
Ce qui nous distingue fondamentalement, c'est notre capacité à s'étonner,
c'est l'âge des "pourquoi"? c'est l'âge des "comment"?
On va bien aujourd'hui on vit dans un monde où il y a eu la pandémie, il y a la guerre...
Les enfants ne sont pas abrités de ces questions-là.
À partir du moment où ils sont confrontés, il faut les écouter, il faut les accompagner.
Est-ce qu'ici il y a des vrais morts,
ou c'est juste pour montrer comment c'est un cimetière?
Non, il y a des vrais morts.
Il y a des vrais morts!
Non seulement elles sont inévitables, mais faire de ces questions parfois gênantes,
un tabou, est contre-productif.
Ce qui est important avec les enfants,
c'est de reconnaître l'angoisse dire aux enfants:
Mais bien sûr, tu es un être humain, donc tu as conscience de la mort.
Et donc cette question elle t'angoisse et c'est juste normal.
Ça angoisse tout le monde.
De toute façon, quand on est mort, on est mort.
Il n'y a plus rien à faire.
C'est aussi leur faire accepter cette vulnérabilité.
Mais on va les accompagner, on va lire des histoires, on va discuter ensemble.
C'est une des clés indispensables pour parler philosophie avec des enfants:
utiliser un support pour mettre de la distance.
Je pense qu'il faut toujours, en philosophie, avoir une médiation culturelle.
La question philosophique qu'on va se poser:
Qu'est-ce qu'une vie juste?
Est-ce qu'il faut toujours obéir à la loi?
Ce sont des questions qui peuvent raisonner trop fortement avec notre intimité.
Quand ça résonne trop avec notre intimité,
on ne raisonne pas de façon sereine et rationnelle.
Il faut une bonne distance affective.
Il faut pas non plus que la question philosophique soit trop loin, soit trop abstraite
qu'elle me concerne pas.
Donc, il faut trouver une juste mesure entre une question qui serait trop intime et une question qui seront trop abstraites.
Et ça pour moi il y a rien de mieux que la littérature.
On retrouve des questions autour de la mort dans la littérature contemporaine,
comme dans ce livre où un groupe d'amis trouve un oiseau mort,
mais aussi dans de nombreuses légendes et contes pour enfants tel La Petite Fille aux allumettes.
Se questionnait sur la mort à travers un livre,
c'est aussi prendre la distance nécessaire pour se poser des questions plus larges:
Est-ce que la mort peut être quelque chose de positif?
Elle est par exemple un soulagement dans ce livre
où le personnage de la mort vient chercher une personne heureuse de mourir.
Notre condition d'être immortel, c'est plutôt une chance pour l'être humain.
Parce que quand on a conscience de la mort,
on est obligé de se poser la question de ce qu'il y a avant de mourir.
Et avant de mourir il y a la vie.
Donc, la question de la mort elle nous oblige aussi à nous poser la question de qu'est-ce qu'une vie bonne?
Qu'est-ce que c'est que le bonheur?
Et elle m'oblige, finalement, à devoir faire des choix,
dans mon existence pour pouvoir être en résonance
et en correspondance avec ce que je vais
entendre par une vie bonne ou une vie heureuse.
C'est pour ça que l'enseignement de la philosophie est si important dans l'apprentissage des enfants.
C'est même depuis 2016, une nouvelle charte de l'UNESCO dont Edwige Chirouter fait partie,
avec pour objectif de promouvoir cette enseignement.
Dans notre système éducatif français, on a quand même une représentation de la philosophie qui à la fois tardive.
c'est la dernière année du lycée, est très élitiste
parce que ce sont les lycées généraux et technologiques,
mais pas professionnel ce qui est un vrai scandale
parce que c'est une forme aussi d'indignité
voire d'insultes institutionnelle, qui est faite aux enfants des classes populaires
qui n'auraient pas droit à cet exercice de la pensée.
Donc l'idée, c'est vraiment de commencer beaucoup plus tôt,
dès la grande section de maternelle, pour permettre à tous et à toutes d'apprendre.
La philosophie, c'est difficile.
C'est pas parce que c'est facile qu'on pourrait en faire avec les enfants
c'est parce que c'est très difficile qu'il faut commencer tôt.
Et il y a un vrai enjeu de démocratisation de l'accès à la philosophie, c'est-à-dire à l'esprit critique,
à la pensée complexe à la vulnérabilité.
Et lutter contre deux écueils aujourd'hui de notre démocratie:
c'est l'écueil du relativisme, où on pourrait dire tout et n'importe quoi et l'écueil du dogmatisme ou au contraire,
il y aurait qu'une seule réponse possible.
D'où l'importance pour éviter ces écueils
de la mise en place d'ateliers collectifs
et fait par un autre adulte que le parent pour s'éveiller à d'autres pensées.
Alors, à quand les ateliers de philosophie en grande section de maternelle?
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