法语助手

Maman, regarde ! Papa est en train de peindre, là-bas.

Tiens, papa. Je t'ai faitun bouquet de coquelicots.

Jean, reste près de moi.

Tu vas encore travailler longtemps dehors ?

Tu n'as pas trop froid ?

Papa, il y a autant de coquelicots sur la toile que dans les champs !

Mais on dirait que tu nous as peints deux fois, maman et moi.

Jean, laisse ton père tranquille.

Ces nuages n'annoncent pas la pluie ?

En peignant sa toile,

Claude Monet traduit d'abord

le plaisir d'une promenade à la campagne.

Les coquelicots, au premier plan, animent la scène

et font vibrer la toile.

Ces fleurs et les personnages ne sont pas peints en détail,

mais simplement esquissés en quelques coups de pinceau.

Le peintre utilise une palette de couleurs limitée

et les mélange peu.

Il procède par juxtaposition de petites touches

qu'il laisse visibles sur la toile.

Selon la distance à laquelle on se place,

les coquelicots semblent d'autant plus rouges

qu'ils tranchent sur le vert.

Par ailleurs, contrairement au goût de l'époque,

le tableau ne semble pas fini.

La toile, qui n'est pas entièrement recouverte,

apparaît même par endroits.

En 1874, Monet expose cette œuvre

à côté de celle des peintres Renoir, Degas et Pissarro,

chez leur ami photographe, Nadar.

Il leur a prêté son atelier dans le centre de Paris.

Ce sera la toute première exposition des Impressionnistes.

Dis, Monet, ça t'agace pas, ce surnom d'Impressionniste ?

Ça vient d'un critique qui s'est moqué de nous en se servant

du titre d'un de mes tableaux : Impression, soleil levant .

Il a écrit quelque chose comme : puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l'impression là-dedans. . .

Mais finalement , il nous a trouvé le meilleur terme

pour définir notre peinture.

Oui, il s'agit de partager des impressions devant une toile,

de faire ressentir la beauté d'un moment fugitif,

d'une lumière qui varie.

Et puis, c'est une bonne manière de définir notre bande de fous, non ?

Face aux critiques et au rejet de l'art officiel académique,

les Impressionnistes se rassemblent d'autant plus.

Ils placent la lumière au centre de leurs préoccupations

et cherchent à exprimer des sensations

aussi mouvantes que dans la réalité.

Ils utilisent à cet effet des traits de pinceau volontairement visibles

et des ombres teintées.

Dans sa série de toiles sur la gare Saint-Lazare,

Monet cherche à rendre les effets d'irisation de la lumière

à travers l'architecture de verre et de fer.

Les blancs colorés de la fumée, les différents empâtements

contribuent, à certains endroits du tableau,

à en donner une vision vaporeuse.

Le travail par petites touches est bien visible

sur cette toile de Camille Pissarro.

Les maisons et le paysage sont traités dans une même gamme de couleurs

pour suggérer, selon ses termes,

"la délicate variété de la nature".

De son côté, Renoir crée une touche encore plus fluide.

Il cherche à rendre dans sa toile

la vibration duveteuse de la lumière à travers les feuillages

et toute la subtilité des ombres colorées.

Degas, contrairement à ses amis impressionnistes

adopte une autre manière de travailler.

Ce n'est pas le paysage qui l'attire, mais la figure humaine

et il fait poser des modèles dans son atelier.

Il aime capturer les attitudes et le mouvement,

et il choisit de représenter

ce qui n'est pas montré habituellement.

Ici, les danseuses sont en train d'ajuster leur tenue

avant de s'élancer sur scène.

A quoi reconnaît-on une peinture impressionniste?

Les artistes mélangent directement des couleurs sur la toile, et les posent par petites touches.

Les teints sont claires et vives, et les ombres colorées.

Ils utilisent de petits formats, qu'ils peignent souvent sur le vif et peuvent transporter facilement.

Il s'inspirent la vie moderne ou de paysages, et traduisent en silence l'impression de la manière la plus spontanée possible.