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2023-08-27
Chimiste haut en couleur et collectionneur d'œuvres d'art,
sans lui, les tableaux de Claude Monet n'auraient peut-être jamais vu le jour.
Vous connaissez le peintre impressionniste, mais peut-être pas son frère aîné.
Voici Léon Monet.
Les deux frères, nés à Paris, grandissent sur la côte normande au Havre dès 1845.
Léon Monet prend conscience très rapidement du génie créatif et du coup de crayon de son frère Claude.
Sa façon de croquer à travers de nombreuses caricatures, tous les notables du Havre.
Alors que Claude est passionné par le dessin et la peinture,
Léon Monnet va s'intéresser aux couleurs et à la chimie des couleurs,
il va donc devenir chimiste.
Il s'installe à Rouen à la fin des années 1860
et devient représentant de commerce d'une entreprise spécialisée
dans la création de couleurs synthétiques à base d'aniline,
un composé organique, qui remplace progressivement les teintures et couleurs naturelles.
Il fait fortune dans ce domaine et cofonde la société industrielle de Rouen en 1872.
Claude, le peintre, visite l'entreprise de son frère,
s'intéresse à son travail et participe même à des dîners avec des amis chimistes de Léon
d'après ses correspondances.
On imagine très bien que les deux frères qui ont partagé cette passion pour la couleur
a débouché sur des conversations extrêmement intéressantes
et sur une influence de Léon Monet sur son frère Claude.
C'est d'ailleurs chez son frère que le peintre trouve l'inspiration et réalise certaines de ses œuvres.
Pendant ses moments de création artistique, Léon Monnet est aux côtés de son frère.
Il facilite l'installation de son frère dans les sites qu'il décide de peindre.
Encourageant et admiratif, Léon est surtout le meilleur mécène de Claude,
ainsi que d'autres peintres impressionnistes, comme Pissarro ou Renoir,
décriés par la critique.
Il va s'intéresser à ses premiers albums de dessin qu'il va acquérir en 1893,
au Havre, dans une vente.
Il va soutenir Claude et ses amis, non seulement en leur achetant des œuvres bien sûr
mais également en exposant leurs œuvres dans les expositions municipales du Musée des Beaux-Arts de Rouen.
À la première grande vente impressionniste en 1875 à l'Hôtel de Drouot à Paris,
Léon Monnet, est le deuxième plus gros enchérisseur après Paul Durand-Ruel,
un des plus grands marchands d'art français de l'époque.
Il incite ensuite d'autres industriels rouennais à constituer des collections d'œuvres impressionnistes.
Les deux frères partagent une autre passion: les estampes japonaises.
Claude collectionne celles de la première moitié du XIXe siècle,
quand Léon, lui, s'intéresse au papier crêpé japonais.
Ces estampes étaient estampées avec des couleurs très fortes,
très brillantes, qui sont justement des couleurs synthétiques à l'aniline,
les couleurs que Léon Monnet commercialisait.
Les deux frères sont proches et se rendent visite régulièrement.
En 1874, Claude peint son frère dans le jardin de sa maison près de Rouen.
Un portrait que Claude Monnet a souhaité reprendre ensuite en atelier.
Renoir et Alfred Sisley, qui sont présents,
vont s'opposer à son geste,
ne souhaitant pas que Claude Monnet enlève tout le réalisme,
toute la vivacité de ce portrait vivant:
avec une redingote noire, une chaîne de montre à gousset, une épingle et un mouchoir à la poche.
Claude offre le portrait à son frère, qui n'est pas du tout du goût de Léon.
À tel point qu'il cache le tableau et ne le présente pas dans ses collections.
Le chapeau melon posé un petit peu de travers,
le regard noir et incisif ont été des aspects de ce portrait dans lequel finalement,
peut-être Léon Monnet ne s'est pas reconnu.
Il y voit une sorte de caricature de ce qu'il représente:
un bourgeois de province qui a réussi.
Dans ses correspondances, le peintre parle de son frère.
Comme quelqu'un d'extrêmement enjoué, jovial,
mais également un personnage qui pouvait être à la fois maniaque et dur,
ce sont les mots de Claude Monnet.
Claude et Léon se fâchent à la fin de leur vie.
Notamment en 1909, lorsque Jean, le fils de Claude,
employé par Léon, quitte l'entreprise de son oncle avec qui les relations étaient difficiles.
Léon meurt en 1917, les deux frères ne se sont jamais revus, au grand regret de Claude.
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