法语助手

Chapitre 21 GABRIELLE OU LA PASSION

Pour Gabrielle Chanel, la passion est un mouvement, un élan, un souffle.

La conjugaison de trois verbes : saisir, oser, créer.

Saisir le présent avec un instinct de fauve et dévorer la vie.

Oser transformer une intuition en marque,
assumer des choix radicaux :

« Je n’ai jamais fait les choses à moitié. J’aime ou je n’aime pas. »

Créer passionnément en se brûlant au travail.

« Je suis le seul cratère d’Auvergne qui ne soit pas éteint » déclare Gabrielle.

Saisir la beauté tout le temps, partout -
dans une église vénitienne, un bouquet de camélias blancs,
un ange baroque - parce qu'elle est une nécessité impérative.

Oser inventer.

Risquer le noir, les bijoux fantaisie,
le premier parfum qui parle des femmes, pas des fleurs.

Créer inlassablement, obstinément.

Poursuivre sa route sans se soucier ni du passé ni de la postérité,
avec la passion pour unique boussole.

Saisir la passion amoureuse et en laisser l'empreinte dans sa création :
les blazers de Boy, les tweeds du duc de Westminster,
les roubachkas brodées du grand-duc Dimitri,
la subversion de Stravinski, la poésie de Reverdy.

Oser l'amitié solide, généreuse, absolue :
avec Misia, admirative et inspirante ;
avec Diaghilev, Picasso, Cocteau, Dali.

« Ce sont les artistes qui m'ont appris la rigueur » dira Chanel.

Créer ardemment,
mariant le flair et la lucidité, l'énergie et la chance.

Inventer un style et le traduire
dans des parfums neufs, précis, nets qui habillent les femmes.

Saisir son siècle.

Oser la passion parce qu'elle rend vivante.

Créer un nom, Chanel.

Et inventer un prénom : Gabrielle.