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[每日听力]「父子对谈」聊聊艺术家的职业

2023-06-12

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视频播放地址

Le métier d'artiste (une conversation avec mon père)


Aujourd'hui, je vous propose une vidéo un peu différente.



C'est une interview que j'ai faite avec mon père,
la dernière fois que j'étais en France,
pour parler de son travail, de son métier d'artiste.



Je pense que ça va être un bon exercice de compréhension pour vous
parce que c'est une conversation authentique à vitesse réelle.



Et ça va vous permettre d'apprendre du vocabulaire sur l'art
et aussi plusieurs expressions informelles.



D'ailleurs, je vous rappelle que
vous pouvez télécharger la transcription de cette vidéo
avec tout le vocabulaire en cliquant sur le lien qui est dans la description.



Salut papa !



Est-ce que tu pourrais te présenter ?



Bah oui.



Je suis le papa de trois grands garçons maintenant.



Je m'appelle Nicolas Cotton et j'ai 59 ans.



Et ton métier, c'est ?



Artiste peintre et sculpteur.



Et est-ce que tu as toujours été artiste ?



Dans l'âme, je pense, oui.



Je pense qu'on naît artiste.



On naît artiste et puis, il y a toute l'éducation de tes grands-parents,
les visites des musées à Paris,
la musique à six ans, la littérature aussi à six, sept ans.



Ça m'a nourri.



Je pense que ça nourrit.



Il faut se nourrir l'œil pour devenir un artiste.



L'œil, l'oreille pour les musiciens.



Pour moi, c'est un ensemble.



Mais après tes études, tu n'es pas tout de suite devenu artiste.



Tu as eu une autre carrière avant ça.



Oui, j'ai eu une autre carrière.



J'ai voulu être photographe.



Donc voilà, là, j'ai fait pas mal...



Ce qui me sert énormément maintenant pour prendre mes toiles
c'est très dur de prendre des toiles en photo pour les mettre sur les sites, etc...



J'ai été imprimeur aussi, donc je connais bien la couleur
le cyan, magenta, jaune, noir.



Et puis, comédien aussi, ça m'a appris.



J'étais relativement timide.



C'est un métier où il faut se vendre.



Comédien ou artiste ?



Artiste peintre.



Il faut savoir parler de son travail.



Il faut savoir s'exprimer.



Les gens ont besoin de savoir,
ont envie de comprendre et de savoir le pourquoi du comment.



Alors quand on pique un fard et puis qu'on n'est pas capable d'aligner quatre mots,
ça m'a aidé à m'exprimer.



Et tu penses que c'est important pour un artiste
d'être capable d'expliquer son travail ?



C'est important pour les gens qui ont besoin de savoir,
d'expliquer un petit peu la démarche.



Mais je pense qu'une œuvre d'art doit parler d'elle-même.



C'est avant tout de l'émotion.



C'est ce que je dis aux gens.



Il y a plein de gens qui ont des tabous.



« Oui, moi, j'y connais rien en peinture contemporaine »
« je sais pas...»



Je leur dis : « mais c'est pas... C'est juste une question d'émotion.»



Moi, je pense que je vends de l'émotion, quoi.



C'est-à-dire qu'il y a des gens qui vont s'arrêter devant une toile,
ils savent pas pourquoi.



Mais ils ont eu une émotion,
ils ont eu un coup de cœur, une émotion.



Et comme je suis abstrait,
c'est pas parce que le paysage était beau ou n'importe,
c'est parce que la toile leur a transmis un message.



On est des transmetteurs, voilà.



Justement, il y a une critique qu'on entend assez souvent sur l'art abstrait,
c'est que n'importe qui peut faire ça, même les enfants.



Qu'est-ce que tu réponds à ce genre de critique ?



Bah essayez !



Tout simplement « essayez ».



Essayez de... comme on dit...



Certaines personnes disent « c'est du barbouillage, du gribouillage.»



Essayez, vous verrez et vous allez trouver le temps long
avant de sortir quelque chose qui a une signification.



Parce que même si le mot « abstrait » veut tout dire,
il y a un message dedans, il y a quelque chose.



Moi, il y a des images latentes dedans, il y a des palimpsestes.



J'ai des clients qui me rappellent en me disant
« Vous aviez vu ça dedans ? ».



J'ai des gens qui me racontent des histoires devant mes toiles,
quand je suis en exposition, que j'ai pas...



J'essaie pas de faire passer un message, mais je vois quand même des choses.



Quand je travaille, je travaille pas en aveugle.



Moi, la musique est très importante parce que je souffre d'acouphènes,
donc c'est insupportable.



J'ai de la musique du matin au soir dans la maison
et quand je travaille, c'est toujours en musique.



Et il y a certains grands artistes comme Bashung, comme Léotard qui me...



Leurs textes m'inspirent,
me donnent envie de, me donnent envie d'avancer.



Mais l'inspiration peut venir d'ailleurs.



Des fois, je regarde, j'ai plein de bouquins d'art, j'ai plein de choses.



Des fois une image,
la peinture de quelqu'un d'autre va me donner envie de partir vers ça.



Mais je suis pas un copiste.



Je refais pas la même toile.



Et qu'est-ce qui te donne le plus de plaisir dans ton travail ?



Je suis plus ce qu'on appelle un alchimiste.



J'adore expérimenter.



J'expérimente beaucoup au travers des collages, au travers des...



Je fais ce qu'on appelle aussi des repentirs,
c'est-à-dire que je repars sur des toiles qui ont 10, 15 ans et je retravaille dessus.



J'ai des repentirs qui ont quatre, cinq dates sur 20 ans derrière,
parce qu'elles sont signées devant,
mais je les signe aussi au dos pour mettre la date et le titre.



Elles se nourrissent les unes les autres.



C'est important pour moi, pour décoller, d'avoir quelque chose.



Donc maintenant,
j'arrive avec une technique particulière au décapeur thermique
où je fais réapparaître certaines couches et j'en laisse d'autres.



Je retrouve des vieux papiers collés en dessous que j'avais oubliés.



Et après, je retravaille dessus, je retravaille la composition.



Je me contente pas de décaper la toile.



C'est presque un travail d'archéologue, finalement.



D'archéologue aussi.



Puis ça se termine parfois au karcher aussi, au karcher dans la cour.



Voilà, mes toiles souffrent énormément.



C'est pas dans la joie et la bonne humeur qu'on crée.



C'est souvent un peu dans la souffrance.



On peut se faire très mal, moralement, physiquement.



Au niveau de sa famille aussi, on peut faire des bêtises, des mauvais choix...



Tu as dit que tu aimais nourrir tes toiles.



Je trouve que c'est une métaphore intéressante.



Est-ce que tu pourrais développer ça
et expliquer un peu ton processus de création ?



Oui, parce que nourrir une toile, c'est lui apporter de la...



Moi, il y a beaucoup de matière.



Sur mes toiles, il y a beaucoup de matière.



Elles sont assez lourdes
parce que j'aime bien pouvoir après les redécaper, les regratter, les reponcer.



Et les nourrir, c'est leur apporter de la couleur, leur apporter des pigments.



Je travaille avec des pigments naturels.



C'est comme un enfant qu'on élève, quoi.



On amène, on part de rien, enfin de pas grand-chose.



Et puis, le but du jeu, c'est d'arriver à quelque chose qui me parle.



Voilà, la toile, il faut qu'elle me parle.



Et à quel moment tu décides qu'une toile est terminée ?



Ça, c'est la question piège que beaucoup de gens posent.



En peinture abstraite, où et quand est-ce qu'on s'arrête ?



C'est très, très difficile.



J'ai raté des toiles parce que je suis allé trop loin.



Après, j'ai regretté.



Je me suis dit « Tiens, hier soir, quand t'es monté, elle était finie.»



Et puis, le lendemain matin, on redescend, on a un autre œil, on a une autre émotion,
on est dans un autre état d'esprit.



Et puis « Ah non, non, j'aurais pu aller plus loin » et puis voilà.



Mais il y a quatre, cinq toiles peut-être sur les 300 ou 400 que j'ai faites
qui sont ce que j'appelle « des premiers jets. »



C'est des toiles qui sont sorties en quatre, cinq heures
et après, j'ai dit « Tu n'y touches plus ».



Mais c'est des toiles qui sont complètement différentes de ma production habituelle.



Parce que justement, elles ont pas été nourries, nourries, nourries
pendant des semaines, parfois des mois.



Je peux passer trois mois sur une toile,
sur trois, quatre toiles en même temps, parce qu'il faut varier.



Sinon, on passe déjà beaucoup de temps dans le fauteuil à regarder,
à chercher, à vouloir comprendre
comprendre où on va, où on veut aller.



Et des fois, la musique suffit pas à nous faire trouver l'inspiration.



Moi, j'aime bien travailler sur deux, trois toiles en même temps.



J'aime bien avoir plusieurs images, on va dire.



Je pense que c'est le cerveau reptilien qui fonctionne dans ces cas-là.



Moi j'ai besoin d'images.



Il y a des images partout dans mon atelier.



Il y a des images sur les murs.



J'essuie mes pinceaux sur les murs,
mais un peintre essuie jamais ses pinceaux n'importe comment.



Même quand on nettoie le pinceau,
on est encore dans la création, même sur un mur.



Je peux passer trois jours devant une toile blanche et c'est un peu insupportable.



Donc des fois, je me force à la nourrir,
lui mettre des couches de pigments, de choses et tout pour voir,
la voir apparaître, la voir naître, la voir grandir,
la voir grandir comme les enfants, un parallèle avec l'enfance.



Qu'est-ce que tu trouves le plus difficile dans le métier de peintre ?



C'est les périodes de toiles blanches, quoi.



Ça arrive, ça arrive, il se passe plus rien.



Et c'est souvent des cycles.



J'ai eu cinq... non, on va dire sept ou huit périodes différentes
où je m'ennuie dans une technique.



Une fois que je suis allé au bout, je suis un alchimiste,
je travaille beaucoup avec les matériaux, le mélange des matériaux,
des collages de vieux papiers qui sont parfois du XVIIᵉ, XVIIIᵉ siècles.



Et quand je sens que je suis...



Non, c'est que je m'ennuie parce que je vais pas faire ça comme,
malheureusement, un travailleur à la chaîne.



Faire tous les jours la même chose,
en étant artiste, c'est pas intéressant.



Et je pense qu'on est des créatifs.



On a besoin de se renouveler.



Voilà, moi, j'ai vu des peintres qui ont fait toute leur carrière,
toute leur vie, la même chose.



Pour moi, ce serait insupportable, quoi.



J'ai perdu des clients
parce qu'à une époque, j'ai travaillé avec une technique particulière
sur des draps de lin et tout,
marouflés sur des châssis en bois.



Et après, je suis passé à une autre technique sur des vrais châssis
parce que j'avais des problèmes de dos.



Et j'ai perdu des clients parce que j'ai changé complètement de technique.



J'ai même changé ma palette de couleurs.



Et il y a des gens qui, quand ils viennent, ils veulent les...



Il m'en reste quelques-unes des anciennes collections
et ils vont taper, chercher dans les anciennes collections,
pas dans ce que je fais de nouveau.



Et ils me le disent sincèrement
« Écoute, Nicolas, on aimait beaucoup ce que tu faisais il y a dix ans.
Là, on comprend pas, on comprend moins. »



Mais c'est comme ça.



Moi, je suis un alchimiste chercheur.



J'aime bien me renouveler.



Sinon, je m'ennuie.



J'ai l'impression de refaire la même chose et en plus, c'est facile.



Et est-ce que ça te fait douter
quand tes clients te disent qu'ils préfèrent tes anciennes œuvres ?



Je travaille pour...



La reconnaissance est importante, mais c'est pas parce qu'on me dit
« c'était mieux avant »
que je vais me remettre à faire du avant.



Non, il faut que...



C'est pas à moi de m'adapter.



Mon travail, c'est de créer.



C'est pas de m'adapter.



Et puis les gens qui me disent
« On a un canapé orange, est-ce que vous auriez une toile qui va bien au-dessus ? »



Je leur réponds « Non. »



C'est pas de la déco.



Voilà, c'est pas de la décoration, ce qu'on fait.



Pour toi, est-ce que c'est une nécessité de créer, de continuer à peindre ?



Cet atelier, déjà, m'a demandé quatre ans de travail
pour cette nouvelle maison atelier-galerie.



Quatre ans de travail où j'ai laissé pas mal de plumes au niveau physique.



J'ai un peu ralenti, j'ai diminué les expositions.



Je suis moins monté à Paris et je me suis vraiment consacré à ce lieu.



J'ai tout donné pour ce lieu, pour recevoir les gens.



Et je fais des animations tous les trois mois.



Il y a une expo de mon travail plus un invité,
un artiste invité, un ami ou une connaissance,
plus une pièce de théâtre ou du jazz, de la musique.



J'essaie de créer une animation dans ce petit village de 900 habitants.



Pour finir, est-ce que tu aurais des conseils à donner
à quelqu'un qui envisage le métier d'artiste ?



Il faut en être sûr au fond de soi, déjà.



Il faut que ça devienne une évidence.



Parce que moi, quand j'ai commencé,
je travaillais 8 heures par jour comme tout le monde.



Je faisais ça le soir, la nuit.



Il faut déjà sentir que c'est vital.



Il faut sentir un peu que c'est vital.



Il faut se nourrir, il faut énormément se nourrir l'œil.



Je prétends pas que j'ai l'œil absolu,
mais c'est comme la musique, il y a une oreille absolue
et il y a un œil aussi, on voit des choses.



Il faut apprendre à voir et à regarder
et à prendre le temps de regarder les choses.



Et sans vouloir critiquer,
je pense qu'on peut prendre des cours de dessin si on veut apprendre à dessiner,
mais il faut éviter les grandes écoles de Beaux-Arts.



Moi, j'ai plusieurs amis qui ont mis dix ans à désapprendre
pour se faire leur propre patte.



Moi, je suis autodidacte.



C'est vrai que j'ai perdu énormément d'années
parce que j'ai tout réappris tout seul avec des bouquins, avec des choses,
mais à ma façon.



Et personne ne m'a jamais dit
« C'est pas comme ça qu'il faut faire.»



Voilà, je m'en suis rendu compte tout seul de par mes erreurs.



Donc, il faut se lâcher.



Et c'est surtout si ça fait du bien.



Si ça fait du bien moralement, intellectuellement.



Moi, j'ai travaillé en art-thérapie avec des schizophrènes.



J'ai donné des cours pendant six ans avec des gens.



Et j'ai vu des gens évoluer, changer leur traitement,
être beaucoup plus calmes et tout.



C'est quelque chose, les maladies...



L'art dans le milieu psychiatrique en ce moment est énormément négligé.



Tous les budgets sont cassés et je pense que c'est dommage.



C'est dommage surtout que j'avais eu des très, très beaux résultats.



Et c'était pas du Cotton qu'ils faisaient
parce que j'ai toujours refusé de donner des cours.



On voulait que je donne des cours et j'ai toujours refusé
parce qu'après, les élèves font le même travail que le maître
et je veux pas avoir des... voilà.



Voilà, mon fils.



Voilà, j'espère que cette conversation vous a plu.



Si vous voulez voir les œuvres de mon père,
vous pouvez aller faire un tour sur son site internet nicolascotton.com.



Je mettrai le lien dans la description de la vidéo.



Dites-moi dans les commentaires ce que vous avez pensé de ce format,
si c'était trop difficile ou pas.



Peut-être que je ferai d'autres interviews
pour vous faire découvrir d'autres métiers, d'autres carrières.



Et en attendant, je vous dis à bientôt !

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