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Y a-t-il une seule bonne raison de ne pas éliminer tous les moustiques ?

15 août, 2h du matin, chaleur étouffante.

Moins vous arrivez à vous endormir
plus ça vous énerve.

Vous vous tournez pour la 300e fois.

Pour la 300 et 1e fois.

Vous êtes à bout de nerfs.

Quand soudain…

Si les piqûres, les rougeurs, les démangeaisons vous rendent fous,
sachez que ça n'est rien face au constat suivant,
le paludisme, que transporte le moustique
aurait tué la moitié des personnes qui ont déjà vécu sur Terre.

Il faut aussi mentionner
les victimes de dengue, fièvre jaune, chikungunya, zika …

Au final, une seule créature tue
plus d'hommes que l'homme lui-même, le moustique.

Alors y a-t-il une seule raison de ne pas tous les éliminer?

En fait, on peut distinguer quatre points positifs à leur existence.

D'abord, le rôle du moustique, c'est d'être gobé par les autres.

Il nourrit beaucoup de monde,
des poissons, des oiseaux, des reptiles, des insectes…

Et c'est donc en partie sur lui que repose le reste de la chaîne alimentaire.

Deuxième chose, vous le savez peut-être,
le moustique est d'abord une larve qui se développe dans l'eau.

Pour se nourrir et grandir, elle filtre cette eau
et la débarrasse des bactéries qui s'y trouvent.

Ainsi les larves de moustiques vont dépolluer leur environnement.

Troisièmement, la pollinisation.

Contrairement à ce que l'on croit,
le moustique ne se nourrit pas vraiment de sang.

Sur les 3500 espèces,
seulement 6 % piquent effectivement les humains.

Et dans ces 6 %, seules les femelles le font.

Et elles ne le font pas pour manger
mais pour apporter des protéines à leurs œufs.

Car en réalité, pour voler,
le moustique a, lui, besoin de sucre.

Et c'est là qu'il est utile à son environnement.

En passant de fleurs en fleurs pour récupérer ce sucre,
il va les polliniser, c'est-à-dire permettre leur fécondation.

Il existe enfin un quatrième élément
qui suscite l'intérêt des chercheurs.

Lorsqu'il nous pique, le moustique
commence par nous injecter de la salive.

Ça lui sert à endormir la plaie afin d'éviter
qu'on l'écrase alors qu'il s'y trouve encore.

Et ça lui sert aussi à diluer le sang pour que
celui-ci puisse remonter facilement dans sa trompe sans coaguler.

Or ces produits contenus dans la salive du moustique
peuvent avoir un intérêt pour la médecine.

Les anticoagulants sont notamment utile
face aux maladies cardiovasculaires,
lorsqu'on cherche à éviter qu'un caillot ne se forme
dans les artères par exemple.

Bon tout ça, c'est très intéressant,
mais avouons-le, c'est quand même assez faible
par rapport aux dégâts provoqués par le moustique.

Après tout, les moustiques pourrait être remplacés
par autre chose dans la chaîne alimentaire.

Les larves ne sont pas indispensable à la qualité de l'eau.

La pollinisation, on le sait, c'est avant tout grâce aux abeilles.

Et les intérêts pour la médecine reste assez hypothétiques.

Non, en réalité, la vrai raison
pour laquelle les moustiques n'ont pas été éradiqués.

C'est juste qu'on a pas réussi.

On peut pas l'enlever.

Même s'il y a une guerre nucléaire,
ceux qui vont résister aux radiations ce sont les insectes.

Parce qu'ils ont une squelette externe,
cette carapace autour qui peut résister à
je-ne-sais-plus combien de fois Hiroshima…

Par ailleurs, aucun produit a réussi à lutter contre
les moustiques de manière durable.

On met des insecticides.

Or le temps de générations d'un moustique, c'est de l'ordre de 2-3 semaines.

Nous on fait une génération en 25 ans.

Ce qui fait qu'en fait ils vont s'adapter beaucoup plus vite que nous.

Si on pulvérise un insecticide, on ne va pas tuer tout le monde.

Donc les individus qui ont résisté à ce traitement
vont développer dans la génération d'après
une population de moustique qui va pouvoir résister à l'insecticide,
puisque génétiquement ils ont résisté à la dose létale.

Une solution envisagée ces dernières années consiste à
modifier génétiquement certaines espèces
de moustiques dangereuses pour l'homme.

Voilà le processus.

On relâche dans la nature des moustiques
qu'on a rendu résistant, par exemple au paludisme.

En s'accouplant avec d'autres moustiques,
leur descendance devient elle aussi résistante
et donc ne le transmet plus.

Et après quelques générations,
toute l'espèce de moustiques devient inoffensive pour l'homme.

De la même manière, on peut décider de modifier leur gêne
de façon à bloquer leur développement.

Ce qui fait que tous les petits moustiques ensuite engendrés meurent très vite
et que l'espèce finit par disparaître.

Mais ces techniques, même si elles sont prometteuses,
coûtent encore très cher et ne sont pas totalement maîtrisées.

Finalement, admettons qu'on arrive à jour
à se débarrasser des moustiques.

Est-ce que c'est vraiment un risque que l'on veut prendre?

Parce qu'on le sait la nature a horreur du vide
et on sait pas ce qui pourrait le remplacer.

Ça peut être quelque chose de pire.

Ça peut être une abeille tueuse.

Ça peut être autre chose hein…

Et sans même parler d'abeilles tueuses,
il y a un autre danger potentiel pour l'environnement, cette fois :
c'est l'homme lui-même.

Car en rendant certaines zones inhabitables comme les forêts tropicales,
le moustique a paradoxalement été leur meilleure protection
contre nos propres destructions.