法语助手
2024-10-13
Une année sans été.
C'est déjà arrivé en 1816
à cause d'un volcan en Indonésie
qui a provoqué un refroidissement climatique de trois ans,
des famines et qui a même influencé certaines œuvres majeures.
L'année d'avant, en avril 1815, le volcan Tambora entre en éruption,
la deuxième la plus violente de l'histoire.
Elle cause une pluie de cendres et de pierres,
un tsunami, et tue au moins 70 000 personnes.
Le nuage stratosphérique de 43 km de haut
va provoquer des anomalies dans le monde entier:
du gel, des sécheresses, des pluies torrentielles.
En juin 1816, des blizzards torpillent l'Est américain.
Cette "année sans été", on devrait plutôt l'appeler "l'année sans pain".
Parce que quand on dit "année sans été",
on a l'impression que c'est simplement des vacances en Bretagne.
Ça va avoir une répercussion sur le climat global,
à l'inverse de tout un tas d'autres explosions volcaniques
qui n'ont que des conséquences locales.
Plus de mousson en Chine et en Inde, donc plus de récolte de riz.
En France, pas de millésime 1816 du côté des coteaux de Bourgogne.
Le prix du pain s'envole.
La presse rapporte des émeutes et que des paysans affamés se transforment en mendiants.
On voit apparaître des épidémies de choléra et de typhus.
Plus curieux, on invente en Allemagne l'ancêtre du vélo,
la draisienne, en 1817, après que la famine a décimé les chevaux.
La catastrophe infuse même les arts.
Les ciels vaporeux inspirent des peintres comme William Turner.
Dans un manoir sur les bords du lac Léman,
Mary Shelley s'inspire de l'ennui d'un été passé à l'intérieur pour écrire le sordide "Frankenstein".
Avec elle, le poète Lord Byron, écrit en juillet 1816 ces quelques vers:
L'éclatant soleil s'était éteint,
les étoiles erraient obscurces parmi l'espace éternel.
Sans rayons ni chemins, et la terre glaciale aveugle balançait,
noire dans l'air sans lune.
Mais à l'époque,
les scientifiques n'ont pas conscience d'un événement global
et penchent pour d'autres explications:
la colère divine, la déforestation,
déjà bien avancée à l'époque, ou un refroidissement de la Terre inexorable.
C'est 150 ans après qu'on établira la corrélation
en étudiant des carottes de glace,
des troncs d'arbres ou les strates du sol.
C'est - 0,4, -0,7 degrés.
C'est rien comparé au réchauffement qu'on prévoit
et qu'on est déjà en train de vivre, en fait,
où si on continue "business as usual",
on est à +4 degrés.
L'intérêt de la discipline historique dans ce cadre bien précis,
c'est de voir à quel point, par le passé,
des petites transformations du climat global ont eu des effets absolument désastreux
et que ce qui nous attend est bien, bien pire.
Direction l'appli Radio France pour en savoir plus sur cette histoire incroyable.
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