法语助手

Un feuilleton radio bilingue pour s'initier au français.

Juliette Jacquemin :

Merci d'écouter RFI, il est 21h ici à Paris, 20h en temps universel. C'est l'heure de votre journal en français facile, et c'est avec vous, Sylvie Berruet, bonsoir !

Sylvie Berruet :

Bonsoir Juliette, bonsoir à tous.

JJ :

Il avait dirigé Cuba pendant presque 50 ans. C'était une des figures marquantes du vingtième siècle. Fidel Castro est mort la nuit dernière, à l'âge de 90 ans. Le président bolivien Evo Morales salue un géant de l'histoire. Pour le président chinois Xi Jinping "le camarade Castro vivra éternellement".

SB :

Dans le reste de l'actualité, plus d'un million de sud-coréens dans les rues de Séoul aujourd'hui, pour demander, encore et toujours, la démission de leur présidente, à cause d'un scandale de détournement de fonds. La procédure de destitution doit être lancée début décembre.

JJ :

Et puis comme tous les samedis Yvan Amar nous expliquera le mot de la semaine. Deux mots, aujourd'hui, qui font bien sûr l'actualité : Fidel Castro.

SB :

"L'histoire jugera de l'impact énorme" de Fidel Castro, selon Barack Obama. Pour Donald Trump, le dirigeant cubain était "un dictateur brutal" qui a opprimé son peuple. . . Les réactions à la mort du Lider Maximo, comme on le surnommait, sont très nombreuses et elles sont très contrastées, dans le monde entier.

JJ :

Un contraste qui se ressent aussi dans la population cubaine. A Cuba, où Fidel Castro a gouverné pendant près d'un demi siècle, une partie des habitants ont accueilli la nouvelle avec tristesse. C'est le cas de cet étudiant cubain, interrogé dans les rues de La Havane par Romane Frachon.

"Il a été et il sera toujours le président de Cuba, même s'il est parti. Je me sens mal, triste parce que j'ai beaucoup appris avec lui, j'ai une belle histoire avec Fidel. Mais c'est la vie ! Un grand homme est parti, quelqu'un qui a toujours lutté pour Cuba, pour la liberté de Cuba. Fidel Castro pour moi c'était comme un père, un grand leader. Tout ce qu'il a fait, c'était pour le bien de Cuba. Il a accompli son devoir envers la patrie."

SB :

Mais cette tristesse n'est pas partagée par tout le monde.

JJ :

Ainsi dans les rues de Miami, cette ville des Etats-Unis qui accueille de nombreux exilés cubains, des personnes ont manifesté leur joie à l'annonce de sa mort. L'opposante et romancière Zoé Valdès, de son côté, affiche son soulagement à l'annonce de la mort de Fidel Castro.

"Vous savez, j'ai écrit un livre qui s'appelle La fiction Fidel. Et je m'occupe dans ce livre d'expliquer un peu la personnalité de cet homme, qui était un dictateur mais qui était aussi pour beaucoup de gens une espèce de héros révolutionnaire éternel. Je sens un immense soulagement en tant qu'être humain, mais en même temps aussi, je pense à d'autres gens, des gens qui ne sont plus là, qui ont été assassinés par lui, par sa dictature, par son frère, et aussi je pense à pas mal d'écrivains qui sont morts sans pouvoir vivre ce moment là et vivre surtout cette sensation de libération. C'est une sensation de libération."

SB :

Zoé Valdes, la romancière et l'opposante cubaine, avec Elisabeth Lequeret. Avec la mort de Fidel Castro, c'est une longue page du XX° siècle qui se tourne.

JJ :

Une page qui commence avec son arrivée au pouvoir en 1959, et marquée par son opposition frontale avec les Etats-Unis, pendant toute la guerre froide, et même plus tard encore. Son portrait avec Toufik Benaïchouche.

Dictateur impitoyable pour les uns, véritable sauveur pour les autres, Fidel castro en tout cas aura marqué son siècle. Le père de la révolution cubaine aura tenu tête aux Etats-Unis pendant toute sa vie. Il aura été, en fait, le cauchemar de 11 président américains. Fils de grands propriétaires terriens, avocat de formation, il renverse le président Batista et prend le pouvoir en 1959. Il ne le lâchera plus, jusqu'en avril 2008. Adulé ou décrié  Fidel Castro entre en tout cas dans le livre Guiness des records pour avoir survécu à pas moins de 638 tentatives d'assassinats contre lui. Malgré un embargo économique commercial et financier sans merci, le Lider Maximo parvient à doter son pays d'un système gratuit de santé et d'éducation qui fait l'admiration. Pour beaucoup de pays du tiers monde et pour bon nombre de peuples d'Amérique du sud il est un héros et un libérateur. C'est au nom de la liberté en tout cas qu'il exportera , avec son ami Che Guevara la révolution marxiste dans des pays latinos américains mais aussi en Afrique, en Angola, en Ethiopie et contre l'armée sud-africaine au Zimbawe notamment.

JJ :

Toufik Benaïchouche. Et les obsèques d'état de Fidel Castro sont prévues pour le 4 décembre prochain. Ses cendres seront dispersées. Un deuil national de 9 jours a été décrété dans le pays.

SB :

Dans le reste de l'actualité il y a cette avancée importante de l'armée syrienne à Alep, dans le nord de la Syrie.

JJ :

Aujourd'hui, la télévision officielle du pays annonce même que les troupes du régime ont repris le plus grand quartier contrôlé par les rebelles. L'Observatoire syrien des droits de l'homme, l'OSDH, de son côté, assure qu'il reste quelques centaines de mètres seulement au régime pour couper en deux la zone rebelle. 11 civils au moins ont encore été tués aujourd'hui dans des bombardements.

SB :

Les colonies de Cisjordanie occupée, au Proche-Orient, directement menacées par le feu.

JJ :

La région connaît une série d'incendies spectaculaires, depuis cinq jours, à cause de la sécheresse et de vents très forts en ce moment. Les pompiers n'arrivent pas à les maîtriser et les incendies s'étendent. Pourtant, plusieurs pays ont été mobilisés pour essayer d'éteindre les flammes. Une colonie a dû être évacuée, et plus de 13.000 hectares de forêts ont été brûlés. 14 personnes ont été arrêtées, elles sont soupçonnées d'avoir provoqué le départ des feux.

SB :

La colère ne faiblit pas en Corée du Sud. Aujourd'hui, il y avait encore plus d'un million de manifestants dans les rues de Séoul, pour demander la démission de la présidente.

JJ :

Park Gueun-Hye est en difficulté depuis plus d'un mois à cause de l'une de ses conseillères secrètes, qui est accusée d'avoir profité de son influence pour détourner des sommes d'argent importantes. Début décembre, une procédure de destitution va être lancée au parlement pour faire partir Park Gueun Hye du pouvoir. Mais une telle procédure pourra-t-elle réussir ? Eléments de réponse avec Dorian Malevic, il est chef du service Asie au journal La Croix.

"La présidente peut compter sur des procédures judiciaires, juridiques, politiques et institutionnelles qui vont prendre du temps. C'est l'opposition qui a la majorité au parlement, mais ça ne suffit pas pour obtenir les deux-tiers de votes qui vont permettre de destituer la présidente. Donc ils vont devoir trouver une trentaine de parlementaires du parti au pouvoir pour pouvoir obtenir la destitution. Il y a encore une seconde étape, c'est la cour constitutionnelle, c'est une sorte de Cour Suprême sud-coréenne. Vous avez neuf juges et il faudra que six juges sur neuf votent pour la destitution. Et ça, ça n'est pas gagné du tout. Le risque pour l'opposition c'est que si les juges ne votent pas en faveur de la destitution, la présidente sera totalement blanchie. Donc elle terminera son mandat jusqu'à la fin de 2017 et il n'y aura plus de moyen de la destituer."

JJ :

Le journaliste Dorian Malevic, il répondait à Letitica Farine. Et puis nous retrouvons le mot de la semaine. . . Et aujourd'hui c'est un nom que nous explique Yvan Amar. Le nom qui fait l'actualité, aujourd'hui, c'est bien sûr celui de Fidel Castro.

Avec la mort de Fidel Castro, c'est bien sûr toute une légende qui disparait! . Car Castro, ce dictateur tyrannique avait fait naitre un rêve, dans les années 60: un communisme tropical qui nourrissait beaucoup d'espoirs ! Alors est-ce que Castro utilisait le culte de la personnalité ? Oui certainement! Mais là aussi, à la cubaine, et en se servant de son nom. Et son nom de famille avait donné naissance à des dérivés : castrisme, pour ses théories du pouvoir, castristes, pour ses partisans, anti-castristes pour des farouches adversaires! Et son prénom n'était pas moins important: Ses partisans l'appelaient Fidel. Un prénom qui lui aussi pouvait faire rêver! Et son titre alors? Lider maximo ! Le mot anglais leader - celui qui montre le chemin, avait lui aussi été tropicalisé, et orthographié à l'espagnole. Pourquoi maximo? Le premier, le plus grand! Un titre de chef de bande plus que de chef d'état, qui allait bien avec sa barbe, ses cigares et son treillis.

JJ :

C'était le mot de la semaine avec Yvan Amar. RFI, 21h10 ici à Paris. Merci Sylvie Berruet ! Et belle soirée sur la radio du monde.