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[每日听力]当法国人遇见度假,法国群像喜剧《艳阳假期》

2025-08-25

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Les Bronzés : quand la France rime avec vacances


Vous connaissez la différence entre un crocodile et un alligator ?



– Ta gueule Rascasse !!



Ok, ok, on verra ça plus tard...



Parlons d'abord des "Bronzés",
le deuxième film de Patrice Leconte, avec lequel on va se demander
pourquoi la comédie française a tant besoin de vacances.



Nous sommes en 1978.



Karol Wojtyla devient Jean-Paul II,
le premier bébé-éprouvette voit le jour en Angleterre,
John Travolta a la fièvre
et un certain Jean-Claude invente le parapente.



– Ahh !



"Les Bronzés" raconte le quotidien d'un club de vacances typique
de la fin des années 70,
dans lequel une bande de français très moyens
vient claquer ses congés payés
tout en espérant profiter de la libération sexuelle.



Le temps d'un séjour dans ce décor pas toujours paradisiaque,
on fait notamment la connaissance de Jérôme,
un jeune médecin exhibitionniste,
Gigi, une blondinette pas très futée,
Popeye, un séducteur maniaque et arrogant,
Christiane, une esthéticienne aigrie,
Bernard et Nathalie, un jeune couple en perte de vitesse,
ou encore l'inénarrable
Jean-Claude Dusse, loser moustachu et hypocondriaque…



– Ça tape là hein, d'un coup ?



Ce qui est frappant avec "Les Bronzés",
c'est de constater à quel point cette bande d'inconnus
nous est rapidement rendue attachante
alors que les personnages sont présentés en trois secondes
au détour d'un bungalow...



– Jean-Claude Dusse de Paris.



Nous apprenons à les connaître
en même temps qu'ils font connaissance entre eux.



– C'est vous qui partagez la case ?



On arrive pourtant très vite à cerner la personnalité de chacun
grâce à d'infimes détails ou au contraire à des signes carrément ostentatoires.



Tandis que les personnages se précisent et que leurs caractères se dévoilent,
les liens qu'ils tissent ensemble forment un tout,
une sorte de SYSTÈME.



Au XVIe siècle, en Italie,
la Commedia dell'arte s'appuyait déjà sur une galerie de personnages
représentant chacun un ARCHÉTYPE.



Arlequin le bon vivant, Polichinelle le fourbe
ou Matamore le capitaine vantard et faussement courageux,
pour n'en citer que quelques-uns,
participaient tous à une architecture globale,
propice aux interactions comiques.



La comédie moderne est fondée sur le même principe.



Chaque personnage représente un caractère
et c'est l'opposition de ces caractères qui crée la comédie.



La formule la plus simple se trouve dans les films de tandem,
qui reposent généralement sur le conflit entre un clown blanc,
digne et réfléchi, et un Auguste grotesque et délirant.



Mais des schémas plus élaborés
sont possibles en augmentant le nombre de personnages.



C'est le cas des "Bronzés",
qui multiplie les séquences à deux ou à trois,
en variant les combinaisons.



À chaque nouvelle scène, on découvre une nouvelle situation,
c'est-à-dire une nouvelle opposition d'archétypes.



Chaque association révèle un nouveau potentiel comique,
comme celle du grand séducteur avec la bourgeoise désabusée
ou celle du mari trompé avec le loser perpétuel.



– Salut.



T'es tout seul ? Elle est où ta femme ?



"Les Bronzés" pourrait donc être
une comédie tout ce qu'il y a de plus classique,
si elle n'avait pas un petit truc en plus.



Car c'est un film écrit à seize mains.



Il s'agit en effet de la première comédie intégralement écrite
et interprétée par l'équipe d'un CAFÉ-THÉÂTRE.



Au sortir de mai 68, de jeunes troupes enthousiastes
se mettent à ouvrir des théâtres autogérés où elles s'occupent de tout,
vraiment tout, y compris servir la soupe aux spectateurs.



C'est dans ce contexte que Gébé et Jacques Doillon tournent "L'an 01",
grand film utopique et libertaire sorti en 1973,
dans lequel on retrouve, aux côtés des grandes figures
du café-théâtre de l'époque,
un trio de jeunes hippies ironiques, faisant ses débuts au cinéma.



Thierry Lhermitte,
Christian Clavier et Gérard Jugnot cartonnent alors déjà sur les planches,
sous le nom de la « Compagnie de la Turlutte ».



Deux ans plus tard, rejoints par de nouveaux membres
dont Marie-Anne Chazel et Michel Blanc,
ils décident à leur tour de construire leur propre salle
et deviennent "Le Splendid".



La troupe commence très vite à se faire un nom,
à tel point qu'elle se voit proposer par une grande agence de voyages
un plan de rêve,
un séjour tous frais payés dans un club de vacances,
en échange de représentations de leur spectacle sur place.



Le Splendid accepte, et découvre le CLUB MED.



Logés et nourris pendant trois étés,
la joyeuse bande profite de ces vacances gratuites pour découvrir un monde à part.



Tapis dans l'ombre des cocotiers,
ils observent, tels des zoologues, la curieuse faune qui peuple
les camps de vacanciers, et y décèlent un fabuleux potentiel de comédie.



Ils en reviennent avec un spectacle : "Amour, coquillages et crustacés".



« Bonjour !!! »
Nous sommes alors en 1977,
et le Splendid joue tous les soirs sur scène sa petite chronique du club.



La pièce attire de nombreux spectateurs,
dont le producteur Yves Rousset-Rouard,
accessoirement oncle de Christian Clavier,
connu pour avoir relancé, trois ans plus tôt, le marché du fauteuil
en rotin avec "Emanuelle", film érotique au succès colossal.



À peine sorti de la pièce, Tonton Yves est formel,
il faut absolument en tirer un film.



Ce sera "Les Bronzés".



Pour la mise en scène,
les comédiens du Splendid imposent un de leurs amis.



Ancien dessinateur de BD,
Patrice Leconte est trentenaire
et sort d'un énorme bide avec son premier film
"Les Vécés étaient fermés de l'intérieur".



Ce choix est fondamental pour la troupe,
qui tient à garder sur le tournage
l'esprit de convivialité qui a fait leur succès au café-théâtre.



Patrice est un proche de la bande, partage leur humour, et c'est donc avec
lui qu'ils écrivent tous ensemble le scénario du film.



Cette écriture collective est l'un des principaux atouts des "Bronzés".



Il n'y a pas un personnage principal, il y en a au moins sept.



Chaque auteur-interprète développe son propre personnage
avec sa propre sensibilité, le nourrit, le bichonne,
lui invente des obsessions, des manies ou des gimmicks.



– À mon avis, y aura des ouvertures.



C'est ce qui crée cette sensation de vérité,
cette impression que le personnage EXISTE.



D'ailleurs, Gigi, Popeye ou Jean-Claude Dusse
existent bien au-delà du film,
puisqu'ils ont été maintes fois interprétés sur scène avant le tournage,
qu'on a pu les voir évoluer dès l'année suivante
dans "Les Bronzés font du ski",
et même les retrouver près de trois décennies plus tard dans...



Enfin... vous savez.



Les personnages du Splendid vivent comme les vrais gens,
parlent comme les vrais gens, notamment de sexualité.



– Je te prie de faire très attention, je ne prends pas la pilule.



Fait rare en comédie,
"Les Bronzés" jouit de deux personnages féminins principaux,
écrits par des femmes.



Si les Bronzés sont si criants de vérité,
c'est d'une part parce qu'ils sont inspirés de spécimens
réels observés au Club Med... – BIP BIP !



... et d'autre part
parce que chacun a pu enrichir son personnage de son vécu personnel.



« Il est inspiré d'expériences personnelles.



Tous ces moments à l'adolescence
où je passais dans les boums de longs moments près du buffet
à essayer d'attirer l'attention d'une fille et où,
généralement, c'est Lhermitte qui attirait l'attention.



Ça, ça a été inspiré par ça.



Je me suis dit : ça m'a tellement fait chier,
je vais me marrer avec, maintenant. »
Cette proximité avec leurs personnages autorise les comédiens du Splendid
à s'en moquer de manière parfois très cruelle,
sans nuire à l'identification du spectateur.



Même si ils prennent un malin plaisir
à les empêtrer dans des situations ridicules ou humiliantes,
il semble évident qu'ils les aiment, et ça se ressent à l'écran.



« C'est-à-dire que, je crois que c'est important d'être probablement
sans pitié avec les personnages qu'on écrit ou qu'on interprète,
mais de ne jamais les mépriser.



Moi, je trouve que le mépris, c'est vulgaire. »
Au-delà des gags et des punchlines,
le film révèle une vraie mélancolie et le constat de la solitude
cachée derrière la convivialité de façade.



– Et un double whisky pour Bobo, c'est parti !



Six ans après "L'an 01",
le Splendid a bien perçu les limites de l'esprit de mai 68
et de la philosophie hippie, ici dévoyée par le club.



– Tu danses ? – Oui.



On perçoit dès lors l'autre grande force du Splendid,
qui sous couvert d'humour potache,
démontre un regard particulièrement acéré sur le monde qui l'entoure.



"Les Bronzés" dépeint ainsi l'individualisme forcené de
ces vacanciers prêts à tout pour réussir sur le marché de la séduction...



– Machine ?!



... quitte à enfoncer leurs camarades pour y parvenir.



– Tu veux pas venir voir un truc une seconde ?



Au moment où les effusions burlesques
un peu stériles des Charlots cartonnent en salles,
c'est ce comique d'observation ancré dans l'époque et la société
qui va assurer aux "Bronzés" sa postérité.



Féroce et perspicace,
la comédie de groupe peut ainsi glisser vers la SATIRE.



[♫ Chants traditionnels ♫] – Ils me saoulent, moi, ces gens-là !



Au détour de quelques scènes,
on peut alors s'amuser de sujets
dont les personnages n'ont eux-mêmes pas conscience,
et rire d'une critique à peine voilée
des effets persistants de la colonisation
ou des conséquences désastreuses du tourisme sur l'écologie.



– Le problème, c'est quand tu repars ! – Ha ha !



– Mais non mais non !



La neige ça recouvre tout, alors ça reste immaculé !



Les vacances constituent un terrain
de jeu idéal pour la comédie et la satire sociale,
et ça ne date pas des Bronzés.



Le film s'inscrit en effet
dans une longue tradition cinématographique,
un genre typiquement français : la COMÉDIE DE VACANCES.



Car un pays qui a créé en 1981 un « Ministère du Temps libre »,
a forcément un rapport particulier à la question.



« Temps libre. On y va ! »
Avec cinq semaines de congés payés et onze jours fériés,
la France met 35 millions de voyageurs par an sur la route des vacances...



– Quelqu'un veut un Babybel ?



Cette tradition est ancienne et très ancrée dans la culture française,
puisque dès 1838, Stendhal publiait déjà les "Mémoires d'un touriste".



Quant au cinéma,
dès ses débuts fin XIXe, l'invention des frères Lumière
semblait conçue pour nous emmener en vacances.



Depuis, le cinéma français en général et la comédie en particulier en a fait
l'un de ses sujets de prédilection, documentant au fil des années,
l'évolution de la société et des pratiques touristiques.



« Cette chronologie cinématographique des pratiques touristiques françaises
vous est offerte par le ministère du Temps libre. »
« Voyez donc, comme depuis des décennies, le cinéma invite au voyage...



[♫ Musique jazzy ♫]
Marchons dans les pas de Monsieur Hulot,
à la découverte des premières stations balnéaires,
roulons avec Bourvil sur les routes italiennes,
goûtons ensemble aux joies des voyages organisés
tandis que nos enfants filent en colonie de vacances.



Essayons-nous, pourquoi pas, à la vie en communauté.



Mais méfions-nous tout de même des destinations à risques,
des compagnies low-cost ou de la nourriture épicée. »
Ailleurs en Europe,
le sujet est traité de manière extrêmement diverse puisque
les comédies d'exploitation italiennes et les farces burlesques britanniques
côtoient des chroniques auteurisantes particulièrement acerbes
et pas forcément drôles, sur le tourisme et ses dérives.



Au fond, malgré leur 0 jour de congés payés par an,
les États-Unis restent le seul pays
à produire autant de comédies de vacances que nous.



Mais aux States, on n'est pas là pour beurrer les tartines de Benco.



La comédie de vacances américaine
se concentre donc souvent sur des séjours courts et intenses,
représentés par des sous-genres très spécifiques,
comme la comédie de lune de miel ou la comédie de Spring Break...



Deux films contemporains des "Bronzés"
et particulièrement cultes outre-Atlantique,
illustrent bien les spécificités culturelles des vacances d'été américaines.



"Meatballs" d'abord,
en version française "Arrête de ramer, t'es sur le sable",
qui donne à Bill Murray son premier grand rôle en moniteur irresponsable
d'un camp de vacances pour ados
et "National Lampoon's Vacation", en français "Bonjour les vacances",
qui le temps d'un road trip à travers le pays,
nous fait vivre l'enfer des vacances en famille.



Ces deux classiques,
appartenant chacun à une longue lignée de films au contexte similaire,
suggèrent que les vacances des Américains sont plutôt réservées
soit aux familles, soit aux adolescents.



Si les Bronzés ont la chance de pouvoir vivre, eux,
des vacances d'adultes, ils n'en sont pas moins de grands enfants…



– Ahh ! Y a une bête !



... ou plutôt des ados en pleine puberté,
dont le but premier semble d'épanouir leur sexualité,
mais qui ne cherchent au fond rien d'autre
que trouver leur place dans la société.



– Par exemple là, j'aurais une occasion pour rentrer chez Petrole Hahn.



D'un point de vue américain
et en dépit des calvities et des moustaches,
"Les Bronzés" a finalement tout d'un TEEN MOVIE.



– Il réagit comme un enfant, c'est bouleversant non ?



Mais avant d'être des gosses,
les Bronzés sont surtout d'indécrottables FRANÇAIS.



Grande pourvoyeuse de voyageurs,
la France est aussi, depuis plus de vingt ans,
la première destination touristique mondiale.



Il n'y a rien à dire, rien à faire, ce pays pue les vacances...



– Je suis dans une forme aujourd'hui ! Ça doit être l'iode !



Comme si chaque jour de sa vie morose, au bureau ou à l'usine,
le Français rêvait de transats et d'Autoroute du Soleil...



– J'ai balancé le costard, la cravate, la moustache...



... comme si nous n'étions tout à fait nous-mêmes
que les pieds dans le sable ou sur une piste de ski,
à attendre la vague ou à crapahuter dans les montagnes,
comme si nous n'étions à l'aise qu'en voilier,
en kayak, en safari ou en croisière,
comme si nous étions avant tout des pèlerins,
des routards ou des campeurs.



– Peut-être qu'il faudrait le sucer...



À la manière de Superman,
qui n'est en fait déguisé que lorsqu'il est Clark Kent,
le Français serait un vacancier en puissance,
portant toujours son slip de bain sous le bleu de travail.



– J'ai les cheveux qui ont repoussé !!



Le génie des "Bronzés"
a ainsi été de définir à la perfection ce que nous sommes :
des touristes.



Et donc, la différence entre un crocodile et un alligator...



Ben... c'est caïman pareil.



– J'ai vécu avec une femme et puis au bout de 48 heures,
elle a décidé qu'on se séparerait d'un commun accord.



Alors, j'ai pas bien supporté.



J'ai même essayé de me suicider.



– Ho ho ! Comment ça ?



– On n'est jamais très original dans ces moments-là...



J'ai mis l'Adagio d'Albinoni, j'ai avalé deux tubes de laxatif et puis hop...



J'ai perdu seize kilos et ma moquette.

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