法语助手
2022-10-24
Je m'appelle Philippe Grandcolas je suis directeur de recherche au CNRS, donc un chercheur
en biologie de l'évolution et en systématique
c'est-à-dire que j'étudie la manière dont le vivant a évolué
et j'en tire des descriptions d'organismes, la manière dont on peut les classer, les identifier
pour que la société puisse s'emparer de la biodiversité.
Depuis le début du XXe siècle on a observé l'émergence d'une petite dizaine de maladies de ce type :
le SRAS, le MERS, Ebola, le sida avec le virus HIV.
Toutes ces maladies ont un point commun : elles proviennent de la confrontation
entre les humains et des espèces animales qui étaient autrefois contingentées dans leur milieu naturel.
Les maladies émergentes naissent d'une relation déséquilibrée avec la biodiversité
et donc d'un contact avec des animaux réservoirs de pathogènes.
Ce contact se fait de 2 manières : la fragmentation des milieux,
la forêt est coupée, on peut rentrer à pied dans la forêt.
Les trafics d'animaux sont une source importante de revenus illégaux dans le monde derrière la drogue et la prostitution.
D'autre part, la pression colossale des grands centres urbains dans les villes tropicales et subtropicales
amène les personnes en contact avec le milieu naturel à prélever des animaux dans la nature
et donc à être en contact avec plus de pathogènes.
On peut craindre d'autres émergences dans les années à venir
dans la mesure où les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets.
ll y a déjà des maladies que nous gérons passablement mal
très près de nous, comme par exemple la maladie de Lyme en Europe dont le réservoir principal sont des petits rongeurs
qu'on laisse circuler avec beaucoup de facilité puisqu'on tue leur principal prédateur antagoniste : le renard.
Ces maladies émergentes ne sont pas forcément des pathogènes exotiques
ils peuvent aussi être des pathogènes bien de chez nous
que nous gérons tout aussi mal dans notre environnement européen.
Pour les sociétés humaines, c'est peut-être l'occasion de prendre conscience de la puissance de la biodiversité.
Quand on parle de la crise du climat on comprend tous qu'on ne peut pas complètement se protéger
d'un tsunami ou d'une canicule, la puisssance est exceptionnelle.
On a tendance à mésestimer la puissance de la biodiversité par rapport à celle des éléments climatiques.
Et là on se rend compte qu'il n'en est rien.
Le Covid-19 est révélateur de notre rapport à l'environnement et à la nature.
Ce rapport à la nature nous le cultivons depuis des milliers d'années,
avant d'être sédentaires et de domestiquer des animaux,
nos populations humaines étaient beaucoup plus limitées en taille et en nombre.
Malheureusement nous avons gardé dans pratiquement toutes les cultures humaines
cette propension à considérer que la nature est un puits sans fond
dans lequel on peut puiser sans arrêt.
Aujourd'hui les scientifiques lancent une alerte internationale
sur ce qu'on appelle les limites planétaires.
On a dépassé des limites planétaires dans lesquelles nous affectons l'environnement
au point de nous porter tort directement.
L'interaction entre la biodiversité, les humains et les maladies infectieuses étaient déjà un sujet de préoccupation
pour la science et la médecine depuis des années.
On peut citer le programme "One Health", (Une santé)
dans laquelle on explique que la santé humaine dépend de la santé de l'environnement et de la santé animale.
L'humanité est dans une sorte d'adolescence,
elle est confrontée aux dommages qu'elle a créés dans l'environnement
et à l'émergence de nouvelles maladies,
mais elle n'est peut-être pas encore, comme devrait le faire un adulte responsable,
capable de prendre en compte les conséquences de ses actes et d'adapter son comportement.
Aujourd'hui l'humanité est placée devant l'un des choix les plus importants
qu'elle n'ait jamais eu à faire depuis son origine :
modifier son rapport à l'environnement de manière responsable.
Et c'est vrai que nous avons toutes les solutions pour nous comporter correctement avec notre environnement.
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