法语助手
2023-01-19
Ces gestes étaient plutôt anodins ces dernières décennies,
lorsque sur les marchés, le prix de l’électricité restait abordable.
Et puis tout a changé.
En à peine plus d’un an, il a été multiplié par jusqu’à 15.
Pour les ménages français, la facture, c’est + 4 % en 2022 et + 15 % en 2023.
Ça pourrait même être beaucoup plus, mais l’État a décidé d’en payer une partie.
15 % au lieu de 120 %.
L’État paye donc pour les ménages, mais aussi pour les entreprises ou pour les petites communes.
Et cette situation agace beaucoup.
Le marché européen de l’électricité ne marche pas.
Il est aberrant.
Ce que le ministre reproche, c’est que ce prix de l’électricité est en fait lié au prix du gaz et les prix du gaz ont explosé en 2022.
Or, pour produire son électricité, la France n’utilise presque pas de gaz.
Elle utilise principalement du nucléaire et des énergies renouvelables dont le tarif n’a pas bougé.
Alors, comment expliquer une telle situation ?
Pour allumer la lumière, il faut de l’électricité produite par des centrales électriques.
Mais entre les deux, il y a d’autres acteurs,
notamment des fournisseurs, qui la vendent à chaque ménage ou entreprise.
Ces fournisseurs en achètent d’abord de grosses quantités sur le marché de l’électricité.
Enfin, il en existe plusieurs sortes.
Celui qui a le plus d’influence sur le prix de l’électricité,
c’est celui-ci, le marché Spot.
On y échange une électricité qui sera livrée à court terme,
le jour même ou le lendemain.
On y trouve des vendeurs et acheteurs européens puisque l’électricité peut circuler d’un pays à l’autre.
Voilà comment ce marché fonctionne.
Pour connaître le prix de l’électricité, on utilise ce graphique.
Ici, on place la quantité d’électricité échangée.
Et là, on trouve son prix.
Lorsque le marché a besoin d’électricité à ce niveau-là,
on se demande : Quelle centrale peut en fournir pour le moins cher possible ?
Et pour répondre, on suit cette méthode.
Pour chaque centrale, on prend en compte les coûts marginaux,
c’est-à-dire principalement, un, le prix du combustible utilisé pour produire.
Deux, une taxe plus ou moins lourde selon la quantité de CO2 émise.
En fonction de ça, on appelle les centrales une par une,
de la moins chère à la plus chère, jusqu’à atteindre la quantité d’électricité demandée.
Généralement, ça donne cet ordre.
D’abord, les énergies renouvelables qui n’utilisent aucun combustible et n’émettent pas de CO2, puis le nucléaire pas trop cher car son combustible l’uranium a un prix assez bas.
Ensuite, les barrages hydroélectriques.
Le coût de l’eau est de zéro, mais c’est une ressource assez limitée.
On lui attribue une valeur en fonction de sa disponibilité.
Enfin, les fossiles, le charbon, le gaz ou le fioul dont le prix dépend du cours des combustibles et des quotas CO2.
Quand ces combustibles sont peu chers, c’est surtout le charbon qui arrive en dernier car il émet deux fois plus de CO2 que le gaz et doit s’affranchir de quotas CO2 plus élevés.
Maintenant, ce qu’il faut bien comprendre, c’est que c’est le coût de production de cette centrale, la dernière centrale appelée,
la plus chère, qui détermine le prix général sur tout le marché.
Dans cet exemple, que l’électricité provienne du renouvelable,
du nucléaire ou du fossile, elle coûtera le même prix,
celui de la centrale à charbon.
Bref, quand les énergies fossiles n’étaient pas trop chères,
l’électricité n’était pas trop chère.
Mais l’année 2022 n’est pas une année comme les autres.
En France, plusieurs réacteurs nucléaires ont été débranchés pour de la maintenance.
Mais surprise, au même moment, d’autres réacteurs ont également dû être stoppés car des fissures ont été détectées.
Au total, jusqu’à la moitié des réacteurs nucléaires se sont ainsi retrouvés à l’arrêt en 2022.
La production nucléaire est largement inférieure à celle des années précédentes.
Si l’on reprend ce graphique, ça signifie que la partie nucléaire diminue, l’offre d’électricité recule.
À cela, s’ajoute la situation des barrages.
À l’été 2022, les réserves d’eau ont été très basses par rapport aux années précédentes en raison de sécheresses historiques.
Là encore, l’offre diminue et il faut combler cette partie manquante.
Pour ça, la France doit davantage faire appel aux énergies fossiles,
d’abord en utilisant ses propres centrales.
En 2022, elles produisent davantage qu’en 2021 et 2020.
Mais ça ne suffit pas, il faut aussi demander de l’aide aux voisins.
En 2022, pour la première fois depuis plus de 40 ans,
la France achète plus d’électricité qu’elle n’en vend, principalement à l’Allemagne, à la Grande-Bretagne et à l’Espagne, dont l’électricité provient en grande partie de centrales thermiques.
Or, il y a un autre gros problème qui concerne principalement les centrales au gaz.
Fin du Covid.
L’activité économique est repartie à la hausse.
(langue étrangère) Les livraisons de gaz russe sont à l’arrêt.
En moins de deux ans, le prix du gaz a été multiplié par jusqu’à 20.
Bref, on dépend beaucoup plus du gaz que d’habitude, et ce,
alors que le gaz est beaucoup plus cher que d’habitude.
Désormais, c’est une centrale à gaz qui arrive le plus souvent en dernier et qui fixe le prix général de l’électricité.
Celui-ci atteint un niveau beaucoup plus élevé qu’auparavant.
Mais comment expliquer un tel système ?
Pourquoi se retrouve-t-on à payer l’électricité au prix du gaz alors qu’il est minoritaire dans le mix électrique français ?
Pour comprendre, il faut bien voir que l’électricité n’est pas une marchandise comme les autres.
Avec des chaussettes, des spaghettis ou des lampes,
on peut les fabriquer, puis les stocker pour les vendre quand on veut et à qui on veut.
Pour l’électricité, ce n’est pas possible, on ne peut pas la stocker en grande quantité et on ne peut pas décider quel producteur livre quel consommateur.
Tout le monde produit une seule électricité pour tout le monde.
Ça signifie que toutes ces centrales doivent produire de l’électricité pile au moment où on en a besoin.
Et pire que ça même, elles doivent produire exactement ce dont les clients ont besoin.
Si on envoie trop ou pas assez d’électricité dans le réseau,
le système peut s’effondrer en quelques minutes.
Black out.
Une telle organisation a donc plusieurs intérêts.
Un, en fixant le prix sur la centrale la plus chère, on s’assure que l’offre atteigne bien le niveau de la demande.
Chaque centrale a intérêt à produire car elle est plus rémunérée que si elle ne produisait pas.
Deux, en achetant d’abord l’électricité des centrales les moins chères du marché, l’idée est en principe d’obtenir le prix le moins élevé.
Les centrales les plus chères arrivent en dernier recours.
Trois, en théorie, toutes les centrales situées ici, celles qui produisent pour moins cher que le tarif marginal, peuvent gagner des sous,
et donc rentabiliser leur investissement de départ.
Mais le prix du gaz et les problèmes du parc nucléaire français mettent aujourd’hui surtout en lumière les limites du marché,
en particulier la volatilité des prix inquiète tout le monde.
Si les prix tombent trop bas, la rentabilité des centrales s’effondre.
Les investisseurs sont dissuadés d’investir dans de nouvelles centrales.
S’ils grimpent trop haut, les factures explosent pour les consommateurs.
Face aux nombreuses critiques, la Commission européenne a annoncé qu’elle allait réformer ce marché en 2023.
Quoi qu’il en soit, il est probable que le prix de l’électricité reste élevé encore un moment, car une partie de l’électricité est achetée en avance au prix fort pour une distribution à des échéances plus lointaines.
Mais surtout, il est probable que le prix du gaz reste élevé ces prochaines années en l’absence de gaz russe et l’installation de nouvelles centrales, renouvelables ou nucléaires,
prendra du temps.
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