法语助手
2022-05-22
Salut Gen !
Salut ! Comment ça va ?
Ça va, ça va et toi ?
Ça va bien, merci.
Alors, merci d'avoir accepté mon invitation.
Mais avec grand plaisir.
Ça me fait très plaisir de t'avoir sur la chaîne
pour pouvoir parler un peu des différences
entre le français de métropole et le français québécois.
Donc toi, t'es un peu l'experte sur YouTube sur cette question.
Est-ce que tu peux te présenter
pour les personnes qui ne te connaissent pas encore ?
Oui, certainement.
Je m'appelle Geneviève Breton.
Ma chaîne s'appelle Ma prof de français.
Et puis moi, je me spécialise sur l'enseignement de la langue française
mais du point de vue québécois,
donc, le québécois informel,
comment on parle dans la vie de tous les jours, comment on parle normalement.
J'ai enseigné en francisation à l'université,
donc pour les étudiants étrangers qui doivent apprendre le français.
Et on me disait souvent :
« je comprends très bien dans la classe,
je comprend les profs quand vous me parlez,
mais quand j'arrive dans la vraie vie, c'est une autre histoire.
J'ai de la difficulté à communiquer.»
Donc, en cherchant des ressources pour aider mes élèves,
je me suis rendu compte qu'il y avait pas grand-chose
qui était fait sur le français québécois,
ou ce qui était fait, c'était très anecdotique.
Beaucoup, j'explique, je sais pas,
une expression ou une prononciation sans trop de contexte
ou sans trop expliquer d'où ça vient.
Donc, quand la pandémie est arrivée, j'ai décidé de lancer la chaîne
pour pallier ce manque de ressources sur le français québécois informel.
Pour commencer, j'aimerais qu'on...
parce que nous, en France, on a beaucoup de stéréotypes,
d'idées préconçues sur le français québécois
et au final, on le connait assez mal.
Donc, on va essayer de resituer un peu les choses dans leur contexte.
Alors, est-ce que le Québec est la seule province au Canada
dans laquelle on parle le français?
Ce n'est pas la seule province où on parle français.
C'est la seule province qui a le français comme unique langue officielle.
Donc, il y a beaucoup de francophones au Nouveau-Brunswick,
dans les Maritimes, en Acadie.
Le Nouveau-Brunswick est la seule province canadienne
qui a le français et l'anglais comme deux langues officielles.
Mais sinon, on retrouve des francophones en Ontario, au Manitoba
et jusque sur la côte Ouest aussi et dans le Nord.
Les territoires en haut ont souvent le français, l'anglais
et des langues autochtones aussi comme langues officielles.
Mais le Québec, c'est la seule province
qui a le français comme unique langue officielle
Et est-ce qu'il y a des différences ?
Est-ce qu'il y a des accents régionaux, justement,
entre le français québécois et le français parlé dans ces provinces ?
Oui, il y a deux grands groupes :
les Acadiens, dont je viens de vous parler,
qui sont un autre groupe de Français de colons français, en fait.
Ces colons là venaient plus de la région du Poitou, en grande majorité.
Donc eux, ils se sont installés dans les Maritimes,
donc Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse,
un peu sur l'Île-du-Prince-Édouard aussi.
Il y a des Acadiens qui vont aussi jusque dans la péninsule gaspésienne, au Québec.
Donc eux, c'est un groupe linguistique qui a certaines particularités de leur langue.
Sinon, il y a les Québécois,
donc c'est sûr qu'on est les francophones majoritaires au Canada.
Et puis, ce sont des gens de la Nouvelle-France,
donc du Québec, du territoire du Québec,
qui sont allés s'installer plus vers l'Ouest.
Donc, oui, il y a des différences.
Je pense que les francophones minoritaires au Canada
ont plus d'influence de l'anglais dans leur langue et dans la prononciation.
Mais sinon, c'est pas mal le même vocabulaire qu'au Québec.
Ok.
Et t'as parlé justement des différences entre
le français québécois formel et informel.
Et dis-moi si je me trompe, mais moi, j'ai l'impression que
le français québécois formel, il est plus proche du français de métropole,
du français formel, en tout cas de métropole,
que le français québécois informel.
Est-ce que mon impression est vraie ou ..?
Tu as tout à fait raison.
Plus on monte dans les registres de langue soutenus, soignés,
moins les différences régionales sont perceptibles.
Je pense que ça doit être vrai avec d'autres langues aussi.
Si on regarde l'espagnol,
par exemple l'espagnol formel d'Espagne et formel du Mexique,
ça doit être beaucoup plus proche que
si les deux parlent en langue populaire, en langue informelle.
Donc, c'est sûr que c'est la prononciation.
En langue formelle,
la grammaire est exactement pareille en France et au Québec.
Le vocabulaire va différencier un peu,
peut-être plus pour les réalités culturelles,
donc une façon de nommer
les différents hôpitaux ou le système d'éducation,
bien sûr, ça va être différent.
Mais sinon, la langue, le vocabulaire est semblable.
C'est vraiment la prononciation où est-ce qu'on reste
avec des différences plus marquées.
Ouais et puis toutes les références au hockey, aussi.
Au hockey !
Il faut pas prononcer le « h » au hockey
Ok, ok.
Justement, donc maintenant,
j'aimerais qu'on s'intéresse un peu aux différences de prononciation.
Toi, tu parles un français québécois.
Mais est-ce qu'il existe un seul français québécois
ou est-ce que là aussi, il y a des différences de prononciation
selon l'endroit où on se trouve ?
Il y a des différences, bien entendu, selon les régions du Québec.
Dans ma chaîne, moi je parle, comme tu dis,
souvent du français québécois.
Je fais une espèce de généralisation.
Je m'attarde beaucoup aux traits qui sont communs à toutes les régions.
Mais plus une région est éloignée de Montréal
ou des grands centres de Montréal, de Québec...
Mais déjà, entre Montréal et Québec, on note certaines différences d'accent.
Puis là, dans les régions un peu plus éloignées
(Saguenay, Lac-Saint-Jean),
ils ont un accent bien reconnaissable,
en Gaspésie...
Donc, c'est ça, chaque région a ses particularités
au niveau du vocabulaire, beaucoup.
Puis certaines régions ont des traits de prononciation plus marqués.
Ok ok.
Donc on va essayer de comparer un peu ton accent et le mien.
Donc voilà, moi je peux pas prétendre
représenter tout le français de métropole puisque moi aussi j'ai un accent,
l'accent de région Centre
(je ne sais pas s'il s'appelle comme ça, mais voilà).
Donc, je crois qu'une première différence,
c'est au niveau de la prononciation des « a ».
Donc ce que je te propose, c'est que moi, je vais lire certaines phrases.
Et puis toi, tu vas les répéter comme ça, on va essayer d'écouter les différences.
Ok ?
Allons-y !
C'est pour ça.
Hmm, ok.
La base.
Le climat.
Le regard.
Arrête !
Hmm hmm, ok.
Donc là, c'est intéressant aussi sur « arrête »
parce qu'il y a une différence
au niveau de la prononciation de l'accent circonflexe, du « ê ».
Tout à fait.
On parlait tout à l'heure des distinctions Montréal-Québec.
Ça, c'est un mot,
il y a comme une frontière quelque part entre Montréal et Québec.
Je me rappelle pas laquelle qui est lequel.
Je pense qu'à Québec, c'est « arrête », on prononce comme toi, « arrête ».
Et à Montréal, c'est « arrête », « arrête » avec un « ê » plus long.
Au Québec, on a gardé la distinction...
Ben là, on parlait des « a » tout à l'heure.
Donc il y a deux types de « a » : le « a » de pattes et le « a » de « pâtes »,
qui est plus long, qui est plus à l'arrière de la bouche.
On a gardé deux « è » :
le « è » de « mettre »
et le « aî » de « maître » ou de « arrête »
quand on entend le circonflexe.
Ouais, justement,
ça, ça vous permet de
distinguer des mots qui sont des homonymes en français,
par exemple, le verbe « mettre » et le nom « maître », « un maître.»
En français, c'est la même prononciation, alors que vous, le verbe, c'est :.
« Mettre. »
Et le nom :
« Maître.»
Donc, c'est assez pratique d'avoir cette... de prononcer cet accent circonflexe.
Tout à fait.
Et d'ailleurs, quand ils ont décidé de réformer l'orthographe
dans les années 90,
qu'ils ont fait disparaître, « disparaître » ce circonflexe-là sur le « î »,
je trouvais ça dommage parce qu'au Québec, on l'entend :
donc « prochaine », « une prochaine »,
mais « une chaîne », « ma chaîne YouTube.»
Donc moi, je l'entends, le circonflexe, mais bon, on n'est plus obligés de l'écrire.
Ok, ok.
Ensuite, il y a des différences au niveau des voyelles nasales, aussi.
Alors là aussi, je te propose de faire le même exercice.
Allons-y.
Le pain.
Le train.
Un enfant.
Celui-là, on va le répéter parce que justement, il y en a deux.
Il y a le « en » de... le premier « enfant ». Un enfant.
Un enfant.
Moi j'ai deux « en » différents.
Ouais.
Alors que nous, en métropole, c'est exactement le même en : en et an.
Un parent.
L'adjectif « brun ».
Brun.
Et le dernier : une princesse.
Une princesse.
Donc nous, la prononciation de nos voyelles nasales,
c'est un peu plus derrière, à l'arrière de la bouche,
et vous, c'est plus sur le bord des lèvres.
Je pense qu'en général, effectivement,
les voyelles nasales françaises sont plus postérieures et sont plus ouvertes :
enfant, un enfant, un enfant.
Notre « in » est plus fermé que le vôtre.
Donc, quand tu dis « princesse », moi c'est « princesse »,
ma bouche est moins ouverte.
Et effectivement, c'est un peu plus à l'avant de la bouche, plus vers le nez.
C'est vrai.
D'ailleurs ce trait-là, de trait nasal,
quand un Européen veut imiter un Québécois,
c'est souvent une des premières choses que vous remarquez,
qui vous saute aux oreilles
et que vous allez tenter d'exagérer.
Donc, ça devient vite très caricatural si on maîtrise pas bien ce trait-là.
C'est vrai, c'est vrai.
Justement, qu'est-ce que vous pensez...
parce que les Français, souvent, ont, comme sur beaucoup de sujets,
un avis très tranché sur l'accent québécois.
Alors, il y en a qui trouvent ça mignon, cute, adorable, etc.
Et d'autres, au contraire, qui trouvent cet accent horrible.
Qu'est-ce que vous pensez au Québec, justement...
Parce qu'il y a beaucoup de Français qui déménagent, notamment à Montréal...
Qu'est-ce que vous pensez
quand les Français ont ce genre d'avis sur votre façon de parler français ?
Ben, je peux pas me prononcer pour tous les Québécois.
Mais personnellement, quand j'entends des adjectifs comme
« pittoresque » ou des choses comme ça,
bon, c'est à la limite un peu condescendant parfois.
Mais je pense que c'est juste une question d'exposition, encore une fois.
Tu sais, la première fois, moi, quand j'ai entendu un accent de la Provence,
j'ai trouvé ça dont joli et dont chantant.
Tu sais, c'est tellement cliché.
Alors probablement que quelqu'un de Marseille
qui m'entendrait dire ça, il ferait comme :
«revenez-en, là,
c'est comme ça qu'on parle, pis c'est pas plus pittoresque qu'un autre accent.»
Donc, je pense que c'est normal d'avoir une réaction au début,
la première fois qu'on est exposé à quelque chose,
mais il faut juste rester conscient que...
On peut garder nos commentaires pour nous, des fois.
C'est vrai, c'est vrai.
Et pour finir, sur cette question de prononciation,
il y a aussi la façon, justement, de prononcer les pronoms personnels,
notamment la troisième personne du singulier.
Donc, « il » et « elle », en tout cas dans le français québécois informel,
vous, comment vous le prononcez ?
Donc, les « l » ont tendance à disparaître.
Le « l », c'est une consonne liquide,
puis dans mes formations, c'est quelque chose que j'explique là
pour que les gens arrivent à systématiser un peu ces prononciations-là.
Il y a des raisons pourquoi que le « l » disparaît.
Puis c'est pas vrai juste au Québec.
C'est vrai en France aussi, je pense, dans le français informel.
Donc « il vient » par exemple, «i vient », le « l » disparait simplement :
« i vient».
Et pour le « elle » aussi.
Donc mes deux « l » vont avoir tendanceà disparaître.
Vous, en France, vous dites « e vient », si je ne m'abuse.
Hmm hmm, ouais, ouais.
« E vient », « e peut », j'entends souvent ça en français européen.
C'est vrai.
Nous, notre « e » est devenu un peu plus ouvert, donc « a vient ».
Ça va être un simple « a ».
« A vient », « a peut.»
Et là, si mon verbe commence par une voyelle,
je garde le « il » pour faire la liaison,
donc « al arrive », « al habite à Montréal ».
Ok.
Nous, on fait ça aussi avec « il ».
Donc c'est vrai que le « il » devient « i » dans le français informel.
Par exemple, « i peut pas » au lieu de « il ne peut pas.»
Par contre, quand le verbe commence par une voyelle,
là on garde le « l », alors que vous, non.
Donc toi, tu as dit « i arrive », c'est ça ?
Nous, on dirait pas ça.
On dit « il arrive » même dans la langue informelle.
Maintenant, on va parler peut-être de la grammaire informelle.
Alors au niveau de la grammaire, ce que j'ai remarqué,
c'est que vous avez tendance à utiliser « tu » un peu dans tous les sens.
Alors, est-ce que tu peux m'expliquer ça ?
À quoi ça correspond ce « tu », notamment dans les questions ?
Oui, tout à fait.
Alors, notre fameux « tu » interrogatif,
c'est quelque chose qui frappe beaucoup les francophones.
D'ailleurs, quand ils arrivent au Québec, ils ont tendance à se demander
pourquoi on double le pronom : « Tu veux-tu manger ?»
Et que des fois, ils pensent qu'on se mélange avec le vouvoiement.
« Vous voulez-tu manger ?»
En fait, ce qu'il y a à savoir, c'est que ce n'est pas un pronom personnel.
Ce n'est pas le « tu » de « toi », du pronom qui représente la deuxième personne.
C'est vraiment une particule interrogative.
Et ça vient du « ti ».
Donc en français, plus régional, plus archaïque aussi, j'oserais dire,
on peut rajouter un « ti » après le verbe pour en faire une question fermée.
C'est l'équivalent de « est-ce que.»
Donc, « est-ce que tu manges ?» = « tu manges-ti ?»,
et ça me fait une question fermée.
Et au Québec, les gens savaient pas vraiment d'où ça venait, cette particule-là.
Ils ont pensé que c'était le « tu » pronom personnel.
Par hypercorrection, ils ont transformé le « ti » en « tu.»
Et c'est ce qui nous donne les fameuses questions en « tu.»
Mais c'est tellement économique et pratique comme formulation.
Je peux l'utiliser à n'importe quel sujet,
n'importe quelle personne grammaticale,
n'importe quel verbe, n'importe quel temps de verbe.
Donc, « On y va-tu ? »,
« Vous voulez-tu manger ? »,
« On va-tu ? »,
« A peut-tu ? », « A pouvait-tu ? »
donc...
« Il mouille-tu ? »
« Il mouille-tu ? », même pour les impersonnels.
C'est vraiment pratique et très économique.
Ok, c'est vrai, c'est plus pratique que « est-ce que », notamment.
C'est plus court.
Maintenant, on va s'intéresser un peu au vocabulaire.
Il y a des incontournables, des choses dont on est obligés de parler.
Alors moi, je vais les dire en français de métropole
et puis toi, tu vas donner la version en français québécois, ça marche ?
Parfait, c'est vendu.
Une voiture.
Un char.
Ok.
Et il me semble que maintenant, il y a différents...
Selon les contextes, vous dites pas toujours « un char », c'est ça ?
Ou selon les registres de langue ?
Tout à fait.
Alors là, moi, comme on a dit tantôt,
plus on descend dans les variantes populaires,
plus c'est différent, éloigné.
Donc je vais vraiment avec le français populaire.
Fait que ça serait « un char ».
Informel, une auto, une automobile.
Est ce que... ça doit s'utiliser en France aussi, une auto ?
On l'utilise très rarement, mais on a le mot ouais.
Ok.
Puis standard neutre : une voiture.
Un vélo.
Quand j'étais petite...
Maintenant, on l'entend beaucoup le vélo ici,
c'est très tendance d'aller travailler en vélo.
Quand j'étais petite, on parlait d'un bicyc'.
Un bicyc', c'est la contraction d'une bicyclette.
Mais... C'est ça.
Je pense que dans les dernières années,
avec toute la mode de faire attention à être plus plus actif
et éviter les moyens de transport polluants, ben aller travailler en vélo...
les gens parlent de plus en plus du vélo
et on a adopté le même mot que vous.
Ok.
Donc ça, c'était pour les modes de transport.
Et « des chaussures.»
Des souliers.
Le terme générique ici, c'est « des souliers.»
Ok.
Donc, c'est intéressant parce que nous,
c'est des mots qui semblent très démodés maintenant,
mais qu'on utilisait encore au début du XXe siècle,
je dirais dans la première moitié du XXe siècle.
Donc forcément, on les comprend, on les connaît,
mais en métropole, ils sont plus utilisés maintenant.
Mais c'est drôle.
Je pense que...
Je me souviens pas si c'est la Belgique ou la Suisse,
mais il y a un de ces deux pays-là qui a aussi le...
Le générique, c'est aussi « souliers ».
Donc il y a certains traits que c'est vous qui avez changés, en fait,
puis le reste de la Francophonie a gardé d'autres mots plus...
qui sont maintenant archaïques pour vous.
C'est vrai.
Ouais et là en plus, on approche de Noël
et il y a la fameuse chanson « Petit papa Noël.»
Dans cette chanson, on utilise le mot « souliers », toujours.
« Dans nos petits souliers.»
Donc, voilà, tout le monde connaît encore le mot.
Qu'est-ce qu'on a d'autre ?
Ah oui, pour...
Si je veux parler de ma petite copine ou ma copine,
vous, vous avez une autre expression pour ça ?
Oui, donc, la petite amie, c'est « une blonde ».
Et ça n'a rien à voir avec la couleur des cheveux.
Donc mon chum peut parler de moi comme étant sa blonde,
même si j'ai les cheveux bruns.
Et donc, lui, tu as dit que c'est ton chum.
Mon chum, bah oui, c'est vrai, j'ai vendu le punch.
Fait que un petit ami, c'est « un chum. »
C'est un... ça vient de l'anglais, bien sûr, chum.
Mais c'est drôle parce que
mes amis américains n'utilisent pas vraiment ce mot-là.
Pour eux, ça sonne aussi archaïque.
Donc j'ai appris plus tard que c'était de l'anglais britannique archaïque.
Donc c'est drôle de voir que nous...
certains anglicismes ont été empruntés
du temps vraiment plus de la conquête anglaise.
Donc c'est très drôle.
C'est vrai.
Ça sonne bien, « mon chum ».
Mais ça peut avoir différents sens aussi, non ?
Oui, il faut faire attention.
Donc, « chum », le vrai sens en anglais, c'est «un camarade », « un ami.»
Donc on peut parler de « mon chum », « mon chum de gars ».
Si je précise « de gars » ou « ma chum de fille »
parce que le mot peut être employé au féminin aussi.
Donc, mon chum de gars, ma chum de fille,
là, c'est sûr que c'est un ami.
Au pluriel aussi :
« je vais aller prendre une bière avec mes chums », mes amis.
Je pense que vous diriez « mes potes » dans cette situation-là ?
Tout à fait.
Mais quand je dis « mon chum »,
habituellement, c'est mon petit ami, mon copain.
Ok.
Ensuite...
Ah oui, tout à l'heure, j'ai utilisé l'expression « il mouille.»
Qu'est-ce que ça veut dire « il mouille » ?
Tu peux l'expliquer ?
« Il mouille » ça veut dire qu'il pleut.
Ouais, donc le verbe « mouiller.»
On a aussi le verbe « mouiller » en France,
je pense que c'est le même sens.
Vous avez aussi, pour ce sens-là, mouiller quelque chose ?
Oui, oui, bien sûr.
« Je suis tombée puis, je suis toute mouillée. »
Ou « j'ai mouillé mon pantalon.»
Ok, ok.
Et ah oui,
est-ce que tu pourrais nous expliquer ce que veut dire le verbe « jaser »?
Jaser, c'est un beau mot informel pour dire, discuter, bavarder,
bavarder, vous le dites aussi ?
Hmm hmm.
Donc voilà, on a le verbe « jaser.»
Puis on a l'expression « piquer une jasette »
Ouais, j'adore cette expression !
« Piquer une jasette », c'est faire un brin de conversation avec quelqu'un.
Et à l'inverse, maintenant, j'aimerais qu'on parle un peu des faux amis.
On a certains mots qui sont utilisés en France
et qui ont un sens différent au Québec.
Par exemple, au niveau des repas.
Donc chez nous, le premier repas de la journée, c'est le petit déjeuner
et chez vous, c'est ?
Le déjeuner.
Le déjeuner.
Donc chez nous, le déjeuner, c'est le deuxième repas de la journée,
celui qu'on a vers midi.
Donc chez vous ensuite, le deuxième, c'est ?
Le dîner.
Le dîner, c'est à midi ici.
Et le soir, on soupe, le souper.
Ok.
Donc, en fait, on a un repas d'avance sur vous !
Et nous, par contre,
on n'a pas le souper, donc le soir, on a le dîner.
Parfois, c'est vrai que certaines personnes utilisent « le souper »,
mais bon, c'est aussi un peu démodé maintenant.
Donc nous, c'est le petit déjeuner, déjeuner, dîner et vous ?
Déjeuner, dîner, souper.
C'est intéressant de savoir que en Belgique et en Suisse aussi,
ils ont gardé les mêmes repas qu'ici au Canada.
Puis, en fait, encore une fois, c'est vous, les Français,
qui avez changé vos habitudes.
Les gens se sont mis à se lever plus tard,
donc ça a pris un repas avant le déjeuner.
Donc, vous avez appelé ça le petit déjeuner.
Mais pour les autres pays francophones, ben on a gardé les repas originaux.
C'est vrai.
Nous, malgré l'Académie française qui fait tout son possible
pour que la langue n'évolue pas,
on fait évoluer la langue et on la fait changer très, très rapidement.
C'est vrai.
Qu'est-ce qu'on a d'autre ?
Ah,« bienvenue » chez vous, ça a un autre sens, il me semble ?
Oui, « bienvenue », on peut utiliser ça comme réponse à « merci.»
C'est un anglicisme, c'est critiqué.
Donc nous aussi, on a l'équivalent de l'Académie française,
c'est l'Office québécois de la langue française
qui veut un peu encadrer l'usage de la langue,
qui fait des recommandations, mais qui, bien sûr,
n'a pas de contrôle sur ce que les locuteurs disent et utilisent.
Donc, malgré que l'OQLF nous dise
« il faut pas dire "bienvenue" parce que c'est un anglicisme !»
Vous allez l'entendre probablement.
Donc « Merci !» « Bienvenue !»
La traduction de « welcome ».
Ok. Et est-ce que vous dites « de rien » aussi ?
On dit très bien « de rien ».
D'accord, ok.
Il y a pas de quoi.
On a toutes les mêmes que vous, mais on a un « bienvenue » en plus.
Ok, ok.
Ah, le dépanneur.
Alors en France, un dépanneur,
c'est quelqu'un qui va dépanner, notamment pour les voitures.
Donc il va.... si votre voiture tombe en panne,
un dépanneur va venir chercher votre voiture pour l'emmener au garage.
Et chez vous, par contre, ça a un autre sens le dépanneur.
Oui, le dépanneur, ici, c'est le petit magasin de quartier
où est-ce que je peux aller acheter du lait
ou des choses qui me manquent si l'épicerie est fermée, le dépanneur.
Ok, donc, vous 'utilisez plus souvent que nous, je pense.
Oh oui, oui.
C'est un mot très, très courant.
Mais nous, pour le camion de dépannage, on va dire « la dépanneuse »
ou en bon québécois, « le towing »,
« le towing est venu chercher mon char. »
On a « la dépanneuse » aussi pour le camion, mais la personne qui fait ça,
c'est... en général, c'est plutôt un homme, donc c'est « le dépanneur ».
Ah ok.
Il me semble.
Et le dernier faux ami que j'avais noté, c'est « une liqueur ».
Donc une liqueur, en France, c'est toujours quelque chose d'alcoolisé
qu'on boit en général à la fin du repas, après le dessert.
Et chez vous, ça a un autre sens, une liqueur ?
Ça peut avoir un autre sens.
Quand on va à la SAQ qui est l'entreprise d'État
pour vendre de l'alcool, les vins, les spiritueux,
donc, il y a une section liqueurs, puis là, on trouve de l'Amarula et... bon,
peu importe, tous les liquoreux qui sont là.
Mais de la liqueur, c'est notre mot informel aussi pour de la boisson gazeuse,
donc un Coke et un Sprite, c'est de la liqueur.
Ok. Ce que nous, on appelle des sodas.
Ouais, donc, faites pas le saut si vous entendez un petit Québécois
qui demande de la liqueur à ses parents !
C'est pas un jeune alcoolique, mais il veut juste un Coca.
Ok, ok.
Il est juste accro au sucre.
Exactement.
Ok, bon, je pense qu'on a fait un bon tour d'horizon.
On a abordé un peu les principales différences.
On pourrait en parler encore pendant des heures,
mais voilà, peut-être qu'on t'invitera une autre fois sur la chaîne.
Et pour mes abonnés qui veulent en savoir plus sur le français québécois,
où ils peuvent te trouver ?
La meilleure façon, c'est sur YouTube : « Ma prof de français.»
C'est vraiment là que je suis le plus active.
J'ai aussi une page Facebook et Instagram où je publie un peu moins régulièrement.
Ok, très bien. Super, merci.
Bon, bien sûr, je mettrai tous les liens dans la description de la vidéo.
Et voilà, on se rappelle bientôt pour faire l'épisode 2 ?
Super ! Merci beaucoup de l'invitation,
ça a vraiment été un plaisir de discuter avec toi.
Merci, à bientôt !
Bye bye !
沙发还没有被抢走,赶紧过来坐会吧