法语助手
2021-01-03
Cette semaine, Destination francophonie vous emmène au Cambodge.
Bonjour.
Si vous venez au Cambodge et que vous faites une petite balade sur les bords du Mékong, dans la capitale à Phnom Penh, ou d'ailleurs dans n'importe quel endroit du pays, vous serez surpris par une chose : le sourire des Cambodgiens.
Et en plus, très souvent, ce sourire est accompagné par la langue française.
Bonjour. Bonjour.
Bienvenue au Cambodge. Le Cambodge a une longue histoire avec la langue française.
Pendant près d'un siècle, jusqu'en 1953, le pays était sous protectorat de la France.
Il reste encore, dans tout le pays, des traces de cette présence française, dans l'architecture, jusque dans les administrations où vous trouvez encore de très nombreux francophones.
A cette époque, toute la famille royale parle français.
Au début des années 60, le roi du Cambodge, Norodom Sihanouk, est même l'un des pères fondateurs de la Francophonie, avec le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, le Tunisien Habib Bourguiba et le Nigérien Hamani Diori.
Mais pendant la période des Khmers rouges, de 1975 à 1979, la plupart des intellectuels et des professeurs ont été tués, emprisonnés ou déportés.
Parmi eux, de nombreux professeurs de français.
C'est pourquoi, à la fin de cet évènement tragique pour le pays, il n'y avait presque plus de professeurs, ni dans les écoles, ni dans les universités pour enseigner le français.
Mais la Francophonie n'a jamais disparu au Cambodge.
Le roi actuel, Norodom Sihamoni, qui règne sur le royaume, est par exemple un excellent francophone.
On peut même dire que cette francophonie de cœur connaît partout un renouveau.
Il y a d'ailleurs une particularité dans ce pays.
A l'université, les jeunes Cambodgiens peuvent étudier toutes les disciplines en français.
C'est le cas en génie civil, médecine, littérature, sciences humaines, droit, économie ou encore gestion.
Dans ces disciplines, ils peuvent même obtenir des diplômes français.
On les appelle des filières francophones et on les trouve surtout dans les universités publiques.
Toutes ont le nom d'Université royale, et oui, nous sommes bien au royaume du Cambodge.
C'est justement à l'Université royale de droit et des sciences économiques que je vais vous présenter l'une des meilleures filières francophone du pays. En 1991, les accords de Paris marquent la fin de la guerre civile au Cambodge.
Tout est à reconstruire, et avant tout, les élites du pays décimées pendant la guerre.
Les autorités cambodgiennes se tournent alors vers la France.
C'est la naissance des filières francophones universitaires.
Celle de droit et d'économie date de 1993.
Les étudiants viennent de tout le pays et de toutes les classes sociales pour s'y inscrire.
Ils sont une centaine à être recrutés sur concours.
Pendant toute l'année, ils suivent 250 heures de cours de français et bénéficient de l'espace francophone de la filière.
Pour eux, le défi est là, pouvoir suivre une licence de droit et d'économie tout en français.
Les cours sont dispensés par des professeurs Cambodgiens et Français.
Les étudiants peuvent poursuivre leurs études en master pour obtenir le diplôme en droit ou en économie proposé par un consortium d'universités françaises et Nitikar est un pur produit de cette filière francophone.
Après avoir obtenu un master en France, elle revient au Cambodge, embauchée dans un prestigieux cabinet d'expertise juridique où elle donne des conseils en droit des affaires.
Elle est même devenue avocate au barreau du Cambodge.
Nitikar n'a jamais coupé les liens avec la filière qui l'a formée.
Bien au contraire, elle continue, plusieurs fois par semaine, à dispenser des cours de droit aux étudiants.
Elle est aussi devenue la présidente de l'association des anciens étudiants de la filière qui se retrouve régulièrement de manière conviviale.
Ces francophones, qui occupent aujourd'hui des postes clés dans l'administration ou dans les entreprises, poursuivent cette relation positive du Cambodge avec sa francophonie.
Bonjour.
Bonjour Ivan.
Qu'est-ce que ces études dans cette filière, ont changé dans ta vie professionnelle et personnelle ? Je vais commencer d'abord par mon avis personnel.
Ici, j'ai fait beaucoup de bons amis, Cambodgiens bien sûr, dans la filière parce qu'on a fait trois ans ensemble dans la figure de droit.
Ce sont des bons moments et de bons souvenirs dans ma vie.
Par rapport à ma vie professionnelle, le droit fait en français, c'est un atout professionnel.
Je suis très fière de (inaudible) avec la filière spéciale de droit ici.
J'encourage les gens à faire un double diplôme.
Je trouve que c'est exceptionnel d'avoir un diplôme en droit cambodgien et un diplôme en droit français.
On n'a pas besoin d'aller en France pour avoir ce diplôme.
Quand on voit qu'on a deux diplômes dans nos mains, on peut facilement trouver un travail.
Maintenant, je vais rencontrer deux étudiantes de la filière, une Française et une Cambodgienne.
Mais avant ça, je vais faire quelques échanges avec le vice-doyen de la faculté de droit.
Et lui aussi, il est francophone. Oui, je suis francophone. Estelle et Vichy sont deux étudiantes de la filière de droit.
L'une est Cambodgienne, l'autre est Française.
Estelle fait partie de ces dizaines d'étudiants Français qui ont décidé de faire un master de droit au Cambodge.
Elle aide aussi les étudiants Cambodgiens à se préparer aux épreuves du concours d'éloquence en français. Bonjour Estelle.
Bonjour Sammaveacha. Estelle, pourquoi tu as décidé de venir étudier le droit, ici, dans cette filière ? Pour l'approche internationale.
On a l'habitude, en France, d'avoir une approche très théorique du droit des affaires internationales.
Venir au Cambodge, c'était l'occasion d'avoir une approche pratique grâce à des stages en cabinet d'avocats ou en entreprise.
Ce qui m'a surpris, c'est principalement la motivation des étudiants, leur capacité à travailler en français et à s'entraider.
Si je suis venue au Cambodge, c'était justement pour avoir cette approche avec les étudiants
Cambodgiens, comprendre comment ils réfléchissent et pouvoir transmettre le français qui est ma langue natale.
Ce concours d'éloquence est très enrichissant pour eux.
Si on peut, les aider, c'est avec plaisir qu'on le fait. Et toi, Sammaveachea, pourquoi tu as décidé de suivre ces études de droit ici ? Je suis très passionnée par la langue française.
C'est une langue très belle, très diplomatique.
Si vous parlez français, vous comprenez la mentalité des Français, la philosophie des
Français ou quelque chose comme ça.
Justement, une autre langue nous mène vers une autre perspective.
Pour vous expliquer, pourquoi ces filières sont si importantes pour la francophonie au
Cambodge, je vous emmène à l'Institut français.
On va rencontrer Lucile Seguin.
Venez.
Bonjour Lucile. Bonjour Ivan.
Pourquoi les jeunes Cambodgiens décident d'étudier dans les filières francophones ?
Pour les étudiants Cambodgiens, ces filières francophones et ces diplômes français représentent une vrai opportunité d'accéder à l'enseignement supérieur français et d'avoir des diplômes qui sont reconnus à l'international.
Au-delà de ça, la France jouit d'une très bonne réputation au Cambodge.
L'enseignement supérieur français reste le choix de l'excellence, donc les étudiants qui n'ont pas forcément les moyens de partir étudier en France, peuvent être diplômés par la France au Cambodge. Si vous souhaitez en savoir plus sur la filière francophone droit, économie, gestion.
Rendez-vous sur notre site internet.
Nous, on se retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle destination.
D'ici là, du Cambodge, je vous souhaite une très bonne semaine à tous sur la planète francophone !
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