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Nicolas Maury dévoile ses icônes, de Vanessa Paradis à Brad Pitt

Bonjour Vogue Paris, je suis Nicolas Maury et je vais vous parler des icônes de ma vie, de celles qui ont fait ce que je suis.

Iconic.

Sans hésiter, l'icône de mon enfance, c'est Vanessa Paradis.

C'est celle que je collais au mur, celle que je collais dans mes cahiers.

Je l'ai vue pour la première fois, j'ai déjeuné avec elle parce que j'allais tourner un film avec elle, qui s'appelle Un couteau dans le cœur de Yann Gonzalez.

C'était le dernier plan du tueur aux mots.

Bravo !

Je l'ai rencontrée et c'était encore plus extraordinaire que l'image que j'en avais.

Mais j'aime bien la maintenir à cet endroit d'icône, parce que je pense qu'une icône, il ne faut pas lui taper trop dans le dos, il faut la maintenir.

Vanessa, j'ai à la fois son numéro, mais j'aime bien garder mes yeux d'enfant dans ma chambre envers elle.

C'est plus difficile pour moi, les hommes.

Peut-être Jean-Pierre Léaud, qui a été un être permissif pour moi, pour quelqu'un comme moi, dans ce paysage du cinéma français.

Vous aimez la musique, Antoine ?

Oui, monsieur.

Et puis aussi, un peu plus tard, De Niro dans Mean Streets.

Quoi ? T'es trop bien pour ces 10 dollars ?

T'es trop bien ?

Ils sont bons, ces 10 dollars.

Ce jeune homme si flamboyant, dangereux, qui peut sourire et vous foutre une torgnole après.

Ces deux masculinités-là m'ont vraiment sacrément forgé.

Par exemple, j'ai joué dans mon propre film avec Jean-Marc Barr, et je l'ai dirigé, et c'était très beau parce que je trouve que Jean-Marc Barr a une face comme ça, très guépard, très félin.

J'ai changé d'avis, j'ai choisi Ramzy.

Et j'adore cet acteur parce que c'est un acteur non moral, dans le sens où il n'a pas de prérequis sur ce qui serait masculin ou féminin.

J'ai été très inspiré pour le filmer, puis après très impressionné et enchanté de tourner avec lui.

Je rêverais de jouer avec Brad Pitt.

J'ai l'impression que c'est un acteur qui a une grande valeur travail en lui, et il le fait avec une grande élégance.

Le travail ne se voit pas, mais on sent que c'est un grand travail.

Pareil, je suis assez fasciné par son humour, par sa finesse, son esprit.

J'aime beaucoup, comme homme, comment il est engagé dans ce monde, dans cet environnement.

Oui, je rêverais de travailler avec lui. Je rêve, mais…

Je dirais Puzzle of a Downfall Child.

J'ai toujours admiré vos photographies.

J'admire les vôtres.

Pour moi, c'est le film iconique absolu, parce que le film ne cache pas que son seul désir est de filmer cette actrice.

Finalement, la fiction ne tient à pas grand-chose, c'est plutôt comme une lettre hommage à ce visage, ce visage de chat absolu qu'est Faye Dunaway, à cette dernière star d'Hollywood.

C'est un film qui me bouleverse parce que c'était une époque où, encore, le cinéma pouvait conjuguer glamour, sens, poésie, beauté et provocation.

Je dirais que c'est Lestat le vampire dans Entretien avec un vampire.

J'aime beaucoup cet être tragique, si aimant, très contradictoire.

Tu peux les tuer très vite si tu préfères, mais tue-les !

N'en doute pas une seconde, tu es fait pour tuer !

C'est magnifique, de toute façon, quand on ne sait plus distinguer le personnage de l'acteur.

On est juste devant une rencontre entre la peau de quelqu'un et les mots de quelqu'un d'autre qui sera un personnage fictif.

Isabelle Huppert dans Merci pour le chocolat.

Elle dit :

J'ai une vraie puissance dans ma tête.

Et elle vient de tuer quelqu'un.

J'adore la musique The Life Aquatic par Seu Jorge, qui a repris tous les titres de David Bowie.

Et c'est magnifique !

Des fois, je me passe le 33 tours juste pour ensoleiller mon appartement, pour croire en l'amour.

J'adore l'album What's Going On de Marvin Gaye, parce qu'il y a un sentiment d'éternité dans ses titres.

Je redécouvre toujours certains arrangements, certaines positions de cordes, etc.

J'en ai beaucoup.

J'aime beaucoup comment s'habille une amie très chère, Amira Casar.

Je trouve qu'elle est très surprenante, très audacieuse, elle aime épouser des créateurs forts et en même temps en les interprétant.

C'est ça aussi aller vers un style, ce n'est pas ce qui me va, ce qui ne me va pas, c'est se rendre un tout petit peu plus vertical, se provoquer soi-même.

Et je trouve qu'Amira est très courageuse dans le sens du cœur pour porter des pièces.

J'aimais beaucoup les tenues parfois hasardeuses de Marguerite Duras, quand elle mettait des petites jupes un peu trois quarts en tweed et puis des bottes, par exemple.

Très matériel, avec de très beaux tissus, et en même temps très rassurant.

J'aime beaucoup ça aussi chez une femme ; une femme qui va avoir choisi une matière pour son aspect à la fois noble et pratique.

J'aime bien le petit Chalamet, j'aime bien ses audaces aussi,

Timothée Chalamet.

Je ne sais pas, il incarne ça avec inconscience, je dirais même, les tenues.

J'aime bien.

Si, une icône absolue quand même, c'est Delphine Seyrig.

Une femme chat, une femme oiseau.

J'aime les femmes parfois en apparence froide, glacée.

Je suis assez dingue des petits cuirs tout simples de chez Hermès.

Le cuir, apparemment sans histoires, comme ça, avec les épaulettes parfaites, presque des poches un peu militaires ici, dans toutes les couleurs de cuir qui existent.

Je trouve que c'est assez parfait, parce que ça combine vraiment le dedans, le dehors, on peut porter ça tout le temps, j'adore.

Je crois que je n'ai jamais été déçu par une seule des collections de Dries Van Noten.

C'est quelque chose qui parle à une poésie très enfouie chez moi, très secrète.

J'ai du désir immédiat pour ces mélanges de motifs, de matières, sur le choix même de ses mannequins.

Et j'adore parce que c'est un homme qui aime les fleurs comme moi et qui fait aussi très bien son jardin.

J'en ai beaucoup, mais je crois que celle qui me marque le plus, c'est Vanessa qui fait comme ça.

Vanessa Paradis avec un bonnet de bain rouge, je crois.

Ça, c'est une de mes préférées.

C'est un petit pont, rue de L'Aqueduc, dans le 10e.

Il fait le parallèle à l'autre grand pont, gare de l'Est.

J'imagine Barbara rentrer tard, ayant bu trop de whisky.

J'imagine du présent, du passé, du futur, dans ce pont-là.

Ultime, Virginia Woolf, parce que tout est absolu.

Ses personnages sont iconiques, sa mort est plus que romanesque, sa vie l'est tout autant, cette femme cigogne, cette amoureuse, c'est l'icône absolue.

Merci Vogue Paris et n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne.

Je vous embrasse.