法语助手

视频播放地址

Les détenus cuisinent pour des clients : le premier restaurant en prison aux Baumettes | Reportage

Une prison n'est pas faite à l'origine pour accueillir un restaurant.

J'arrive avec deux clients, c'est bon pour toi?

C'est le premier restaurant de ce type en France.

Ici, pas de jugement, pas d'étiquette de prisonniers.

C'est pas tous les jours qu'en prison on mange dans un resto gastronomique.

Bonjour, bienvenue au restaurant des Beaux mets, le premier restaurant dans une prison.

Je vous laisse entrer avec moi, Konbini, pour faire une petite visite.

Alors on a 45 couverts sur deux services.

Voilà le petit décor, assez épuré.

Ici c'est tout ce qui est plat chaud.

Ici on a la préparation des salades et tout ça.

C'est ici que ça se passe.

Et là on a le collègue qui prépare les gâteaux, les desserts.

Voilà.

Ici on est dans une petite partie de l'établissement pénitentiaire.

On est dans la structure d'accompagnement vers la sortie.

Dans mon équipe, il y a trois professionnels de la cuisine qui sont extérieurs à la prison.

Et ces personnes, elles viennent encadrer des commis de cuisine ou de salles qui sont en réalité des personnes incarcérées.

Je suis au Beaux mets depuis deux ans.

Et là, je travaille au restaurant depuis trois mois.

Je m'occupe du nettoyage de la salle, de la présentation des tables et du service du coin.

J'ai fait un mois de détention sur B2. Je suis arrivé ici début mars.

Et je suis cuisinier depuis aujourd'hui.

C'est mon premier jour.

Je dois faire une mousse au chocolat.

Et là je suis en train de peser le blanc d'oeuf.

Il fallait 480 grammes et j'ai mis la dose et j'attends... Je ne connais pas encore, je ne sais pas.

Chef!

Après je fais quoi quand j'ai mis 480 grammes?

On a besoin de trouver des solutions à chaque petit détail parce qu'une prison n'est pas faite à l'origine pour accueillir un restaurant.

Depuis l'accueil de la clientèle aux questions de sécurité,
au système de réservation, on doit trouver une solution sur mesure et ça veut dire des échanges très réguliers avec notre partenaire,
la pénitentiaire.

Donc ici nous avons deux armoires sécurisées pour les couteaux.

On les compte systématiquement, plus assurés qu'aucun de ces objets seront trouvés en détention.

C'est un restaurant comme dehors dans le sens où les clients peuvent venir manger et manger bien parce que c'est un restaurant bistronomique.

La différence est que les clients sont amenés à réserver en avance pour que l'on procède aux vérifications du casier judiciaire avec l'administration pénitentiaire.

Alors bonjour, bienvenue.

Est-ce que vous avez vos pièces d'identité, s'il vous plaît?

Voilà.

OK.

Donc je vous inviterai à vous séparer de tout ce qui est clé, téléphone, ça fait plus dur.

Pas l'argent liquide non plus.

Le paiement là-haut, ce sera uniquement par carte.

J'arrive avec deux clients, c'est bon pour toi?

Allez, c'est parti.

Ici, au sein de la structure d'accompagnement vers la sortie,
Ici, on a des personnes qui ont une peine comprise entre 6 mois et 2 ans.

On valorise une réinsertion sociale et professionnelle par le travail.

Une mission top secrète, c'est la plonge.

Le monde de la plonge!

On a un rapport avec les clients et les surveillants qui ne sont pas les mêmes qu'en détention.

On a l'impression d'être au travail dehors.

Pas de jugement, pas d'étiquette de prisonnier.

Vous vous avez choisi?

Déjà.

Ok, je vous écoute madame.

On m'appelle par mon prénom, on ne m'appelle pas par mon numéro des cours.

On n'est effectivement pas sur du loisir ou pas sur de l'activité,
on est sur une notion de travail qui permet de remettre un pied à l'étrier du monde professionnel.

Et Festin continue l'accompagnement après la détention.

Je crois qu'on est payé 5 euros et quelques brutes de l'heure.

550 euros par mois.

Du coup ça va, ça nous permet d'acheter quelques cigarettes, des panniers.

Pour vivre en détention, ça suffit largement.

Quand on a une cellule, c'est des gamelles qui sont cuits à la vapeur.

Des fois c'est chaud, des fois c'est froid, ça n'a pas de goût.

Là, ça a du goût.

Il y a des oignons, des épices, du sel, du poivre.

Ce n'est pas tous les jours quand on est en prison de manger dans un resto gastronomique.

S'il vous plaît chef.

Pierre met journée en détention.

Elle ressemblait à la promenade, le sport et la cellule.

Et maintenant, on est dans un restaurant de 8h30 à 16h30. Du coup,
ce n'est pas du tout la même chose.

C'est une détention.

Tu te lèves le matin, tu sais que tu vas travailler.

Voilà, découvrir un métier qui peut-être peut servir pour plus tard.