法语助手
2020-07-24
Ici, la terre est rouge.
L'atmosphère est si fine qu'elle ne peut retenir ni l'air ni l'eau à l'état liquide.
Les vents solaires heurtent de plein fouet cette planète accidentée que des tempêtes de sables gigantesques engouffrent parfois toute entière.
Malgré tout cela, certains y voient notre futur, la dernière frontière de l'Humanité.
C'est notre base !
En 2020, les plus grandes agences spatiales du monde lanceront chacune une mission pour Mars.
Parmi elles, la Chine nouvelle émerge comme une grande puissance de l'exploration spatiale.
Depuis la Terre, les Humains voient toujours plus loin. Aussi curieux que l'univers est infini, ils repoussent sans cesse les limites du possible.
Après la Lune, c'est Mars qu'on vise. Un astre 150 fois plus lointain que notre satellite naturel et qui est d'autant plus difficile d'accès.
Au moins 55 millions de kilomètres et 6 mois de voyage périlleux nous séparent.
La moitié des sondes qu'on y a envoyées n'y sont pas arrivées intactes.
Y faire marcher des Hommes relèverait de la prouesse technique. Mais aussi, un peu, de la folie.
Deux choses auxquelles l'Homme excelle.
Bienvenue sur Mars !
Il n'existe qu'une poignée de bases de simulation de la vie sur Mars au monde.
"Mars numéro 1" aux abords du désert de Gobi est la première de Chine.
La planète rouge fascine les artistes comme les scientifiques depuis des générations, et vous savez pourquoi ?
C'est parce qu'elle se situe dans la "zone habitable." C'est cette zone autour du Soleil où sont réunies les conditions les plus favorables à l'émergence de vie extraterrestre.
Si les conditions martiennes sont favorables à une forme de vie, ce n'est sûrement pas à la vie humaine. Sans protection, on y survivrait environ 1 minute et pendant cette minute, l'eau dans nos yeux et dans nos poumons entrerait en ébullition à cause du manque de pression atmosphérique. C'est pourquoi tout plan de voyage pour Mars commence avec la conception d'une base dont "Mars numéro 1" nous offre un aperçu grandeur nature.
Virée en astromobile, entretien des panneaux solaires, chaussures magnétiques, les expériences éducatives sont nombreuses et nous avons tout essayé.
Enfin presque tout essayé.
La ressemblance des plateaux désertiques du nord du Gansu avec les paysages martiens en ont longtemps fait une zone désolée dans l'une des provinces les plus pauvres de Chine. Le projet C-space a établi sa première base ici avec une mission bien précise: éveiller les vocations aérospatiales chez les plus jeunes pour nourrir les ambitions de la Nation.
Dans la construction de ce rêve, l'université de Beihang à Beijing a joué un rôle de précurseur. Depuis plus de 30 ans, le professeur Han est le gardien de son héritage.
2019 est l'année de la consécration spatiale pour le Chine. En janvier, elle réalise le premier atterrissage sur la face cachée de la Lune de l'Histoire de l'Humanité. Moins d'un mois plus tard, en février 2019, cette réussite sur la Lune trouve écho sur Terre dans "Terre errante", le premier grand film de science fiction qui exportera ce rêve chinois à l'international.
Au cours des 20 dernières années, le développement fulgurant des capacités spatiales du pays a remporté l'enthousiasme de toute la Nation grâce des initiatives telles que cette leçon de physique diffusée en direct depuis l'espace pour plus de 60 millions d'élèves chinois. C'est donc avec la soutien de tout son peuple que la Chine lance désormais plus de satellites par an que n'importe quel autre pays au monde pour déployer son propre système de navigation par satellite, le système Beidou. Finalisé le 23 juin 2020, il met aujourd'hui une alternative viable au système GPS au service du monde entier.
En Chine, le secteur s'ouvre aux entreprise privées en 2014. Dès lors c'est plus d'une centaine de start-ups qui se créent dans tout le pays. Ici dans la zone de Yizhuang à Beijing, la concentration de ces start-ups est telle qu'on l'appelle "l'avenue des fusées, " "Huojian Jie". Hu Zhenyu a 26 ans et c'est le plus jeune visionnaire du bloc. Linkspace qu'il a fondée en 2014 développe des fusées réutilisables.
Lorsqu'on comprend comment les fusées traditionnelles fonctionnent, on comprend pourquoi tout le monde voit dans les fusées réutilisables, le futur de l'industrie.
L'ennemi principal pour les fusées, c'est le poids, notamment celui du carburant qui représente environ 95% de la masse totale d'une fusée. Pour s'en délester, on construit des fusées à plusieurs étages motorisés, qui se détachent au fur et à mesure qu'ils ont consommé tout leur carburant. Normalement on laisse le premier étage, pourtant le plus coûteux à produire de la fusée, se désintégrer. Avec les fusées réutikusables, il revient se poser sur Terre.
Linkspace pourrait bien faire de la Chine e deuxième pays au monde à maîtriser cette technologie. Mais pour l'instant, ses services ne sont pas encore commercialisés et la concurrence est impitoyable. Avant chaque nouvel essai, la pression est palpable.
En août 2019, Linkspace franchit une nouvelle étape avec un test réussi à 300 mètres d'altitude.
Aujourd'hui encore, l'aérospatial commercial c'est surtout la fabrication et la livraison de satellites. Mais plus pour longtemps. Tourisme spatial, sur Mars ou sur le Lune, les acteurs privés du secteur poussent la conquête spatiale en avant. A Yizhuang, nous avons rencontré le premier concurrent chinois sur ce marché.
Le 25 juillet 2019, Ispace a effectué son premier lancement commercial avec succès en mettant deux satellites en orbite. C'était une première pour une entreprise privée en Chine.
Contrairement à celles de la Terre, les ressouces de l'univers sont infinies. De quoi faire rêver de plus en plus d'entreprises privées qui se lancent dans l'extraction de ressources d'astéroïdes. C'est l'une des avancées qui pourraient résoudre un problème crucial du voyage vers Mars en allégeant la quantité de carburant nécessaire au décollage. Puisqu'il ne serait pas rentable de ramener les produits extraits d'astéroïdes sur Terre, on pourrait en théorie les transformer sur place en carburant et créer pour ainsi dire, des station-services de l'espace.
Des États comme le Luxembourg, ont passer des lois permettant aux entreprises de s'approprier le fruit de leurs activités minitères dans l'espace. De son côté, la Chine considère l'établissement d'une lunaire dans ce sens. Son programme spatial se veut avant tout indépendant. C'est pourquoi le gouvernement soutient les entreprises dans le développement de technologies d'origine chinoise.
Du côté des agences spatiales nationales, tous les regards sont rivés sur Mars tandis que le planète se rapproche suffisamment de la Terre pour être à notre portée. Une opportunité qui ne se présente que tous les 26 mois. La prochaine fenêtre de lancement qui s'ouvre en juillet 2020 verra les États-Unis, l'Europe en partenariat avec la Russie et la Chine lancer des missions d'exploration pour Mars.
L'agence chinoise, la CNSA a prévu de faire atterrir un rover pour sonder les profondeurs de la planète. A l'horizon 2033 se profilent les premières missions habitées. On y marchera vraisemblablement d'ici à 2050, mais sous quel drapeau ? Si les financements et la matière grise sont les rouages de la conquêtes spatiale, c'est la capacité de rêver qui les fait tourner. Et aujourd'hui, la Chine rêve un rêve si grand qu'il pourrait bien nous emmener là où personne n'est jamais allé.
2020/7/25 13:21:05
2020/7/26 9:27:50