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Mais les cochons de cette baie paradisiaque ne sont pas aussi bien lotis qu'il y paraît.

Ils sont une vingtaine à vivre sur l'îlot Big Major. Ils ont été abandonnés ici pour constituer un stock de nourriture pendant la Guerre Froide.

Ils se sont reproduits, adaptés et sont restés. Mais sur cette plage caribéenne, il n'y a pas grand chose à manger.

Cette truie rose et ses petits passent leurs journées à chercher des vers de 、 terre ou des coquillages pour tromper la faim.

Curieusement, cette truite tachetée ne se donne pas cette peine.

Elle semble attendre quelque chose en guettant l'horizon. . .

La voilà qui se hâte à la rencontre d'un bateau. Elle va même jusqu'à se mettre à nager.

Voilà ce qu'elle est venue chercher !

Une autre la suit, la truie rose. Comme leurs cousins du Laos, elles ont une bonne mémoire et savent que chaque jour à la même heure, les touristes se pressent ici pour venir les voir. Vue du bateau, l'image est insolite, mais pour les cochons c'est de survie qu'il s'agit.

Par bateaux entiers affrétés par les tours opérators, les bienfaiteurs affluent et toute la compagnie accourt à son tour.

C'est à la fois leur chance et leur malheur. Les animaux dépendent désormais totalement des humains pour subvenir à leurs besoins.

Ces trajets sont l'occasion d'un subtil ballet aquatique.

Mais cette gracieuse scène est trompeuse.

Les cochons nageurs sont une attraction effets pervers. . .

Ils restent des animaux grégaires,

conscients les uns des autres en permanence et surtout de leur place dans la hiérarchie.

La truie rose sait qu'elle doit rester en arrière, mais elle tente une approche.

Elle se fait rabrouer. Elle rejoint la plage où attendent les plus faibles.

Les petits ne nagent pas encore, ils ont peur de l'eau.

Ils sont mignons et ont plus de chances d'obtenir de quoi manger s'ils se laissent manipuler contre une photo.

Ces cochons sont devenus une machine à cash pour les tours opérators, mais le malentendu est total entre humains amusés et cochons affamés.

A trop se rapprocher des animaux, on risque de finir par les agacer.

Cette promiscuité crée des conflits dont seuls les plus forts tirent partie.

L'engouement déclenché par les cochons se retourne finalement contre eux.

Lorsque la tension retombe, ce n'est pas le moment de relâcher la vigilance. . .

Prisonniers de l'île, ils affrontent les éléments et surtout le soleil. Pour la truite tachetée et les autres, même s'allonger est une activité codifiée.

Leur groin dépourvu de poils est plus fragile que le reste de leur corps.

Ils le recouvrent de sable pour le protéger.

Les cochons dorment 12 heures sur 24, à l'abri en général, pour se protéger du rayonnement solaire.

Contraints de rester longtemps sur la plage en attente du prochain arrivage de touristes, ils attrapent des coups de soleil qui dégénèrent parfois en cancer de la peau.

Les humains qui raffolent des cochons n'ont pas toujours leur bien-être en tête.

C'est l'envers du décor de cette sublime carte postale.