法语助手
2023-07-06
Au printemps 2020, dans le monde,
on estime qu'environ 557 millions de personnes ont travaillé depuis chez elles,
soit près d'un travailleur sur cinq.
En un an, entre 2019 et 2020, la part totale de télétravailleurs est passée de 22 à 47 % en France,
de 22 à 42 % aux États-Unis
et de 6 à 21 % en Italie.
Après chaque vague épidémique, les salariés retournent au bureau.
En juin 2021, 18 % des salariés français travaillaient depuis chez eux,
souvent partiellement.
On a demande à ses travailleurs: qu'est-ce que prévoir votre employeur pour vous après la Covid?
Combien de jours de télétravail est-ce qu'ils prévoient de vous donner?
Ils prévoient un quatre du temps en télétravail, soit 25% des jours de travail
Mais si le télétravail se généralise,
ses conséquences inquiètent.
Alors, le télétravail est-il une bonne idée ?
Et d'abord, est-ce qu'il est efficace ?
Bien avant le Covid, des chercheurs de l'Université de Stanford se penchent sur la question.
En 2011, pendant neuf mois, ils mènent une expérience sur un
centre d'appel à Shanghai, en Chine.
La moitié des salariés, soit 131 personnes,
est envoyée en télétravail quatre jours par semaine.
L'autre moitié reste dans les bureaux.
Leur temps de travail et le nombre d'appels effectués sont enregistrés.
Résultat : la productivité observée chez les télétravailleurs augmente de 13 %.
Ils ont à la fois passé plus de temps à travailler
et ils ont passé plus d'appels à la minute que leurs collègues au bureau.
Selon l'étude, tout cela s'explique par plusieurs raisons.
Un, le temps gagné hors des transports.
Soit 80 minutes en moyenne pour ces habitants de Shanghai.
Autant de temps gagné pour leurs affaires personnelles
sans avoir besoin de faire de pauses au bureau.
Deux, moins d'arrêts maladie.
Les salariés malades travaillent depuis chez eux,
alors qu'habituellement, ils ne seraient pas venus au bureau.
Et trois, un environnement de travail plus calme.
Les télétravailleurs ont pu traiter plus d'appels qu'au bureau
grâce à des conditions de travail mieux adaptées.
La productivité au travail n'est pas toujours aussi facile à quantifier que dans ce cas précis,
mais lorsque l'on interroge les télétravailleurs directement,
la plupart se trouvent,
eux aussi, plus efficaces.
En 2021, 85 % des télétravailleurs américains se disaient aussi,
voire plus productifs qu'ils ne l'étaient au bureau.
Ici encore, le premier facteur cité est la diminution du temps passé dans les transports.
Viennent ensuite un environnement plus calme, une gestion plus pratique
des affaires personnelles ou encore moins de réunions.
Si bien que la majorité des salariés en télétravail souhaite le rester.
En France, 98 % des télétravailleurs disent vouloir continuer à
télétravailler après la pandémie, pour la majorité à raison de 2 ou
3 jours par semaine.
Au centre d'appel de Shanghai, les télétravailleurs ont témoigné
d'une plus grande satisfaction au travail.
Au total, le nombre de départs de salariés a chuté de plus de 50 %.
Conclusion : L'entreprise a augmenté sa productivité multifactorielle de 20 à 30 %
et elle a économisé 2 000 dollars par an,
par employé en télétravail.
Environ deux tiers de cette augmentation sont dûs à la réduction de la taille des bureaux.
Le reste, à la meilleure productivité des employés et à la réduction
du nombre de départs.
Et puis, il y a l'efficacité d'un point de vue écologique.
Mécaniquement, travailler chez soi permet de diminuer ses trajets domicile-bureau.
L'Agence française de la transition écologique, l'ADEME, estime que
grâce à ça, prendre un jour de télétravail par semaine fait économiser
271 kg équivalents CO2 par an, soit environ 1 400 km en voiture.
Ce à quoi il faut enlever les effets négatifs ou nuls du télétravail.
Une partie des trajets est en fait maintenue, de nouveaux déplacements émergent,
les flux vidéo augmentent, mais aussi la consommation énergétique du domicile.
Au total, l'ADEME estime qu'un jour de télétravail hebdomadaire permet
plutôt d'économiser jusqu'à 187 kg équivalents CO2 par an.
Soit envion 950 kilometres en voiture.
Alors, un meilleur impact environnemental,
plus de productivité, plus de satisfaction au travail,
tout ça, c'est bien, mais pas pour tout le monde.
Les traveilleurs dont les revenus et le niveau d'éducation sont plus elévés
semblent pouvoir télétraveiller beaucoup plus que ceux dont les revenus et le niveau d'éducation sont plus bas.
En France, pendant le premier confinement,
80 % des cadres et professions intellectuelles supérieures ont pu télétravailler,
contre 35 % des employés et 7 % des ouvriers.
Et même pour ceux qui ont la chance d'en bénéficier,
le télétravail peut engendrer des inégalités professionnelles insoupçonnées.
Dans le centre d'appel chinois, les employés en télétravail ont
reçu 50 % de promotions en moins que leurs collègues en présentiel.
Raison principale invoquée en télétravail :
les performances des salariés sont moins remarquées par leurs supérieurs.
Enfin, le télétravail conforte certaines inégalités de genre.
Lorsque des couples hétérosexuels ont des enfants en bas âge,
32 % des femmes déclarent vouloir télétravailler cinq jours par semaine,
contre 23 % des hommes.
Beaucoup de femmes accordent de l'importance à leur flexibilité.
Par exemple, pouvioir conduire leurs enfants à l'ecole tous les jours, puis rentrer télétravailler jusqu'à l'heure de la sortie des classes.
Au-delà des inégalités, le télétravail peut aussi créer de la souffrance.
Dans un sondage réalisé en France en 2021, plus d'un quart des répondants
disent se sentir plus anxieux ou plus déprimés en télétravail qu'en présentiel.
Et quasiment un télétravailleur sur deux déclare que la charge
et le temps de travail ont augmenté.
Dans une autre enquête réalisée en mai 2021 en France,
on estime que 10 % des répondants sont en burn-out, un état d'épuisement
physique, émotionnel et mental lié à une situation professionnelle.
Ramené au nombre total de salariés dans le pays, cela représente environ
deux millions de salariés français.
À la même période, en 2020, ils étaient deux fois moins.
Alors, vous l'avez compris, à plein de niveaux,
le télétravail est efficace, mais c'est un changement important dans nos pratiques,
et pour limiter ces effets négatifs, il est nécessaire de l'encadrer.
Par exemple, pour éviter les disparités dont on a parlé dans cette vidéo,
l'économiste américain Nick Bloom suggère que dans chaque équipe,
les employés aient les mêmes jours de télétravail et de présentiel.
C'est une proposition qui permettrait aussi de lutter contre l'anxiété
et la marginalisation des télétravailleurs par rapport à
leurs collègues au bureau.
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