法语助手
2019-12-01
Albert Einstein, Marie Curie, Robert Koch, Max Planck, Werner Heisenberg font partie des stars du Nobel. Ils ont marqué la science d'une empreinte indélébile.
Pourtant, le Nobel n'est pas infaillible. Plusieurs fois, le prix a récompensé des découvertes scientifiques moyennement recommandables. Voici le top 3 des Nobel pas vraiment mérités.
Numéro 3, monsieur Johannes Fibiger. En 1926, ce médecin danois rafle le prix nobel pour sa "découverte du Spiroptera carcinoma". Derrière ce nom barbare se cache un ver parasite qui aurait une fâcheuse tendance à déclencher des cancers.
L'expérience de Johannes Fibiger est simple. Il sélectionne des blattes porteuses du parasite. Il les donne à manger à une bande de rats de laboratoire et il observe le tout. Résultat, cette alimentation déclenche une démultiplication des cellules dans l'estomac des rats. Autrement dit, selon Fibiger, l'ingestion de ce ver parasite entraîne un cancer.
Sauf que… c'est faux. Quelques années plus tard, d'autres médecins reprennent ces expériences et constatent l'erreur. La cause des tumeurs n'est pas le parasite, mais le régime alimentaire des rats. Effectivement, mises à part des blattes, les rats de Fibiger ne consomment que du pain et de l'eau.
De quoi s'assurer une bonne carence en vitamine A qui justement peut être responsable des tumeurs observées. Cerise sur le gâteau, les tumeurs étudiées par Fibiger étaient en grande partie bénignes et non pas cancéreuses.
Numéro 2, monsieur Enrico Fermi. En 1938, l'éminent physicien italien reçoit le Nobel de physique pour "sa démonstration de l'existence de nouveaux éléments radioactifs".
Au départ, l'idée de Fermi, c'est de fabriquer des atomes très lourds. Encore plus lourds que l'Uranium, qui à l'époque, tient le haut du classement avec 92 protons dans son noyau.
Pour y parvenir, Fermi bombarde des neutrons sur de l'uranium, en espérant que les noyaux des atomes finiront par absorber ces neutrons pour ensuite les transformer en protons.
De prime abord, son expérience est un franc succès puisqu'elle produit deux nouveaux éléments. L'interprétation de Fermi est la suivante : il a fabriqué de l'Ausénium contenant 93 protons et de l'Hespérium qui en compte 94.
Sauf que. . . ce n'est pas du tout ce qu'il se passe. En réalité, Fermi vient d'inventer la fission nucléaire.
Les neutrons ne sont pas du tout entrés dans les noyaux d'uranium ; mais les ont cassés en plus petits morceaux. Les deux éléments que Fermi a observés sont en fait les restes de cette fission. Un autre chercheur qui comprendra le phénomène dès 1938 recevra à son tour un Nobel, quelques années plus tard.
Numéro 1, monsieur Egas Moniz. En 1949, ce neurologue portugais remporte le Nobel de médecine pour "sa découverte des valeurs thérapeutiques de la leucotomie dans certaines psychoses". Pour être tout à fait clair, Egas Moniz est récompensé pour son expérimentation de la lobotomie sur les humains.
Son postulat de départ est simple : le lobe frontal du cerveau est le siège des maladies psychiatriques. Pour les guérir, il suffit de déconnecter cette zone du reste du cerveau.
Moniz met alors au point sa propre technique : la leucotomie préfrontale. Il perce des trous dans la boite crânienne et sectionne les fibres nerveuses.
Alors évidemment, le procédé fonctionne dans une certaine mesure. Les troubles psychiatriques ont tendance à s'atténuer. Mais… les patients perdent aussi une bonne partie de leurs émotions, ils ne sont plus vraiment humains.
Pendant des années pourtant, la pratique se répand. La technique s'améliore. Et des milliers d'opérations sont effectuées.
Il faut attendre la découverte des neuroleptiques dans les années 1950 pour que cette pratique un peu barbare disparaisse progressivement, laissant derrière elle des dizaines de milliers de patients lobotomisés pour toujours.
Mais rappelons tout de même que ces trois lauréats du Nobel n'ont pas fait que des horreurs ni des erreurs.
Egas Moniz a notamment inventé l'angiographie cérébrale qui permet l'étude des vaisseaux sanguins. Enrico Fermi est le papa du tout premier réacteur nucléaire. Et Johannes Fibiger a contribué dans un sens à la recherche des causes parasitaires de cancer qui existent bel et bien.
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