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En matière de santé, certaines choses sont plutôt déconseillées. Par exemple fumer, boire de l'alcool, ou encore détester les fruits et légumes.

Mais il en est une qui est tout simplement obligatoire : se vacciner.

Alors, 25 ans… "rappel obligatoire". Bon ben, je vais me faire vacciner !

Depuis le 1er janvier 2018, le nombre de vaccins obligatoires est passé de 3 à 11.

Et ça, ça ne plaît pas à tout le monde. Je regrette, on n'a pas à faire d'obligations. C'est aux parents de décider, de prendre le risque ou pas.

Bon, pour commencer : parce que les vaccins, ça marche très bien. Tenez : le vaccin contre la coqueluche par exemple. Entre son introduction en 1959 et 1985, il a fait passer le nombre de cas de coqueluche de 5 500 à 40.

Encore mieux, le vaccin contre la poliomyélite. Il arrive en France en 1958 et, en soixante-dix ans, le nombre de cas de polio passe de 1657 … à zéro.

En fait, aucune politique de santé publique n'a jamais été aussi efficace sur la réduction de la mortalité dans le monde.

Enfin, à une exception près : la mise en place de l'assainissement des eaux au milieu du XIXe siècle.

A l'époque, l'humanité avait tendance à beaucoup mourir du choléra. Comme par exemple à Londres, en 1854. Cet été-là, plus de 600 personnes meurent en une semaine et rien ne semble pouvoir endiguer l'épidémie.

Jusqu'au jour où un certain John Snow découvre que la diffusion du choléra n'est pas due à la mauvaise qualité de l'air, comme croit à l'époque, mais à celle de l'eau.

Alors qu'il dresse la liste des malades, il se rend compte qu'ils se situent quasiment tous à proximité d'une pompe à eau en particulier : celle de la rue Broad Street. Il fait alors condamner la pompe et l'épidémie s'arrête.

Plus tard, on se rendra compte que cette pompe à eau avait été construite à moins d'un mètre d'une ancienne fosse à excréments avec du choléra dedans.

Bref, les vaccins, c'est presque aussi bon pour la santé que ne pas manger de matière fécale empoisonnée.

Madame Balluffier ? – Oui ! – Bonjour. – Bonjour ! »

Alors j'aurais besoin d'une prescription pour un rappel de vaccins parce que j'ai 25 ans et je crois que c'est obligatoire…

– Oui effectivement !

Ce n'est pas très étonnant, mais lorsqu'un vaccin devient obligatoire, le nombre de gens vaccinés augmente.

Parmi les nourrissons nés en mai 2018 par exemple, 98 % ont été vaccinés contre l'hépatite B, contre 92 % en mai 2017, avant qu'il ne devienne obligatoire.

Or, on estime que pour éradiquer une maladie par le vaccin, il faut que 80 à 95 % de la population – en fonction du degré de contagion de la maladie – soit vaccinée. C'est ce qu'on appelle « l'immunité de groupe.

Comme le nombre de gens malades diminue, il n'y en a plus assez pour contaminer les 5 à 20 % de gens non vaccinés.

Conclusion : se faire vacciner contre une maladie permet aussi de protéger ceux qui ne sont pas vaccinés. et notamment… ceux qui ne le peuvent pas.

Comme par exemple les bébés de moins de deux mois, mais aussi toutes les personnes qui présentent des contre-indications médicales.

Prenons le cas du pneumocoque. En 2006, le vaccin devient recommandé et la plupart des nourrissons sont alors vaccinés Résultat : non seulement la présence de la maladie baisse chez ces nourrissons mais elle décline aussi chez les personnes âgées, pourtant non vaccinées.

Mais après tout, on pourrait se dire qu'obliger les gens à se vacciner n'est pas forcément la bonne solution. Les convaincre, c'est bien aussi.

Le problème, c'est que ces dernières années, en matière de santé, ce n'est pas vraiment la confiance qui règne.

Le Mediator, ce médicamentpour diabétique également utilisé comme coupe-faim a tué au moins 500 personnes en France en trente ans.

C'était il y a deux ans tout juste. On parle de pandémie, la France achète en urgence des millions de vaccins contre le H1N1. Aujourd'hui, il n'existe plus une seule de ces doses. Les dernières viennent d'être brûlées à l'abri des caméras.

En 2016, un quart des Français étaient défavorables aux vaccins, contre 9 % en 2000. Et cette méfiance a des conséquences. En 2008, 88 % des Français étaient vaccinés contre la rougeole, au lieu des 95 % recommandés pour atteindre l'immunité de groupe.

Résultat : lors d'une épidémie de rougeole entre 2008 et 2011, dix-sept personnes sont mortes.

Parmi elles, dix avaient choisi de ne pas se vacciner. et sept étaient invaccinables, à cause de contre-indications médicales.

A tout cela, certaines personnes répondent que le problème des vaccins, c'est surtout qu'ils sont dangereux pour la santé. Et ce à cause d'une chose : les effets secondaires.

Madame Buzyn dit les vaccins sont sûrs, ils sont efficaces. Attendez, c'est la deuxième cause d'effets secondaires.

Bon, pour répondre à ce point-là, on va avoir besoin de quelqu'un qui s'y connaît un peu en santé.

Ça tombe bien, sur YouTube, il y a justement quelqu'un dont c'est le métier. Ah ben moi j'ai été infirmier pendant dix ans.

Je sais pas si ça peut aider. . .

tu peux nous dire si c'est vrai cette histoire d'effets secondaires ?

Ah ! Les effets secondaires. Alors la plupart sont bénins. On parle de démangeaisons, de rougeurs, d'un peu de fièvre, etc. Et ceux qui ne sont pas bénins, eh bien ils sont très rares.

C'est même la condition à laquelle on autorise la vente d'un médicament ou d'un vaccin, c'est pareil : c'est qu'il fasse plus de bien que de mal. C'est ce qu'on appelle la balance risque-bénéfice.

Par exemple, le vaccin contre la rougeole, on sait qu'il peut affecter de façon grave environ 1 personne sur 1 million.

Par contre la rougeole, la maladie, elle peut affecter de façon grave 1 personne sur 1,000, c'est quand même beaucoup plus.

Bon. Mais quand on parle de vaccins on entend souvent des choses qui font hyper peur, genre l'autisme ou la sclérose en plaques. Alors pour l'autisme soyons très clair. Il y a une étude qui date de 1998 et qui a démontré qu'il y aurait un lien entre le vaccin ROR – c'est-à-dire rougeole, oreillons, rubéoles – et l'autisme.

Mais toutes les études qui ont été faites depuis ont montré que c'était faux. Et que la fameuse étude de 1998, non seulement elle était bidon, mais en plus elle était malhonnête.

D'ailleurs la majorité des gens qui ont participé à l'étude à l'époque se sont rétractés.

Alors pour la sclérose en plaques, c'est un peu différent. Dans les années 1990, on a commencé à beaucoup vacciner contre l'hépatite B, et parmi les adolescents et les jeunes adultes qui ont été vaccinés à l'époque, il y en a qui ont développé des scléroses en plaques.

On parle de quelques centaines de cas sur les 25 millions de personnes qui ont été vaccinées contre l'hépatite B, ça fait à peu près 1 personne sur 100 000.

Mais certaines de ces personnes ont accusé le vaccin d'être la cause de leur sclérose en plaques. Résultat, il y a plein d'études qui ont été menées sur ce sujet, et ce qu'il en est sorti, c'est que les personnes vaccinées contre l'hépatite B n'ont pas plus de risque de développer une sclérose en plaques.

C'est juste que c'est vers en général cet âge-là que se déclare la sclérose en plaques. Le vaccin et la maladie arrivent au même âge, mais c'est pas pour ça qu'il y a un lien entre les deux.

Par contre, ce qui est sûr c'est que les gens qui sont pas vaccinés contre l'hépatite B, ils ont plus de risques de choper une hépatite B. Ça c'est sûr.

Merci beaucoup à Julien Ménielle de la chaîne Dans ton corps d'avoir accepté de participer à cette vidéo.

Si vous cherchez des réponses à vos questions sur la santé en général, allez voir sa chaîne.

Et si vous voulez creuser un peu sur les vaccins, il a d'ailleurs fait une vidéo qui revient sur le sujet en neuf questions.