arinar
2016-08-03
Les Mots de l'Actualité avec le CNDP
Yvan Amar
Hommages multiples, hommages vibrants, hommages extrêmement justifiés après la mort de Michel Rocard, qu'on appelle souvent le père de la deuxième gauche.
Et en effet, c'est probablement la figure la plus importante et la plus représentative de ce courant.
La deuxième gauche et non la troisième, bien que ce courant se soit distingué d'un côté du Parti Communiste, et de l'autre du socialisme de la SFIO dans les années 50 et début 60, et du PS dominé par François Mitterrand par la suite.
On aurait pu dire troisième gauche ; on a dit deuxième gauche pour un courant multiple, un courant avec tendances qui est né dans les années 50, même si l'expression deuxième gauche devient fréquente vingtainne année plus tard.
Une deuxième gauche donc qui se caractérise d'un côté par une opposition au stalinisme, et au fait d'être trop inféodée à l'Union Soviétique – une position qui était attribuée traditionnellement au Parti Communiste.
Et de l'autre côté, une opposition très nette au colonialisme puisque la deuxième gauche elle nait pendant la guerre d'Algérie.
Deuxième gauche, qui se fait connaitre par son opposition aux idéologies trop strictes : elle se voulait plus moderne, plus inventive, plus souple.
Alors pourquoi deuxième ?
Le mot évoque déjà une relative modestie : on n'est pas les premiers, et on le reconnait.
Et en effet ce courant a toujours été moins important et moins influent que le Parti Communiste ou le Parti Socialiste traditionnels.
En même temps l'adjectif « deuxième » évoque l'autre solution, l'autre son de cloche, l'autre manière d'être de gauche.
Le mot évoque donc ces possibilités qui ne sont pas dominantes, qui ne sont pas au premier plan, mais qui existent comme des solutions de remplacement.
Et souvent ce sont celles qui correspondent à une autre logique, qui remettent en cause les façons de penser admises par tout le monde, mais peut-être un peu conventionnelles, peut-être un peu académiques.
Ainsi, on a des façons de pensées qui se définissent par rapport au préfixe alter : qui signifie autre.
Comme dans altermondialiste.
Eh bien, le mot deuxième a un peu ce même effet de sens : la deuxième gauche était l'autre gauche !
Avec donc ce mot, deuxième, qui est assez bien choisi car il indique l'idée qu'on pourra s'en servir si le premier élément s'est révélé inefficace, ou qu'on ne peut plus s'en servir.
Un petit peu comme quand on parle d'une deuxième paire de lunettes : celle qu'on met si l'on a cassé la première.
On dit deuxième gauche, et non pas seconde gauche.
Est-ce qu'il y a vraiment une grande différence entre ces deux mots second et deuxième ?
On dit qu'il y en a, on dit qu'on utilise l'adjectif second quand c'est le dernier terme, quand il n'y a pas de troisième.
C'est une espèce d'aberration de puriste puisque c'est une opinion qui ne repose sur rien de sérieux.
Mais c'est vrai qu'elle est extrêmement répandue même si elle a été contredite par tous les linguistes sérieux et même tous les auteurs de dictionnaire.
On ne dit pas second quand le troisième n'existe pas.
On dit second quand on veut, et il y a des moments où on dit second quand on ne peut pas dire deuxième : on dit « je passe en seconde » et non pas « en deuxième » dans le cadre scolaire par exemple.
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