锡歆
2016-06-25
Un vieux pauvre, à barbe blanche, nous demanda l'aumône.
Mon camarade Joseph Davranche lui donna cent sous.
Je fus surpris.
Il me dit :
Ce misérable m'a rappelé une histoire que je vais te dire et dont le souvenir me poursuit sans cesse.
La voici :Ma famille, originaire du Havre, n'était pas riche.
On s'en tirait, voilà tout.
Le père travaillait, rentrait tard du bureau et ne gagnait pas grand-chose.
J'avais deux sœurs.
Ma mère souffrait beaucoup de la gêne où nous vivions, et elle trouvait souvent des paroles aigres pour son mari, des reproches voilés et perfides.
Le pauvre homme avait alors un geste qui me navrait.
Il se passait la main ouverte sur le front, comme pour essuyer une sueur qui n'existait pas, et il ne répondait rien.
Je sentais sa douleur impuissante.
On économisait sur tout ; on n'acceptait jamais un dîner, pour n'avoir pas à le rendre ; on achetait les provisions au rabais, les fonds de boutique.
Mes sœurs faisaient leurs robes elles-mêmes et avaient de longues discussions sur le prix du galon qui valait quinze centimes le mètre.
Notre nourriture ordinaire consistait en soupe grasse et bœuf accommodé à toutes les sauces.
Cela est sain et réconfortant, parait-il ; j'aurais préféré autre chose.
On me faisait des scènes abominables pour les boutons perdus et les pantalons déchirés.
2016/7/3 23:35:50
锡歆
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