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Quand on est en vacances, spontanément, on va changer de rythme de vie.

Nos prises alimentaires vont se décaler,
on va sauter des repas, on va pas manger les mêmes quantités.

Notre cycle veille-sobeille aussi va se décaler.

On va tendance à se coucher plus tard ou plus tôt,
à modifier notre réveil, plus ou moins introduire des siestes qui étaient pas là.

Et tous ces changements-là dans notre activité de vacances sont des messages qui sont envoyés à l'horloge biologique et qui vont changer le rythme habituel.

Des cousins vont me dire « Eh bien, on n'y est encore pas arrivés? »
En vacances, on vit sur nos rythmes biologiques, donc c'est parfait.

On va s'endormir à 1h du mat', on va se réveiller à 9-10h, donc il n'y a pas de dette de sommeil.

Mais quand vient la rentrée et qu'il faut se refaser,
c'est là qu'il y a des perturbations de rythme,
parce que s'endormir à 2h du matin quand le réveil sonne à 7h,
très vite on est fatigué, on est somnolent,
on est déprimé, on n'arrive pas à se concentrer.

Et les gens qui sont le plus touchés par les difficultés de changement de rythme à la rentrée sont les gens qu'on dit du soir,
ceux qui présentent des retards de phase très souvent les adolescents,
ou même ça persiste chez les adultes.

Certaines parties du cerveau, comme le cortex préfrontal ou le gyrus cingulaire antérieur,
qui interviennent dans la mémoire de travail,
dans l'attention, dans la capacité à détecter des erreurs,
quand on est en vacances, elles vont réduire leur activité.

Et le cerveau va entrer en repos.

Alors qu'est-ce que c'est un cerveau au repos?

On a très longtemps pensé que c'est un cerveau qui doit avoir une activité très peu structurée,
très peu intense.

En fait, depuis les progrès de l'imagerie, on sait que ce n'est pas du tout le cas.

Le cerveau au repos rentre dans ce qu'on appelle le mode par défaut.

On voit plusieurs régions du cerveau qui vont s'activer spontanément, de façon synchrone.

Ce mode par défaut, c'est un moment de rêverie,
il est propice à la créativité, il est propice à l'introspection.

et c'est un vrai moment où on va se restaurer.

Vous pouvez prendre quatre ou six semaines de vacances si vous êtes empêtrés dans les ruminations parce que c'est difficile au travail,
parce qu'il y a des problèmes dans la famille ou autre,
vous ne profiterez pas de vos vacances,
vous ne pourrez pas être dans ce mode par défaut.

Les vacances, du coup, c'est reposant ou pas?

Ça dépend de ce qu'on en fait.

Si on se fait un planning de ministre,
visiter plein de musées et qu'on s'épuise,
si on s'accorde du temps et qu'on fait des activités qui nous plaisent,
ça va nous permettre de nous détendre,
d'éloigner de nous les facteurs de stress,
du quotidien, de rentrer dans ce mode par défaut,
de rêverie, de créativité et d'être dans l'instant présent.

Chaque année à la rentrée, on a eu d'augmentation du demande de consultation pour fatigue et les plaintes qu'on va retrouver associées à la fatigue,
les difficultés de sommeil, les troubles de concentration.

Qu'est-ce que vous vous conseillez, à vos patients,
pour justement gérer cette fatigue et être un petit peu non fatiguée à leur retour?

Ça va être important de reprendre progressivement le rythme qui est le rythme de notre vie professionnelle,
faire le deuil, déjà, des vacances, il faut accepter de se remettre dans le rythme,
reprendre le rythme veille-sommeil habituel avec le éveil qui sonne à heure fixe,
restaurer aussi une régularité dans les prises alimentaires,
parce que nos prises alimentaires quand on mange,
il y a des hormones qui sont secrétées et qui ont une fonction de timer pour l'horloge biologique qui intervient directement dans la régulation du cycle veille-sommeil.