法语助手
2022-11-02
Ça, c'est ma penderie.
Onze chemises en jean,
neuf à motifs,
quinze vestes de toutes les couleurs,
huit robes noires…
Bon, je vais m'arrêter là, car ça commence à me faire peur.
Alors je ne suis pas la seule à avoir beaucoup d'habits.
Il faut savoir qu'en 2016 plus de 100 milliards de vêtements ont été vendus dans le monde.
En France, cela représente 9,5 kg par habitant.
Et les consommateurs en achètent toujours plus.
60 % de vêtements en plus qu'il y a quinze ans.
Cette tendance a un nom : la fast fashion.
C'est-à-dire une sorte de mode jetable qui se renouvelle en permanence.
Et le problème, c'est que cette surconsommation a un énorme coût écologique.
Alors comment l'industrie textile est-elle devenue l'une des plus polluantes ?
Pour prendre conscience de son empreinte écologique, prenons le cycle de vie d'un vêtement.
Tout commence par la production des matières premières.
Prenez ce tee-shirt.
Comme 26 % de nos vêtements, il est en coton.
En 2017, plus de 25 millions de tonnes de cette fibre naturelle ont été produites,
principalement en Inde, en Chine et aux Etats-Unis.
Le problème, c'est que produire du coton est nocif pour la planète.
D'abord, car il faut utiliser des pesticides.
En effet, le cotonnier est un petit être fragile.
Pour qu'il grandisse correctement et surtout rapidement, les producteurs peuvent appliquer
jusqu'à vingt traitements sur une même parcelle chaque année.
Au total : un quart des pesticides utilisés dans le monde est dédié à la culture du coton.
Il y existe bien du coton biologique.
Mais il représente moins de 1 % des surfaces mondiales
et il est de moins en moins résistant aux parasites.
Après les pesticides, le cotonnier a aussi besoin d'eau.
De beaucoup d'eau.
Le coton est le 1er consommateur d'eau, devant le riz et le soja.
Par exemple, pour notre tee-shirt, il a fallu 2 700 litres d'eau.
2 700 litres, c'est la quantité totale d'eau consommée par un Français
pendant dix-sept jours.
Et les ressources en eau finissent par s'épuiser.
C'est, par exemple, le cas en Ouzbékistan où se trouve la mer d'Aral.
Il y a cinquante ans, la mer d'Aral ressemblait à ça :
C'était le 4e plus grand lac de la planète.
Mais entre-temps, sur décision de l'URSS,
l'Ouzbékistan est devenu le 2e producteur de coton du monde.
Une partie des fleuves qui se jetaient dans la mer d'Aral ont alors été détournés
pour irriguer les cultures.
Résultat : aujourd'hui, la quasi totalité du bassin est à sec.
Dernière conséquence de la production des matières premières :
l'émission de gaz à effet de serre.
Prenons cette fois-ci l'exemple de ce magnifique chemisier en polyester.
Chaque année, 40 millions de tonnes de tissus en polyesther sont produites,
contre 25 pour le coton.
Problème : le polyester, ce n'est pas naturel comme le coton.
C'est un tissu fait à base de pétrole, une industrie qui émet beaucoup de CO2.
Par exemple, l'emprunte carbone d'un chemisier en polyester est 2,5 fois plus importante
que celle d'une chemise en coton.
Vient ensuite la transformation des matières premières.
Chrome, mercure, plomb, cuivre ou cadmium,
toutes ces substances toxiques sont utilisés quotidiennement dans des usines
qui produisent du textile pour le teinter, pour le délaver ou pour l'assouplir.
En Europe, il y a des règles pour limiter l'utilisation des produits chimiques,
comme avec la réglementation REACH depuis 2007
mais dans les pays en voie de développement, c'est plus flou.
Les produits chimiques finissent donc souvent dans la nature à la sortie des usines.
Et ces substances toxiques contaminent aussi les vêtements que nous portons.
Exemple : avec l'éthoxylate de nonylphénol, qui peut être utilisé pour décaper
ou teinter un textile mais qui nuit à la fertilité et provoque des brûlures.
En 2011, Greenpeace a analysé 78 échantillons de vêtements neufs.
Cinquante-deux présentaient des traces de cette substance, pourtant interdite depuis 2003.
Parmi les marques concernées : Adidas, Nike, Uniqlo, Lacoste ou Converse.
Et puis, ce qui pollue aussi, c'est le transport.
Car les vêtements que nous portons voyagent beaucoup.
Prenez ce jean.
Le coton a pu être produit en Ouzbékistan,
le pantalon filé en Inde,
puis il a été teint au Maroc
et, enfin, vendu en France.
Entre le champ et la boutique, il peut avoir parcouru jusqu'à 65 000 kilomètres,
soit une fois et demie le tour de la Terre.
En France par exemple, 50 % des vêtements vendus sont importés, principalement de Chine.
En combinant la production et le transport, l'industrie textile produit donc chaque année
1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre.
Et même une fois produits et achetés, les vêtements polluent.
Et, notamment, quand on les lave.
Reprenons notre magnifique chemisier en polyester.
Lorsqu'on le passe à la machine, des microfibres se détachent.
Problème : ces microfibres sont tellement petites qu'elles ne sont pas filtrées
par les stations d'épuration.
Chaque année, ce sont donc 500 000 tonnes de microplastique
qui finissent leur course dans les océans,
soit l'équivalent de beaucoup, beaucoup de bouteilles en plastique !
Et comme les microfibres ne sont pas biodégradables,
elles sont mangées par les poissons qui finiront dans nos assiettes.
Enfin, une fois portés, que deviennent nos vêtements ?
Eh bien, cette fast fashion a, pour conséquence, de beaucoup jeter.
En Europe, cela représente près de quatre millions de tonnes de déchets par an.
Alors 20 % des vêtements sont recyclés,
En 2017, sur les 184 000 tonnes triées en France :
les deux tiers ont été réutilisés pour être reportés
et l'autre tiers a été recyclé pour produire d'autre chose, comme des chiffons ou de l'isolant.
Mais le recyclage n'est pas encore la norme.
80 % des textiles finissent dans des décharges ou sont incinérés.
Alors, certaines marques commencent à prendre conscience de leur impact sur l'environnement.
Depuis 2011, 80 entreprises comme C&A, H&M, Levis ou Mango
suivent le programme « Detox » de Greenpeace.
Sept ans plus tard, les progrès sont concrets.
Sur les pesticides, par exemple, les trois quarts des marques ont déclaré
avoir complètement éliminé les substances chimiques de leurs vêtements.
Mais le problème, c'est que ces entreprises ne représentent que 12,5 % du marché du textile.
En tant qu'acheteur, on peut faire mieux.
D'abord, réfléchissons avant d'acheter.
A-t-on vraiment besoin de ce nouveau jean ou de cette nouvelle robe ?
Ensuite, lisons les étiquettes.
Dans l'idéal, il faut privilégier les écolabels et le coton bio.
Enfin, nos vêtements peuvent avoir une seconde vie.
Ils peuvent être donnés à des associations par exemple
ou alors, revendus.
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