法语助手
2024-10-14
94 €, c'est le prix d'un Paris-Lisbonne
à 7 h 15 du matin.
2 h plus tard, c'est le double
alors que c'est la même compagnie.
Et pour seulement 30 € de plus,
vous pouvez faire un Paris-New York
alors que c'est quand même
trois fois plus loin.
Vu comme ça, ça n'a aucun sens.
Mais pourquoi
les prix des billets d'avion varient autant ?
Et quel est leur vrai coût ?
Dans cette vidéo,
on vous explique comment les compagnies aériennes
fixent leurs prix et comment le low cost
a complètement révolutionné le marché.
Et si vous voulez payer moins cher,
restez jusqu'à la fin,
on vous a réservé quelques petits tips.
Bon, déjà, ça coûte combien de faire voler un avion ?
Les dépenses d'une compagnie aérienne
se divisent en deux :
les coûts fixes et les coûts variables.
Les coûts fixes,
ce sont des dépenses qui ne dépendent pas
du niveau d'activité.
Qu'un avion ou quinze décollent dans la journée,
pour la compagnie, c'est pareil.
Dans ces coûts, il y a les frais d'achat de l'avion.
Par exemple, un Airbus A320 et un Boeing 737
coûtent en moyenne 90 millions d'euros à l'achat.
Bon, les constructeurs font souvent des prix
aux compagnies aériennes qui achètent en gros.
Un Boeing 737 pourra donc être vendu
pour la modique somme de 51 millions d'euros.
Une fois l'avion acheté, il faut encore payer
l'assurance ou les frais de stationnement
dans un aéroport.
À l'aéroport Paris-Charles de Gaulle,
pour stationner sur le tarmac,
comptez 3,94 € par tonne et 0,06 €
toutes les dix minutes de stationnement.
Sachant qu'un A320 juste avant le décollage
pèse 77 tonnes,
le prix minimum sera de 303 €.
À l'aéroport Paris-Beauvais,
c'est beaucoup moins cher.
Les deux premières heures sur le tarmac
sont gratuites et après c'est 0,32 € par tonne
et par heure de stationnement.
C'est plus de douze fois moins
qu'à Charles de Gaulle.
En plus des frais d'aéroport,
il faut ajouter les frais de maintenance,
d'administration et les salaires des équipages.
Un commandant de bord chez Air France
touche environ 11 500 € par mois.
Chez Ryanair, c'est seulement 9 000 €.
Et pour réduire les coûts fixes,
de nombreuses compagnies
louent aussi une partie de leur flotte.
Par exemple, un tiers des avions d'Air France
sont des locations.
Pour un A320, comptez 355 000 € par mois.
Puis il y a les coûts variables qui eux,
dépendent du temps de vol et de la destination.
Carburant, frais d'atterrissage,
frais de chargement
et de déchargement de l'avion,
tout ça coûte de l'argent.
Mais il y a aussi des taxes
qui varient selon la destination.
Et en France, on en a pas mal :
les taxes aéroportuaires
qui financent la sécurité,
la taxe de nuisance sonore, et la taxe de solidarité
qui finance notamment Unitaid,
un organisme qui distribue des médicaments
dans le monde.
Pour vous donner une idée,
dans un avion qui vole vers l'Union européenne,
cette taxe représente 2,63 € en classe économique.
Vers les autres pays, c'est 7,51 €.
Bon, tout ça, ça ne nous dit pas
combien ça coûte de faire voler un avion.
Pour avoir une idée du montant d'un vol,
il faut calculer le CSKO,
le coût au siège kilomètre offert.
C'est ce que dépense une compagnie
par passager et par kilomètre.
Pour un vol de 1 350 kilomètres,
les compagnies aériennes classiques vont débourser
entre 0.10 et 0,12 € par personne et par kilomètre.
Les compagnies low cost
dépensent entre 0,06 et 0,08 €.
Celles ultra low cost comme Ryanair ne dépensent
que 0,04 € par personne et par kilomètre,
c'est 70 % de moins qu'Air France.
Mais comment les compagnies low cost arrivent à réduire
autant leurs dépenses ?
Elles proposent un maximum de trajets
avec un minimum de coûts, tout simplement.
Ce modèle économique est né aux États-Unis
dans les années 70.
C'est Southwest Airlines qui en est à l'origine.
En 1974, la compagnie américaine
est au bord de la faillite.
Pour éviter de mettre la clé sous la porte,
ils font un pari :
garder le même nombre de vols,
mais avec un avion en moins.
Et ce n'est pas tout,
ils réduisent les services proposés aux passagers,
les escales ne durent plus que 20 minutes
et les billets sont contrôlés directement à bord.
Et ça marche du feu de Dieu.
Aujourd'hui, Southwest Airlines
est la troisième plus grande compagnie aérienne
aux États-Unis,
avec une flotte de 730 appareils.
À titre de comparaison,
celle d'Air France est composée de 227 appareils.
Le modèle du low cost a explosé.
En 2022, il représentait 47 % du marché,
défiant toute concurrence.
Et ça passe par un credo : le minimalisme.
Lorsque vous achetez votre billet chez Air France,
vous payez votre trajet,
mais aussi plein de petites prestations.
Les compagnies low cost vous font seulement
aller d'un point A à un point B
et elles font des économies sur tout.
Prenons un exemple,
vous achetez un billet Paris-Porto avec Ryanair.
Déjà, il y a de fortes chances
pour que vous ne preniez pas le RER
pour aller à Charles de Gaulle,
mais plutôt le bus direction Beauvais.
Ryanair est en situation
de quasi-monopole à Beauvais.
La compagnie peut facilement négocier
les frais de stationnement,
de décollage et d'atterrissage.
Et si les prix ne lui conviennent pas,
Ryanair peut menacer de partir.
Mais ça signerait l'arrêt de mort de l'aéroport
qui est obligé d'accepter.
Le modèle du low cost est si puissant
qu'il arrive à créer son propre marché.
Dans le petit aéroport de Bergerac,
à 120 kilomètres de Bordeaux,
le trafic a été multiplié par 19 entre 2000 et 2017
grâce à l'arrivée de Ryanair et de Transavia.
Les passagers pour le vol à destination
de Munich...
C'est enfin l'heure d'embarquer.
Mais pour aller dans l'avion, pas de passerelle.
On vous fait prendre un bus interminable
ou marcher sur le tarmac.
Ça, c'est parce que les compagnies low cost
garent leurs avions loin sur la piste,
ce qui leur permet de faire de grosses économies.
Par exemple, à l'aéroport de Londres Gatwick,
la taxe sur les passagers au départ passe de 17,80 €
à moins de 4 € si l'avion est garé loin
de la salle d'embarquement.
Et pour faire des économies,
les compagnies low cost
renouvellent fréquemment leur flottes.
La raison est simple :
les avions neufs coûtent moins cher à entretenir
et sont moins gourmands en carburant.
Vous remontez le couloir de l'avion
où il n'y a ni business ni première classe,
seulement une classe économie
avec pas beaucoup d'espace pour les jambes.
Dans un A320 affrété par Air France, par exemple,
l'espace entre deux sièges est de 81 cm.
Chez EasyJet, c'est seulement 73 cm,
ce qui permet d'ajouter des rangées de sièges
et donc de faire payer moins cher le billet.
Le voyage se passe bien,
même si vous n'avez rien eu à manger ou à boire
et vous arrivez enfin à destination.
À peine atterri, l'équipage s'affaire.
Chez Ryanair pour économiser
des frais de stationnement
et faire plus de trajets,
il n'y a que 30 à 45 minutes
entre chaque décollage.
Les avions des compagnies low cost
volent beaucoup plus
que ceux des compagnies classiques :
jusqu'à 12 h par jour pour Ryanair,
contre seulement 9 h pour Air France.
Bref, tout ça mis bout à bout,
ça permet de faire des sacrées économies
et de proposer des prix imbattables.
Et les compagnies low cost se font de la marge,
beaucoup de marge.
En 2023, Air France annonçait une marge
de 5,7 % contre 14,6 % pour Ryanair.
Mais tout ça, ça n'explique pas vraiment pourquoi
le prix des billets d'avion change en quelques heures.
Ah oui. On entend souvent que les prix des compagnies
aériennes changent tout le temps.
En fait, ce n'est pas le cas.
Ce ne sont pas les prix qui changent,
mais la disponibilité de différents niveaux de prix
dans le système de réservation.
C'est ce qu'on appelle le yield management,
en français la tarification dynamique.
Le concept, faire évoluer sur un même vol
les prix des billets en temps réel
et en fonction de la demande estimée.
Le Pricing Department détermine tous ces niveaux de prix,
et toutes les restrictions qui en découlent.
Le Pricing Department, c'est le pôle qui s'occupe
de fixer les tranches tarifaires.
Par exemple, sur un vol de 180 places,
50 places sont vendues à 67 €,
65 à 78 €, et 65 à 94 €.
En temps normal, la moitié des billets sont vendus
trois semaines avant le départ.
Mais parfois certains avions ne se remplissent pas.
C'est alors qu'un yield manager intervient et dit:
"OK, peut-être que nous devrions remettre à la vente
des billets moins chers, juste pour attirer plus de monde,
pour ne pas faire voler l'avion à vide."
À l'inverse, si le vol se remplit rapidement,
ça veut dire que c'est un vol très demandé,
donc les prix augmentent.
Bref, c'est le principe de l'offre et de la demande,
mais calculé en temps réel
grâce à des algorithmes ultra puissants.
Un autre facteur explique la variation des prix :
la discrimination tarifaire.
Un vol aller-retour dans la même journée
coûtera très cher.
Là, l'aller-retour Paris-Marseille, c'est 274 €.
Alors que si je change les dates, c'est moitié moins.
Pourquoi ?
Parce que les compagnies considèrent que les clients
qui achètent ce genre de billet
sont des voyageurs d'affaires
avec plus de pouvoir d'achat.
Je mettrais un 7/10.
Bref, les prix des billets d'avion
suivent une logique : la rentabilité.
Et ça, ça passe par remplir les avions à tout prix.
C'est pour ça qu'on voit parfois des trucs absurdes
comme un Paris-Madrid qui passe par Dubaï
et tant pis pour la planète.
Mais si vous voulez éviter de payer trop cher,
c'est possible.
Le mot d'ordre va être vraiment d'être flexible,
de ne pas s'arrêter sur une seule date,
de vraiment regarder très large
pour pouvoir économiser.
Ce spécialiste des bons plans
nous a donné quelques tips pour payer moins cher.
Conseil numéro un : éviter les routes populaires,
quitte à faire un détour.
Au lieu de faire Paris-New York,
faites Paris-Bordeaux, puis Bordeaux-New York.
Conseil numéro deux :
Il y a une autre technique,
c'est à dire réserver un Paris-Bangkok,
sauf qu'il y a une escale entre deux aux Emirats.
Et si vous, vous souhaitez vous rendre aux Emirats,
le Paris-Bangkok peut s'avérer moins cher
qu'un Paris-Dubaï Direct.
Donc là, vous pouvez vous arrêter à l'escale,
si vous n'avez pas de bagages en soute, à Dubaï.
Mais les compagnies détestent ça.
C'est à dire que si vous avez votre billet retour
et que vous vous êtes arrêté pendant une escale,
ils vous refusent l'entrée au retour.
Conseil numéro trois :
plus vous consultez les prix des billets, plus c'est cher
et ça, c'est parce que les compagnies
traquent votre IP.
Au passage, c'est illégal en France,
mais elles le font quand même.
Donc pour éviter ça, prenez un VPN.
Pour avoir un vol moins cher,
de supprimer ses cookies ou de se mettre
en navigation privée, ça ne fonctionne pas.
Dernier conseil :
quand on sait qu'un aller-retour Paris-Bali,
c'est 3,8 tonnes de CO2,
ce qui équivaut à chauffer son appartement
pendant quatre ans,
pour le bien de la planète,
privilégiez plutôt les destinations
accessibles en train.
Et sinon, pour les plus courageux,
vous pouvez toujours y aller en vélo.
Et d'ailleurs, notre dernière vidéo
parle de cyclisme.
N'hésitez pas à la regarder et à vous abonner.
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