法语助手

Isabelle, à nous deux.
Votre mot préféré ?

Lumière.

Et le mot que vous...

Oui ?

Oui, parce que ça contient la paix, l'amour, Dieu,
et puis c'est la chose qu'on voit,
qu'on a à la naissance et qu'on a à la mort.

Et puis à Lumière, c'est le cinéma, les frères Lumière.

Le mot que vous détestez ?

Sida.
Parce que c'est la perte, c'est la mort,
c'est l'incurable au temps présent.

Votre drogue favorite ?

Le sucre.

Le son, le bruit que vous aimez ?

Tout ce qui me fait croire au silence,
c'est-à-dire, ça peut être la musique,
ça peut être les oiseaux,
ça peut être les feuilles,
ça peut être la neige,
tout ce qui est froissement, glissement.

Et le son, le bruit que vous détestez ?

Je crois tout ce qui pétarade,
j'aime pas les machines.

Votre juron, gros mot ou blasphème favori ?

Alors là, alors là...

Il y en a beaucoup ?

Il y en a pas mal,
il y en a un récemment que j'ai appris
qui est un juron irlandais et qui est tellement joli,
mais il me paraît que c'est un mot terrible,
c'est ...

***

C'est un mot tellement doux.
***, c'est s'il peut traduire, Daniel Johnson.

Non, non, je ne le dirai pas.

Un jurin connu au bataillon.

Homme ou femme pour illustrer un nouveau billet de banque ?

Sigmund Freud, parce que c'est le mérite,
vu que c'est la première personne
qui nous a raconté que l'argent ne voulait pas dire l'argent.

Très bon choix.

Fini, fini.

Le métier que vous n'auriez pas aimé faire ?

Alors là, je sèche.
Franchement, je sèche.

Je ne sais pas.
Je ne sais pas du tout.

On passe.

La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarnée ?

Par exemple, un gorille pour...

Pardon ?
Un gorille ?

Oui, mais ça, c'est pas...

Mais c'est sexuel, alors !

Non, non, ce serait dans le but d'organiser une vendetta
contre les hommes pour en faire une espèce en voie de disparition.

Ce qui est vrai, oui.

Parce que, vu les atrocités qui ont été commises au Rwanda et aux Haïrs,
c'est-à-dire le travail de certains hommes
pour vendre aux touristes des pattes, des mains de gorilles pour en faire des cendriers,
moi, je trouve qu'ils devraient faire la même chose
avec les mains des hommes, après tout.

Donc, si j'étais gorille, voilà.

Oui, donc, on reviendrait à la violence, là.

Oui, c'est ma vendetta, moi, en tout cas.

Et si Dieu existe, qu'aimeriez-vous l'entendre vous dire
après votre mort, vous, Isabelle Adjani ?

Alors, d'abord, j'espère qu'à ce moment-là, les mots...
On n'aura plus besoin de mots humains
et que ça pourra se passer dans une...
entre guillemets, "fusion cognitive",
mais si jamais il y avait des mots à entendre,
ce serait : "votre vie n'a pas encore commencé".

Très joli.