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[每日听力]《流浪地球》小说法语版原文欣赏

2023-02-02

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L’ÈRE DU FREINAGE 1


Terre Errante de Cixin Liu



Traduit par Gwennaël Gaffric



Et lu par Luc de Villars



L'ÈRE DU FREINAGE



Je n'avais jamais vu la nuit.
Je n'avais jamais vu les étoiles.
Je n'avais jamais vu le printemps, ni l'automne, ni l'hiver.



Je suis né à la fin de l'Ère du freinage. La Terre venait tout juste d'arrêter de tourner.



Quarante-deux années avaient été nécessaires pour interrompre la rotation de la planète,
soit trois de plus que dans le plan initial dressé par le gouvernement de la Coalition.



Ma mère m'a raconté comment elle avait contemplé en famille le dernier crépuscule.
Le soleil était descendu, lentement,
comme s'il avait décidé de faire halte sur la ligne de l'horizon.
Trois jours et trois nuits s'étaient écoulés avant qu'il disparaisse enfin.



Bien entendu, à compter de cet instant, il n'y a plus eu ni "jour" ni "nuit".
Pendant longtemps – une décennie environ –,
l'hémisphère Est a été enveloppé dans un crépuscule permanent,
car le soleil n'avait pas totalement sombré derrière l'horizon :
la moitié du ciel visible était encore inondée de sa lueur.



C'est durant cet interminable âge crépusculaire que je suis venu au monde.



Mais crépuscule ne signifiait pas obscurité :
les propulseurs terrestres illuminaient de leur splendeur tout l'hémisphère Nord.
Ils avaient été installés en Asie et en Amérique du Nord,
les deux seuls continents dont la structure géologique pouvait supporter l'énorme poussée engendrée par les machines.
Au total, douze mille engins étaient répartis sur les plaines américaines et asiatiques.



Depuis l'endroit où je vivais, je pouvais voir les gigantesques faisceaux de plasma jaillissant de centaines de propulseurs.
Imaginez-vous d'abord un palais colossal,
aussi grand que le Parthénon, soutenu par d'innombrables colonnes crachant une lumière bleue et blanche,
tels d'énormes tubes fluorescents.



Imaginez-vous à présent n'être qu'un simple microbe sur le sol de ce palais.
Voilà le monde qui était le mien.



Cette description n'est cependant pas tout à fait conforme à la réalité,
car la rotation de la Terre était freinée par la composante tangentielle de la poussée générée par les propulseurs.
Ce qui signifiait par conséquent que les propulseurs projetant les faisceaux dans le ciel devaient être inclinés selon un certain angle.



La vision d'une telle scène avait de quoi traumatiser les visiteurs venus de l'hémisphère Sud !



Mais il y avait plus terrifiant encore : la chaleur produite par les engins.
La température extérieure pouvait atteindre soixante-dix ou quatre-vingts degrés Celsius,
si bien qu'il était indispensable d'enfiler une combinaison réfrigérante avant de mettre le pied dehors.
La chaleur engendrait en outre de fréquentes tempêtes et le spectacle des faisceaux de plasma perforant les nuages noirs offrait une vision cauchemardesque,



Ces colonnes de lumière se dispersaient pour former des halos frénétiques et multicolores.
Un magma incandescent semblait alors maculer le ciel tout entier.



Mon grand-père, qui commençait à devenir sénile, trouvait cette chaleur insupportable.
Un jour, voyant qu'il pleuvait dehors,
il est sorti torse nu de la maison,
sans que nous ayons eu le temps de le retenir.
Les gouttes de pluie, chauffées par la température élevée des faisceaux de plasma,
l'ont brûlé au troisième degré, laissant des cloques permanentes sur sa peau.



Mais pour ma génération née dans l'hémisphère Nord,
tous ces phénomènes étaient parfaitement naturels,
aussi naturels que la présence dans le ciel du soleil,
des étoiles ou de la lune pour nos ancêtres ayant vécu avant l'Ère du freinage - cette période antique de l'histoire humaine que nous désignions par "Ère primosolaire" et qui avait dû être une époque exaltante !



Lors de mon entrée à l'école, conformément au programme de primaire,
nos professeurs ont emmené notre classe faire un voyage de découverte de la Terre.



À ce moment-là, la planète avait déjà totalement cessé de tourner.
Les propulseurs terrestres n'étaient plus mobilisés que pour la maintenir dans cette position statique et procéder à d'infimes ajustements.
Aussi, de mes trois à mes six ans, la luminosité des faisceaux de plasma s'est considérablement affaiblie,
ce qui favorisait l'organisation de ces excursions destinées à mieux faire connaître notre monde.



Notre voyage a commencé avec la visite du propulseur terrestre le plus proche,
situé à proximité de Shijiazhuang, non loin de la sortie du tunnel qui traverse les monts Taihang.
C'était une montagne de métal qui se dressait abruptement devant nous, occupant la moitié du ciel.
Les monts Tainang qui s'étiraient à l'ouest donnaient l'impression d'être une simple chaîne de petites coilines.
Certains enfants, émerveillés, se sont exclamés que le propulseur était aussi grand que l'Everest.



La ravissante Mlle Xing , notre enseignante principale,
nous a souri et a expliqué que le propulseur était en réalité haut de onze mille mètres,
soit deux mille de plus que l'Everest.
On donnait aux propulseurs terrestres le surnom de "chalumeaux de Dieu''.
Tapis dans l'ombre gigantesque de celui-ci, nous sentions ses vibrations faire trembler le sol.



Les propulseurs se divisaient en deux catégories :
les plus grands étaient appelés "monts",
et les plus petits, "pics".
Celui que nous avons gravi était ainsi baptisé "mont Huabei 794".



L'ascension des monts était bien plus longue que celle des pics,
car ces derniers disposaient généralement de larges ascenseurs qui menaient au sommet,
tandis que les monts ne pouvaient être atteints qu'au moyen d'un véhicule à moteur qui devait grimper le long de routes en spirale.



Notre bus s'est retrouvé pris au milieu d'une procession interminable de véhicules longeant la roule en acier poli qui s'enroulait autour du propulseur.
À notre gauche, se dressait une falaise de métal bleuté et,
à notre droite, un précipice insondable.



La caravane était composée d'énormes camions à benne basculante de cinquante tonnes,
chargés de roches extraites dans les monts Taihang.



Notre bus a rapidement atteint les cinq mille mètres d'altitude.
De cette hauteur, aucun détail n'était plus visible dans la vallée,
on ne voyait que la lueur bleue du propulseur.



Mlle Xing nous a dit de mettre nos masques à oxygène.
À mesure que nous approchions de la bouche de sortie du faisceau de plasma,
la luminosité et la température augmentaient à un rythme soutenu.
La visière de nos masques s'assombrissait,
et les microprocesseurs de nos combinaisons réfrigérantes tournaient à plein régime.



À six mille mètres, nous avons enfin vu la bouche d'alimentation du propulseur.
Les camions déversaient à tour de râle leurs énormes cargaisons de roches dans un gouffre abyssal où l'on voyait danser sans bruit des flammes grenat.



J'ai demandé â Mile Xing comment les roches volcaniques pouvaient servir de combustible aux propulseurs terrestres.



— La fusion des éléments lourds est un processus complexe,
vous risqueriez de ne pas tout comprendre.
Ce que vous avez besoin de savoir, c'est que les propulseurs terrestres sont les machines les plus puissantes jamais créées par l'homme.
Prenez l'exemple du Huabei 794 sur lequel nous nous trouvons :
utilisé â pleine puissance, il exerce sur la Terre une poussée d'environ quinze milliards de tonnes.



Notre bus est enfin arrivé au sommet.
Le faisceau de plasma se trouvait juste au-dessus de nos têtes.
En raison du diamètre colossal de cette colonne lumineuse,
nous ne voyions en levant les yeux qu'un mur de plasma scintillant de bleu.
Et ce mur paraissait s'étendre à l'infini.



À cet instant, je me suis soudain souvenu d'une énigme soumise en classe par notre vieux professeur de philosophie.



Vous marchez sur une plaine lorsque vous vous trouvez brusquement face à un mur immensément haut.
Il s' étend sans fin vers la gauche et sans fin vers la droite, Qu' est-ce que ce mur ?



À l'évocation de ce souvenir, j'ai frémi et j'ai raconté l'énigme à Mile Xing.
Après avoir longuement réfléchi, elle a secoué la tête, perplexe.
Je lui ai alors soufflé la sinistre réponse à l'oreille.



La mort.



Elle m'a regardé en silence pendant quelques secondes puis,
brusquement, elle m'a serré dans ses bras.
Jetant mon regard pardessus son épaule,
j'ai vu d'autres sommets d'acier se dresser sur la plaine brumeuse,
comme les cimes escarpées d'une forêt cosmique.
Les faisceaux crachés par ces pics gigantesques paraissaient vouloir percer le dôme incertain de notre monde.



Plus tard, nous sommes arrivés au bord de la mer,
où nous avons pu voir le sommet de gratte-ciels immergés saillir des eaux.
Au moment du reflux, des flots d'écume blanche se sont mis à rouler en cascades le long de leurs innombrables fenêtres...



L'Ère du freinage venait tout juste de s'achever,
et ses terribles effets sur la Terre étaient encore apparents :
les marées provoquées par la poussée des propulseurs avaient englouti les deux tiers des grandes cités de l'hémisphère Nord,
tandis que l'extrême chaleur avait provoqué la fonte des glaciers polaires dont l'eau était retombée en déluge sur l'hémisphère Sud.



Trente ans plus tôt, mon grand-père avait été témoin du déferlement de vagues de cent mètres de haut sur la ville de Shanghai.
Des décennies plus tard, le souvenir de cette scène terrifiante le pétrifiait encore d'effroi.
Notre planète n'avait pas encore commencé son voyage qu'elle était déjà méconnaissable.
Qui savait combien d'épreuves l'attendaient dans sa longue et lente errance à travers l'espace ?



Nous sommes montés à bord d'un 'bateau", un ancien appareil de transport maritime.
Les faisceaux des propulseurs terrestres se sont peu à peu faits plus distants et,
après une journée de navigation, nous ne les apercevions déjà plus.



La mer était éclairée par deux sources de lumière :
à l'ouest, celle, bleutée, des faisceaux de plasma et,
à l'est, celle, rosée, du soleil qui débordait de l'horizon.
Ces rayons scintillants scindaient la mer en deux et notre bateau avançait sur la ligne de démarcation entre ces deux mondes aux couleurs irréelles.



Au fur et à mesure de notre voyage,
la lumière bleue devenait plus pâle et celle du soleil,
plus intense.
Une atmosphère angoissante se répandait à bord.
On ne voyait plus d'enfants sur le pont,
ils se terraient au fond de leurs cabines et tiraient les rideaux de leurs hublots.



L'instant tant redouté aurait lieu le lendemain.
Le jour venu, nous nous sommes rassemblés dans la grande cabine qui faisait office de salle de classe,
et Mlle Xing nous a annoncé avec solennité :



— Les enfants, nous allons assister au lever du soleil.



Personne n'a bougé, nous sommes restés interdits, comme figés sur place.
Mlle Xing nous a encore plusieurs fois exhortés à sortir,
mais aucun d'entre nous n'osait faire le premier pas.



Un de ses collègues masculins a pris la parole :



—Je l'ai toujours dit : les voyages de découverte devraient être organisés avant les cours d'histoire moderne.
C'est psychologiquement trop dur pour les élèves.



—Ce n'est pas si simple, a répliqué Mlle Xing.
Ils apprennent tout de la société avant même de commencer les cours d'histoire moderne.
Puis, se tournant vers les délégués de classe : Allez-y, les enfants, n'ayez pas peur.
Moi aussi, j'étais nerveuse avant mon premier lever de soleil.
Mais tout s'est bien passé.



Les enfants se sont finalement levés,
un par un, puis ils se sont dirigés vers la porte de la cabine.
À cet instant, j'ai senti une petite main moite saisir la mienne.
J'ai tourné la tête.
C'était Ling.



—J'ai peur...
a-t-elle bégayé.



—Après tout, on a déjà vu le Soleil à la télé, non ? Ça sera pareil, ai-je dit pour la rassurer.



—Comment ça, pareil ?
Tu trouves que voir un serpent en vrai, c'est la même chose que de le voir à la télé ?



— ...De toute façon, il faut qu'on y aille. Sinon on aura une mauvaise note !



En nous tenant fort par la main, Ling et moi avons avancé en tremblant vers le pont avec les autres enfants,
prêts â affronter la première aube de notre vie.



—À vrai dire, cela ne fait que trois ou quatre siècles que les humains ont peur du Soleil.
Autrefois, les hommes n'étaient pas atteints d'héliophobie, comme nous.
Au contraire, le Soleil était à leurs yeux un symbole de noblesse et de gloire.



En ce temps-là, lorsque la Terre tournait encore autour de son axe,
les hommes assistaient chaque jour au lever et au coucher du soleil.
Ils acclamaient l'aube et admiraient le crépuscule !
a trompeté Mlle Xing, debout à la proue du navire.

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