法语助手
2023-03-16
[Et si l'avenir des antibiotiques
se trouvait juste sous nos pieds,
dans les jardins
ou même à la sortie du métro ?
Analyser les sols français pour trouver
des nouveaux médicaments,
c'est le travail d'une équipe
de biologistes de l'INSERM.
Une de nos plus grosses découvertes,
ça a été de découvrir
la molécule de la rapamycine
à Denfert-Rochereau.
Elle avait été isolée
sur l'île de Pâque
et on la trouve maintenant dans Paris.
Cette recherche est née
d'un inquiétant constat.
Les maladies infectieuses
résistent de plus en plus
aux antibiotiques.
Avec l'antibiorésistance,
les bactéries évoluent et s'adaptent
aux médicaments actuels
qu'on utilise pour les inhiber
et c'est voué à devenir
un problème de santé publique majeur.
L'OMS estime que d'ici 2050,
ça coûtera 10 millions de morts
chaque année,
dus directement à l'antibiorésistance.
Et une étude récente
a estimé qu'en 2019, ça coûtait déjà
1,27 million de morts chaque année.
Ça, c'est la situation actuelle.
Il reste énormément à découvrir.
On pense qu'on a découvert
à peu près 3% des antibiotiques
qui sont disponibles dans la nature.
La médecine humaine est simplement
en compétition avec les bactéries.
Les bactéries essayent d'échapper
aux médicaments de la médecine
et on est en train de perdre la course.
Les bactéries évoluent
plus rapidement contre les molécules
qu'on a actuellement.
Donc le but de ce projet,
c'est d'accélérer
le rythme de découverte
de nouveaux antibiotiques
pour gagner cette compétition
contre les bactéries pathogènes.
Première étape du projet :
collecter des échantillons de sol
en abondance.
Au début, les chercheurs eux-mêmes
allaient les ramasser,
puis ils ont lancé le projet
de science participative,
"Science à la pelle".
On s'est baladés
dans les espaces naturels
et on a récolté du sol
en région parisienne,
que ce soit dans les parcs
à l'intérieur des portes de Paris
ou le bois de Boulogne
et le bois de Vincennes.
Et on s'est rendu compte que
rien que dans cette région
assez petite, dans cette ville,
il y a une diversité de sols
assez hallucinante
et du coup aussi, des bactéries
très différentes,
qu'on a réussi à isoler.
Ensuite on a décidé
d'étendre ce projet
sur l'ensemble du territoire français.
Pour cela, on a besoin d'aide.
On ne peut pas le faire nous-mêmes.
On invite les citoyens à participer
à ce projet à plus grande échelle
et contribuer à notre science.
Nous ce qu'on propose, c'est un peu
mélanger loisir et science.
C'est juste nous envoyer l'équivalent
d'une cuillère à café de sol
qu'on peut creuser par terre
et nous envoyer ça par la poste.
L'objectif est simple :
colorier cette carte.
Les scientifiques espèrent
obtenir 10 000 échantillons
d'ici la fin de l'année
et parient sur la créativité
des citoyens pour recevoir
la plus grande diversité possible.
Un pari qui semble avoir
déjà porté ses fruits
puisqu'une centaine de sols
est parvenue au laboratoire depuis
le lancement du projet, le 23 juin.
Une fois le sol reçu, le travail
au laboratoire peut commencer.
Tout d'abord, les biologistes
diluent le sol dans de l'eau
pour analyser les bactéries présentes.
Ils disposent le mélange
sur des boîtes de Petri.
Ce milieu nutritif permet
aux bactéries de se développer
et aux chercheurs de pouvoir
les repérer et les isoler.
Pour chaque sol, on prend
uniquement des bactéries qui ont
des morphologies différentes.
Ensuite, on extrait leur ADN
et on séquence.
Là on peut vraiment comparer :
est-ce que c'était la même espèce
ou deux espèces différentes ?
C'est la séquence ADN
qui permet de prédire si la bactérie
contient la recette
d'une nouvelle molécule antibiotique,
et après des tests supplémentaires,
un potentiel médicament
venant du sol.
On trouve la plupart des antibiotiques
utilisés aujourd'hui
dans les bactéries
qui poussent dans le sol.
C'est parce que ces bactéries,
elles sont en compétition
les unes avec les autres dans le sol
et elles fabriquent des antibiotiques
en tant que molécules de défense
pour inhiber la croissance
d'autres bactéries autour d'elles.
Ce que la médecine humaine a fait,
c'est s'approprier ces molécules
de défense bactérienne
pour les retourner contre
les pathogènes humains.
Cela dit les bactéries issues du sol
ne s'intéressent pas à l'être humain et
ne sont pas des pathogènes pour nous,
mais elles fabriquent ce fantastique
arsenal de molécules de défense
qu'on utilise un peu à leur insu.
Reste encore à savoir
si ces échantillons de sol
abritent les trésors tant attendus,
et si avec un peu de chance,
ils permettront de disposer
de nouveaux antibiotiques
d'ici une dizaine d'années.
沙发还没有被抢走,赶紧过来坐会吧