法语助手
2021-08-01
Salut, je m'appelle Mathilde Warnier, j'ai 29 ans, je suis actrice et j'habite à Paris depuis dix ans maintenant.
Le cinéma, c'est ma vie depuis que j'ai 15 ans. On était dans un lycée de cinéma.
Tous les mercredis c'était ciné-club.
C'était notre vie et j'ai continué avec ma bande de potes à parler ciné, à vivre par le ciné.
Je devais faire productrice.
Et je suis arrivée actrice ; ça en surprend plus d'un.
Moi, je voulais être journaliste et tout, apprentie journaliste avec des copains qui m'apprenaient à écrire.
Et puis j'avais très faim et j'ai un copain qui me dit : "Tiens il y a ce casting, tu ne voudrais pas le passer ?" et je passe ce casting, et je l'ai.
Et là, c'est la surprise totale puisque je n'ai jamais joué.
Moi, tout ce que je connais du cinéma, c'est d'aller au cinéma, si tu veux. Ou alors de faire des devis à la con.
Je me suis beaucoup plue parce que je crois que je me suis oubliée et, en fait, être quelqu'un d'autre, s'oublier et jouer quelqu'un d'autre et raconter l'histoire de quelqu'un d'autre, c'est se découvrir soi-même aussi je crois.
En tant que personne.
Alors ici, on se trouve dans le Sentier en plein 2e, juste à côté de la Porte Saint-Denis.
C'est un petit appartement que j'ai trouvé après une séparation.
Je me suis retrouvée avec très peu de choses.
Et en fait, j'ai fait un peu à l'arrache, comme ça, à l'intuition.
J'avais pris quelques meubles, que j'ai chinés et quelques plantes, et ça donne ça.
Bienvenue dans mon appart de Polly Pocket.
J'ai un secret, c'est que je ne sais pas trop bien ranger mes affaires.
Alors du coup. . . J'ai une obsession aussi : les cols roulés.
Un premier col roulé, un deuxième col roulé et un troisième col roulé !
Un quatrième. . . Ca ne finit jamais.
Je n'ai que ça.
J'ai un pull très très laid.
C'est une fierté d'avoir un objet aussi moche, mais je l'aime terriblement.
Vous êtes prêts ?
Voilà, ça je pense que c'est une fille no style.
Ma grand mère et mes arrière-grands-parents et tout faisaient de la dentelle, faisaient du tissu
C'était leur vie, la couture si tu veux.
Donc moi, on m'a appris à coudre avant même de savoir écrire.
Je dessinais, je cousais, je faisais des petits coussins en lavande.
Puis on m'a appris plein de choses et c'est drôle parce que ma grand-mère et tout ils n'avaient pas d'argent, ils n'avaient rien.
Mais comme ils étaient couturiers, ils étaient toujours bien habillés chez eux.
C'était quelque chose de la politesse, c'est-à-dire que l'on pouvait habiller ses émotions pour ne pas les faire subir aux gens.
Et c'est fou parce que je devais avoir 5 ans, moi, c'est ce que je voulais faire. Je dessinais des silhouettes de mode, ça ne me quittait pas et ça ne me quitte toujours pas.
J'aime la mode parce que j'ai l'impression que c'est la continuité de ce que sont les gens dans tout ce qu'on a envie de cacher, dans ce qu'on envie de montrer, dans ce qu'on a envie d'être.
Et s'habiller, pour moi, c'était aussi jouer.
D'abord, je me souviens, ado d'avoir des moments où je me réinventais totalement.
Je n'étais pas du tout pareille parce que c'était un espace de création.
Et c'est le même aujourd'hui, même si, évidemment, j'ai un rapport avec mon habillement qui peut être un peu sérieux parfois, mais toujours avec quelque chose qui moi me fait rire sur le moment.
Je crois que moi, j'ai eu beaucoup de mal avec ma féminité, c'est pour ça que j'ai les cheveux courts.
Je pense que aujourd'hui, dans mon habillement, j'ai essayé d'effacer des endroits où je pouvais être reconnue comme une jeune femme un peu un peu femme.
Je me suis mis ce costume de jean, de pull, un peu masculin du vestiaire masculin pour qu'on m'écoute, et pas qu'on me regarde.
Mais aujourd'hui, écoute j'ai l'impression, j'ai envie un peu du contraire.
J'ai envie d'effacer un peu ce costume qui me colle à la peau.
Tu vois, les gens me voient toujours avec un jean et un t-shirt.
Ce que je suis, évidemment.
Mais c'est vrai que j'arrive à un âge où je suis en train de devenir une femme.
Et je me demande quelle femme j'ai envie d'être.
Mais oui, je me suis cachée longtemps.
Aujourd'hui, je n'ai plus trop envie de me cacher.
Souvent, on me demande de parler de la Parisienne.
En tant qu'actrice.
Moi, je ne sais jamais trop quoi dire.
C'est un peu le truc dont on me demande toujours de parler.
Et moi, ce que je comprends, c'est quand je vois mes copines, quand je me vois moi, la manière dont on s'habille. . .
Ce n'est pas en représentation, c'est pour se sentir bien.
Elle est là, la simplicité dans l'habillement, c'est raconter son histoire, mais l'histoire que tu as envie de raconter. Moi je vais beaucoup en soirée, tu sais, on m'invite à des trucs, des galas et je vois les nanas habillées. . .
Mais je les trouve sublimes.
Tu vois habillées en truc de sirène et ça fait des photos sublimes, elles sont magnifiques, mais on sent qu'elles ne sont pas elles.
Chez moi je dirais que c'est assez naturel.
Je ne cherche pas des meubles design, des trucs comme ça, le pratique me vient directement.
Par exemple, j'ai besoin d'un bureau j'ai mis deux tréteaux et une planche en bois.
Je ne suis pas prise la tête.
Je fais plein de dessins depuis toujours et c'est ma passion et j'ai un projet de BD.
En fait il y a un peu de temps j'ai écrit un film, c'est un peu dur à produire. Alors du coup j'en fait une BD.
Ca me prend beaucoup de temps et c'est assez drôle.
Et du coup en ce moment je cherche des monstres, des filles qui se transforment, des trucs bizarres. . .
Sinon, j'ai des carnets remplis depuis des années de bêtises.
Là, il y a marqué : "un chelou, une meuf du 18e siècle à oilp, un chien peureux."
Et voilà.
Je pense que ça va.
C'est très profond, ce je raconte.
Je passe mes heures, mes journées à faire ça quand je n'apprends pas des textes.
Parfois, je dessine en apprenant mes textes.
Je crois que mes voisins pensent que je suis complètement barrée. Ils doivent se dire : "Ils sont plusieurs dans sa tête, ils sont combien ?"
Alors j'ai écrit : "Quand il y a plus devant toi de verres que de potes, c'est que soit tu es seule et que tu as trop bu, ou alors c'est que tes potes ne t'aiment pas tellement tellement."
Je touche au prix Pullitzer. On est proche. . .
Oui, et là, c'est écrit : "Parfois, je vois les mecs comme ça."
Et ça, c'est drôle parce que c'est un carnet que j'ai acheté il y a dix jours et je les mange. Je passe ma vie à dessiner.
C'est marrant parce qu'on a tous des passions dans la vie et moi, c'était avant, avant l'acting ça a toujours été un tuc que j'ai fait et que personne ne sait, je trouve ça drôle que ça a été coincé chez moi si longtemps.
De ne pas pouvoir montrer ce que je faisais.
Avant, c'était impossible.
Je t'aurais mis le carnet comme ça. "Mais non touche pas à ma vie privée il y a des choses tristes dedans." Mais maintenant je suis contente de faire des progrès et de faire découvrir des parties très intimes de mon existence.
Quand je suis arrivée ici, dans cet appartement, je me suis séparée et je me suis retrouvée un peu toute seule et à chaque fois que je n'allais pas bien, je me suis achetée une petite plante.
Du coup, on comprend que c'était la fête chez moi, mais oui écoutez, je n'en achète plus trop.
Ce qui veut dire que ça va mieux, je crois.
Mais je me suis entourée de petits copains.
Ca c'est Plantula par exemple.
Ca c'est Li ça faisait des petites fleurs blanches, mais elle a fini de faire des fleurs blanches parce qu'elle ne m'aime plus.
Ca je ne lui ai pas donné de nom. Mais elle me paraît être une Léonie.
Et voilà ça c'est une chaise que j'aime beaucoup par exemple.
C'est une chaise un peu brute.
J'ai l'impression que c'est le mec qui a repris son escalier et qui en fait une sorte de truc un peu abstrait.
Elle me plaît énormément. Et ça c'est tous mes bouquins aussi.
J'en ai perdus une grande partie alors du coup c'est vraiment une infime partie de ma bibliothèque, mais c'est que des bouquins que j'aime.
Ce qui m'énerve, c'est les gens qui achètent des bouquins pour la déco.
Moi mes bouquins je les lis.
J'ai envie de les lire et je ne suis pas matérialiste, donc je vais pas les garder.
S'il y a un bouquin qui te plait et que tu as envie de le prendre vas-y ça me fait trop plaisir.
J'aime les livres. C'est drôle le rapport qu'on peut avoir avec un objet. . .
C'est vrai que j'ai plus de rapports emphatiques avec mes plantes, mes bouquins, mes petits souvenirs qu'avec des grandes pièces.
Par exemple, des canapés, des tables.
Je ne sais pas choisir.
C'est terrible, je ne sais pas choisir.
Pour moi, tout serait possible.
En fait, du moment où tu mets un peu de coeur et un peu d'envie à te sentir bien.
Tu pourrais trouver, je ne sais pas, un table IKEA insupportable et une chaise de grand-mère, si t'as un tout petit peu d'envie, de beau. . .
Je crois que c'est assez simple en fait.
J'ai caché dans mon appartement, plein d'endroits où je peux ranger mes affaires.
Ici, ce sont mes jupes, tout ça, je ne mets pas.
Ca ce sont quelques pantalons, là toutes mes chemises que je ne mets pas non plus.
Quelques robes que je mets peu et des chaussures, et des chaussures, et des chaussures, et des chaussures, et des chaussures partout.
J'ai des valises remplies de chaussures que je ne mettrai jamais.
En fait, j'ai eu une époque dans ma vie où j'allais dans les magasins et j'achetais des chaussures, qui me faisaient rire, qui me faisaient vraiment beaucoup rire.
Je vous conseille pas de faire ça parce qu'on ne les met jamais après.
J'ai une collection de chaussures, de sacs, plein de trucs et en fait je mets les mêmes choses, c'est à dire que vos chaussures que je vais mettre, ça va être ma petite paire de Converse que j'ai depuis 8 ans, avec laquelle j'ai voyagé un peu partout, qui a des trous au bout et que je trouve trop belles.
Elles me plaisent vraiment, vraiment beaucoup.
Je deviens monomaniaques je crois et je finirai avec des milliards de cols roulés et de chaussures abîmées.
Voilà.
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