法语助手
2023-12-12
C'est un petit coup de poignard dans le cœur
à chaque fois que je lance ce genre de vidéo.
Je pense que c'est un vrai professionnel.
Malheureusement, comme le grand public
ne sait pas du tout ce qu'on fait, montrer des images comme ça,
ça présente un risque.
Les gens vont se dire : "Ça a l'air facilement reproductible."
Ce n'est pas le cas.
Il faut des années d'études et des années de pratique
avant de pouvoir atteindre ce niveau de confiance
quand on travaille sur une œuvre.
Bonjour, je suis Rafaelle Rosini, conservatrice-restauratrice de peintures.
Quand les interventions sont réalisées par des amateurs,
effectivement, il y a un risque de faire n'importe quoi.
Les exemples sont nombreux
puisque ça fait le buzz sur Internet assez régulièrement.
Les gens font bien ce qu'ils veulent avec leurs œuvres.
On est toujours là pour les conseiller, il n'y a pas de problème.
Si vous voulez garder votre œuvre dans la cuisine et qu'elle prenne le gras, tant pis.
Ça m'est déjà arrivé.
"Oui, c'est dans la cuisine au-dessus de la gazinière.
C'est un très bon endroit pour mettre un tableau, oui, oui."
Quand on reçoit une œuvre,
on fait un diagnostic, comme un médecin en fait.
Ça permet de déterminer les matériaux qui ont été employés.
Et ensuite, on essaye de voir quelles sont les altérations.
Les premières étapes, c'est de la conservation.
En peinture par exemple, ça va être ce qui touche le support :
quand il y a des grandes déchirures, quand il y a des fentes dans le bois, etc.
Quelqu'un d'autre pourra s'occuper de l'esthétique plus tard.
L'important, c'est que l'objet puisse être transmis.
Le dévernissage, c'est vraiment une étape délicate.
Je passe un mélange de solvant qui a dissout le vernis.
Je fais attention que ça ne retire pas de la couleur.
Et donc du coup, il faut qu'on puisse maîtriser les procédés chimiques.
On a une formation scientifique assez solide.
J'ai oublié beaucoup de choses parce qu'on ne se sert pas de tout au quotidien.
On ne revient pas à l'atome systématiquement.
La lacune, c'est une perte d'adhérence entre différentes couches,
c'est-à-dire qu'il y a un trou.
Donc il va falloir le combler avec des mastics adaptés à la couche picturale.
Et par la suite, on peut faire la réintégration colorée,
c'est-à-dire qu'on va venir avec des couleurs spécifiquement
développées pour la restauration sur le mastic
et que l'on puisse relire la composition.
Ça peut prendre 2 heures comme ça peut prendre 6 mois, en fait.
Ça dépend de la complexité de l'intervention, du format de l'œuvre.
L'objet d'origine, il a vieilli.
Les matériaux ont vieilli, les couleurs ont vieilli.
On peut toujours essayer de s'en rapprocher, mais il n'existe plus.
Nous, a priori, on n'est pas là pour dénaturer les œuvres.
On cherche plutôt à comprendre l'intention de l'auteur.
Après, est-ce qu'il faut savoir peindre ?
Il n'y a pas besoin, c'est-à-dire que c'est bien
de maîtriser quelques techniques.
Mais quoi qu'il arrive,
on n'est pas artiste et on ne reproduit pas
les gestes de l'artiste, mais c'est bien de savoir comment ils ont fait.
L'approche de la conservation-restauration, elle est minimaliste.
Les matériaux qu'on pose vont forcément vieillir,
pas de la même manière que l'œuvre
et donc du coup, il faut que quelqu'un puisse venir les retirer derrière.
On ne va pas se mentir, c'est une prestation de service de luxe.
On est une profession rare.
On est 1 500 en France, toutes spécialités confondues.
Donc évidemment, ça coûte de l'argent, évidemment.
Mais c'est un investissement qu'on a envie de faire.
Forcément, le petit tableau de famille,
il ne vaut pas beaucoup d'argent et probablement
que la restauration va coûter plus cher que la valeur de l'œuvre,
mais ce n'est pas très grave en fait.
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